PFAS, voilà quatre petites lettres qui suscitent des débats animés. Ces dernières semaines, ces polluants éternels ont fait couler beaucoup d’encre et semé une peur panique des poêles. Pourtant, les PFAS ne se nichent pas seulement dans ces ustensiles de cuisine que nous utilisons pour faire nos œufs au plat ou nos légumes. Ils se cachent aussi dans des produits que nous étalons sur notre visage ou que nous appliquons sur nos cils. Les PFAS, considérés comme des perturbateurs endocriniens nocifs, ne sont pas notés au dos de nos cosmétiques et pourtant ils dominent nos trousses de toilette. Découvrez quels produits sont concernés !
PFAS : ces cosmétiques ne sont pas épargnés
Depuis plusieurs semaines, les PFAS sont épinglés par tous les médias. Impossible de zapper une chaîne sans entendre ce terme au moins une fois. À force d’en entendre parler, une sorte de psychose légitime s’est formée autour de ces polluants éternels. Vous avez peut-être renouvelé toutes vos casseroles par crainte d’en ingurgiter. Mais sachez que les PFAS ne se cantonnent pas aux placards de votre cuisine. Ils résident aussi dans les tiroirs de votre salle de bain et derrière les portes de votre dressing.
Les PFAS, par ailleurs toxiques pour les humains, les animaux et l’environnement, s’épanouissent en catimini dans vos cosmétiques de tous les jours. Inutile de les chercher sur l’étiquette, ils sont annotés sous d’autres appellations un peu plus barbares. Perfluorodecalin, methyl perfluoroisobutyl ether, ptfe… les PFAS se font discrets dans vos cosmétiques, mais ils sont invasifs. Dans les poudres matifiantes, les mascaras, les rouges à lèvres, les fonds de teint ou encore les soins dits anti-âge, les PFAS s’égrainent dans des produits cosmétiques qui vont au plus près de votre corps. Ces polluants éternels, qui condensent plus de 4000 composés chimiques courants, infestent chaque centimètre carré de votre vanity.
Les mastodontes de la beauté en sont friands. Ces substances leur permettent de rendre leurs produits plus « performants ». Ce sont elles qui font que votre fond de teint ne dégouline sous un soleil de plomb. Ou que votre peau paraît soudainement lisse après l’application de votre soin. Selon une étude du Green Science Policy Institute, sur 231 produits de beauté mis à l’épreuve aux USA et au Canada, près de la moitié des fonds de teint, mascara et rouges à lèvres fourmillent de perfluorés. Vous avez encore plus de risques de retrouver des PFAS dans des cosmétiques estampillés « waterproof ». Mieux vaut donc ressembler à un panda.
Les PFAS bientôt interdits dans les cosmétiques ?
Les PFAS, qui trônent dans presque tous vos tubes sans même que vous le sachiez, flirtent directement avec votre chaire et pénètrent dans votre épiderme. Même si la classe scientifique n’a pas encore beaucoup de recul sur ces substances coriaces, l’Anses a émis les risques potentiels qu’elles représentent pour la santé. Sur le long terme, elles pourraient par exemple provoquer des troubles cardiovasculaires et avoir des effets délétères sur la fertilité, le développement du fœtus, le foie et les reins. Des conséquences qui donnent tout de suite envie de zapper le passage devant le miroir et la mise en beauté. Or, pas question de renoncer au self care ou au coup de pinceau.
D’ici 2026, les PFAS devraient probablement déserter les cosmétiques. Du moins, c’est en bonne voie. Le 4 avril dernier, l’Assemblée nationale a validé à l’unanimité une loi écologiste qui va dans ce sens. Ainsi, si le texte est vraiment adopté, dans deux ans, les produits de beauté souillés aux PFAS pourront être interdits à la vente. Mais en attendant, faut-il garder ses distances avec ses crèmes et ses fards ? Si vous avez démasqué des PFAS dans vos cosmétiques, il faudra certainement faire du vide dans vos tiroirs et trouver des alternatives plus « saines ».
Comment éviter les PFAS dans vos cosmétiques ?
Les PFAS sont quasiment dans tous les recoins de votre salle de bain, de votre gel douche à votre soin de nuit en passant même par votre fil dentaire. À moins d’avoir bac +5 en chimie, difficile de les identifier. Ils ne sont pas explicitement notés sur l’emballage, ce qui complexifie la tâche devant les rayons. Vous pouvez éplucher toute la liste des ingrédients avec votre loupe pour repérer cet intrus, mais vous allez y passer la journée. Sachez que les PFAS se calfeutrent régulièrement sous des mentions « détournées » comme « dimethicone ». Mais jouer les Sherlock de la beauty-sphère ça va cinq minutes.
Pour vous apprêter l’esprit tranquille, piochez du côté des marques bio, qui ont l’avantage d’aller à l’essentiel. Ce label implique des normes strictes, qui doivent être respectées à la lettre. Logiquement, les produits ont donc une formulation « clean » et naturelle qui ne fait pas de mal à votre peau. Quoi qu’il en soit, faites preuve de vigilance avant de glisser des produits dans votre panier. Si vous aimez concevoir des choses de vos propres mains, pourquoi ne pas tenter les DIY ?
En plus d’envahir le revêtement des poêles et les fibres des vêtements, les PFAS infectent aussi vos cosmétiques. Pour vous en préserver, vous pouvez céder à la tendance du « no makeup » ou vous convertir à la beauté consciente.