Et si vous trouviez à l’arrière de vos produits cosmétiques une petite échelle vous indiquant s’ils peuvent ou non être considérés comme éthiques ? Une initiative intéressante dans un monde de plus en plus conscient de l’urgence climatique.
Un système de notation qui se veut sérieux et universel…
« Ce nouveau système d’évaluation a pour but de répondre à la demande du consommateur d’obtenir davantage de transparence sur l’impact environnemental des produits cosmétiques », ont annoncé conjointement cinq groupes surpuissants de l’industrie de la beauté dans un communiqué daté du 20 septembre dernier. L’Oréal, LVMH (qui détient notamment Sephora), Natura & Co, Henkel, (groupe allemand propriétaire de Diadermine) et Unilever veulent mettre au point un système de notation harmonisé pour répondre aux préoccupations écologiques de leurs client.e.s.
Notés de A à E, les produits cosmétiques concernés seraient alors classés selon de multiples critères comme leur composition, leur caractère biodégradable ou encore leur packaging. Pour ce faire, les cinq géants de la beauté ont décidé de faire appel au cabinet de conseil en développement durable Quantis. Ils ont aussi invité à les rejoindre tous les acteurs de l’industrie cosmétique qui le souhaitent. Objectif : mettre sur pied une classification universelle à la fois « robuste et scientifique ».
… mais vraiment impartial ?
Sur le principe, l’initiative est louable : en 2021, dans une situation d’urgence climatique, il est grand temps que les grands de l’industrie se préoccupent des questions d’éthique. On considère que l’on vend pour 3500 euros de produits cosmétiques chaque seconde dans le monde. Mais insidieusement, une question se pose : peut-on réellement être juges et partis ?
Il est difficilement concevable que ces marques s’auto-sacrifient sur l’autel de l’écologie par simple souci éthique. Il est donc important de rester prudent.e.s et de garder l’œil ouvert sur d’autres classements plus indépendants des grands lobbies du milieu. Gare au greenwashing et assimilés !
Cet « éco-score des géants » n’est pas la première tentative de classifier les produits du marché de la cosmétique. D’autres systèmes d’évaluation avaient déjà vu le jour auparavant. On connaît, entre autres, les applications Yuka et INCI Beauty ou les labels Peta, Cruelty et Eco-cert, qui apparaissent progressivement sur nos flacons pour le plus grand bonheur de la planète, et ce de manière indépendante vis à vis des marques. Affaire à suivre donc…