Dans un monde idéal, chaque individu mangerait à sa faim sans dépasser ses besoins en nourriture. Mais bien que notre organisme possède les mécanismes nécessaires à la régulation de notre appétit, il est parfois difficile de s’empêcher de manger, même lorsque l’on n’en a pas besoin. Quelques explications s’imposent.
Des mécanismes naturels déréglés par un acide gras saturé ?
Le corps humain est une merveilleuse machine d’une grande complexité dont la science n’a pas encore percé tous les mystères. Il se pourrait pourtant que nous sachions désormais pourquoi il est si difficile de s’empêcher de manger, même lorsque l’on n’en a pas besoin.
Grâce à des mécanismes ingénieux, chaque individu devrait être capable de percevoir les signaux de la faim et de la satiété. Voilà qui lui permet de comprendre qu’il est temps de remettre du carburant dans la machine, mais aussi qu’il a ingurgité une quantité de nourriture et un nombre de calories suffisants pour repartir.
Oui mais voilà, ce mécanisme redoutable pourrait être perturbé par les aliments que nous ingérons. Des chercheurs ont en effet découvert que le palmitate, un acide gras saturé que l’on retrouve dans les produits laitiers, la viande, l’huile de palme et les aliments industriels perturberait le système de détection de deux hormones, l’insuline et la leptine, participant à la régulation de notre sensation de faim et de satiété.
Chez les animaux ingérant une quantité importante de palmitate, ce mécanisme peut être perturbé pendant trois jours suivant ce repas. À l’inverse, l’ingestion de gras mono-insaturé comme l’acide oléique présent dans l’huile d’olive permettrait d’assurer un bon fonctionnement de ce système de régulation.
Il est donc tout naturellement recommandé de faire la part belle aux gras mono-insaturés et de consommer avec modération des acides gras saturés.
S’empêcher de manger : quand le corps n’en veut plus mais que la tête continue
Manger sans faim, est-ce forcément dû aux acides gras saturés ? La réponse est non, bien évidemment. Nos émotions et notre façon de les gérer ont aussi leur incidence sur notre rapport à la nourriture.
La nourriture fait du bien, elle donne du plaisir, elle réconforte, elle comble un vide et elle nous aide à traverser les moments difficiles. Les prises alimentaires ne sont donc pas toujours dictées par la faim. Elles peuvent aussi répondre à un besoin d’éponger notre mal-être ou à l’inverse, de célébrer la vie et les moments joyeux.
Et lorsque l’on réalise que l’on mange sans faim, que l’on se culpabilise, c’est souvent le cercle vicieux. La culpabilité, l’angoisse, la tristesse nous font manger encore davantage jusqu’à conduire certains à des crises d’hyperphagie.
Manger sans faim : comment s’en sortir ?
Bonne nouvelle, si vous avez déjà repéré votre tendance à manger sans faim et avez même réussi à en identifier les causes, vous êtes sur la voie de la guérison. Vous pouvez choisir de continuer à avancer seul.
Pour cela, apprenez à ne plus systématiquement éviter vos émotions négatives en tenant un journal ou en vous initiant à la méditation. Mais surtout, cessez de vous culpabiliser. N’essayez pas de régler votre problème en un jour, ne vous attardez pas sur vos échecs, allez de l’avant…
Vous pouvez également vous tourner vers un professionnel, psychologue ou médecin nutritionniste spécialiste des troubles du comportement alimentaire qui vous aidera à comprendre ce qui se cache derrière votre tendance à manger sans faim et à y remédier.
