Épilation à lumière pulsée : une méthode à risque ?

L’épilation définitive à la lumière pulsée présenterait de potentiels effets indésirables, allant de brûlures aux lésions oculaires. C’est ce que rapporte l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses) qui alerte sur le manque d’encadrement autour de la vente d’appareils permettant cette pratique. Trouvables dans le commerce depuis plusieurs années, ils rendent l’épilation à lumière pulsée accessible à la maison et non plus réservée qu’aux médecins. Là serait le danger.

Une manière d’en finir « durablement » avec les poils

L’épilation par lumière pulsée (IPL), ou lampes flash fait beaucoup d’adeptes depuis les années 2000. Cette méthode consiste à envoyer un faisceau concentré de lumière sur la peau. La chaleur détruit alors le bulbe du poil, afin de le faire fondre et d’empêcher autant que possible sa repousse. C’est l’alternative économique au laser pour en finir « durablement » avec les poils. Mais si le poil visé est éradiqué pour de bon, de nouveaux poils (20 %) peuvent tout de même faire leur apparition, notamment pendant des périodes de changement hormonal, comme une grossesse.

Au départ, cette technique était réservée aux médecins, notamment aux dermatologues. Aujourd’hui l’épilation par lumière pulsée s’est largement répandue dans les instituts de beauté. Elle peut même être utilisée à domicile, grâce aux appareils vendus dans le commerce. Mais cette méthode comporte des effets plus ou moins graves sur la santé.

Des brûlures potentielles et lésions oculaires

Dans un rapport rendu public le 9 septembre dernier, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) a alerté sur les effets indésirables que comporte l’épilation par lumière pulsée. Parmi ceux-ci, l’Agence note des troubles mineurs tels que des douleurs, des érythèmes ou des sensations de brûlure. Cette technique peut aussi dans certains cas entraîner des effets indésirables immédiats : des brûlures, « des érythèmes et des douleurs », mais aussi des cloques ou des croûtes, qui peuvent apparaître sur les zones traitées.

« Il y avant tout un risque de brûlure, parce que c’est un effet thermique qui n’est pas totalement maitrisé. On voit parfois même des brulures du second degré. Le deuxième, c’est un risque oculaire. Traiter près des sourcils expose à un risque pour la rétine par exemple, même quand on protège bien les yeux », explique en ce sens le dermatologue Jean-Michel Mazer

L’Anses alerte également contre des conséquences plus graves comme des lésions oculaires, lorsqu’on traite une zone du visage à la lumière pulsée, comme l’explique Jean-Michel Mazer. Plus grave encore, l’IPL modifie la pigmentation de la peau et peut alors « entraîner un retard de diagnostic du cancer de la peau en dénaturant la couleur de lésions précancéreuses. »

Une réglementation et un encadrement plus stricts

Afin d’éviter de tels effets secondaires, l’Agence préconise un meilleur encadrement de la pratique de l’IPL, et rappelle notamment la nécessité de communiquer une information transparente et complète aux usager.ère.s de ces appareils. Elle demande que les employé.e.s soient mieux formé.e.s, et recommande la construction d’un référentiel de formation, qui serait imposé aux professionnel.le.s souhaitant pratiquer l’épilation définitive.

« Le fonctionnement et les principes d’interaction avec la peau peuvent être méconnus ou mal compris par certain.e.s professionnel.le.s et par les particuliers. Il est donc nécessaire de mieux encadrer le marché des appareils et l’utilisation de cette technologie pour en limiter les effets indésirables », explique Rémi Poirier, coordinateur de l’expertise à l’Anses.

Aussi, l’Anses demande l’obligation du port de lunettes de protection, l’interdiction d’utiliser cette technique près des yeux, et l’espacement des séances d’un mois minimum. L’Agence liste également les cas dans lesquels l’IPL est déconseillée, surtout pour les femmes enceintes ou allaitantes, car leurs hormones ne sont pas stabilisées. Cette production d’hormones pourrait entraîner la repousse des poils et annulerait l’effet du traitement. Mais aussi les personnes âgées de moins de 15 ans, ou celles qui ont des zones à épiler tatouées, qui ont des antécédents de psoriasis ou de toute maladie de peau.

L’épilation à la lumière pulsée à domicile, avec précautions

Pour les particuliers qui utilisent des appareils moins puissants, et donc moins efficaces, l’Agence insiste sur l’importance de conditionner la mise sur le marché de ces appareils. Elle préconise des notices d’utilisation plus explicites sur les dangers potentiels et propose des « études de tolérance préalables à leur mise sur le marché aussi rigoureuses que celles réalisées pour les dispositifs médicaux ».

Aussi, elle exige des notices d’utilisation, de mise en garde et de contre-indication beaucoup plus détaillées avec un guide pratique complet :

« Raser au préalable et laver au savon traditionnel la zone à épiler, ne pas utiliser d’anesthésique durant une séance d’IPL, ne pas exposer plus d’une fois la même zone au faisceau IPL au cours d’une même séance, espacer les séances, etc. »

Et vous, avez-vous déjà utilisé cette technique d’épilation ? Saviez-vous qu’elle pouvait comporter des risques ? Venez partager vos impressions sur le forum de The Body Optimist !

Cindy Viallon
Cindy Viallon
Journaliste free-lance, mes sujets de prédilection sont les féminismes intersectionnels, la société et la culture. J’aime déconstruire l’actualité et briser les tabous une fois pour tous·tes !
Vous aimerez aussi

Les bénéfices cachés du rire au travail : 7 révélations qui pourrait changer votre vie professionnelle !

Le rire est un phénomène universel qui transcende les barrières culturelles, linguistiques et même générationnelles. Qui ne s’est...

Ces 8 raisons vont vous convaincre de pratiquer l’escrime

Alors que les Jeux paralympiques de Paris 2024 battent leur plein et attirent l'attention du monde entier, il...

Le judo : découvrez les 9 bienfaits que vous ignorez encore

En ce moment, les yeux du monde sont rivés sur les Jeux paralympiques de Paris 2024, célébrant des...

Top des soins capillaires les plus populaires en cette rentrée 2024

La rentrée 2024 est arrivée, et avec elle, le besoin de revitaliser nos routines capillaires après un été...

Bigorexie : révélation sur cette addiction qui peut toucher les athlètes olympiques

Les organismes de santé préconisent de pratiquer une activité physique régulière. Qu’il s’agisse d’enfourcher un vélo ou de...

Voici le meilleur shampoing selon UFC-Que Choisir qui a 100/100 sur Yuka

Trouver le shampoing parfait relève parfois du parcours du combattant. Entre les promesses marketing séduisantes et les étiquettes...