Depuis plusieurs jours, la France entière se prépare aux coupures d’électricité. Côté fourneaux, c’est un véritable challenge à l’heure où les appareils électroménagers font la loi. Four et micro-ondes s’en donnent à coeur joie, surtout en cette saison frisquette. Mais la crise énergétique y a semé son grain de sel, corsant davantage les sessions culinaires.
Pas question pour autant de tourner à la salade verte « all day long ». La cuisine sans électricité peut largement faire des étincelles, à sa manière. Gâteau sans cuisson, bruschetta, lasagne aux légumes crus, tartares, rouleaux de printemps… les recettes sont chargées en gourmandises. Chaussez vos lampes frontales pour préparer ces mets survoltés et bon marché.
Les recettes à privilégier pour cuisiner sans électricité
Brouillard tenace, températures polaires, givre matinal… le froid est de retour. Généralement, qui dit hiver, dit raclettes à volonté et gratins douillets aux accents montagnards. Les recettes réconfortantes à base de fromages soigneusement gratinés promettent une ascension de saveurs au sommet. Mais cette année, ces repas chaleureux « post-skis » sont hors-piste. La faute aux coupures d’électricité.
Selon le Gouvernement, 60 % de la population risque d’être touchée en plein cœur de l’hiver. Après le chauffage figé à 19°C et les sur-couches de pulls, nous allons devoir improviser des repas à la lueur de la bougie dans un décor quasi moyenâgeux.
Derrière le plan de travail, les pot-au-feu mijotés pendant des heures et les gratins dauphinois hérités de mémé, très énergivore, s’inclinent. Pour cuisiner sans électricité, les plats froids sont sur une pente douce. Certes, moins revigorants, ils possèdent pourtant le même caractère fiévreux. C’est l’extinction des feux, pas l’extinction du goût.
Le cru alias le « raw food »
Si certain.e.s ont déjà dépoussiéré le vieux camping gaz et le réchaud de bivouac, d’autres doivent composer sans. Faire l’impasse sur les soupes fumantes ou le sulfureux Mont d’Or chaud peut jeter un froid. Cependant, aujourd’hui dans l’arène culinaire, il existe mille et une ruses pour mettre les papilles de bonne humeur, sans nos amis « branchés ». C’est le cas de la cuisine dite « crudivore » qui fait du bruit chez les foodistas.
La cuisine crue, sans électricité donc, est loin d’être un simple « courant » passager. Cette alimentation « vivante » présente de réels intérêts nutritionnels. Manger cru permet de révéler la force de caractère des aliments, régulièrement bafouée par la cuisson. Les aliments crus sont plus riches en vitamines, en enzymes et en minéraux.
Contrairement à ce que l’on imagine, la cuisine crue n’est pas une simple déclinaison de salades vertes. Elle peut carrément prétendre aux fantaisies gustatives. Cette cuisine sans électricité se décline en salé sous forme de tagliatelles de courgettes, de pesto solaire, de carpaccio acidulé ou de champignons farcis. En sucré, les inspirations ne déméritent pas : cheesecake cru, energy balls, overnight porridge, parfait et autres divinités alléchantes sont de la partie.
Les gâteaux sans cuisson
Que serait un goûter sans petites mignardises à se mettre sous la dent ? Pour cuisiner les gâteaux du 4h sans électricité, des recettes futées nous dépannent avec panache. Les petits bonshommes en pain d’épices, rois des tablées, ont du souci à se faire.
Entre les brownies sans cuisson aux dattes et au cacao, les charlottes aux fraises et les chia puddings énergétiques, la concurrence est rude. Les gâteaux sans cuisson s’appuient essentiellement sur des préparations crémeuses à l’instar des chantilly et des biscuits tels que le spéculoos, les petits beurres ou les céréales.
La base réussie d’un gâteau sans cuisson se compose de biscuits émiettés puis mixés avec du beurre (végétal ou non). Le reste compte généralement de la crème montée (souvent avec du mascarpone végétal ou non). Ensuite, libre à vous de saupoudrer le tout de fruits frais de saison : clémentine, poire, kiwi ou grenade.
Des aliments en conserve ou en bocaux sublimés
Peu engageantes en apparence, les boîtes de conserve sont pourtant abordables et parfaitement adaptées à la cuisine sans électricité. Les pois chiches prennent alors l’allure d’un houmous diablement fondant tandis que les haricots verts s’épanouissent dans une purée affolante aux notes de roquefort.
Les lentilles, elles, revêtent une robe crémeuse au gré de verrines forestières garnies de noix. Finalement, pour pimper les aliments en conserve sans passer par la case « réchaud », mieux vaut les mixer avec d’autres ingrédients forts.
4 recettes prodigieuses pour cuisiner sans électricité
Cuisiner sans électricité est un défi de taille, mais avec quelques astuces et des mariages judicieux, on le relève haut la main ! La sobriété du palais n’a pas encore lieu d’être, surtout en ces temps froids où notre appétit est d’ogre.
1 – Raviolis de betterave (vegan)
Le ravioli, best-seller de la gastronomie italienne, change de registre dans cette recette empruntée à la « raw food ». Les pâtes ont été remplacées par la betterave, déjà précuite (disponible sous vide dans les commerces). C’est elle qui sert de nid douillet à la garniture, ici faite d’amandes hachées et de thym. Avant de mixer les amandes, il convient de les laisser tremper dans l’eau toute une nuit.
2 – Wrap green au pesto
Le wrap, menu expéditif, mangé sur le pouce à la pause déjeuner, fait partie de la « finger food », ces repas que l’on dévore allègrement sans couverts. Dans cette recette, la galette « classique », tortilla pour les intimes, cède sa place à une feuille de chou crue. Celle-ci enveloppe une garniture toute verte, pleine de vitalité.
Céleri, concombre, avocat, salade, chou-fleur… les légumes dominent. Quelques morceaux de chèvre émietté et un pesto maison viennent couronner l’ensemble. Cuisiner sans électricité, c’est flirter avec les charmes de l’inconnu.
3 – Truffes crues au beurre de cacahuète et au chocolat
Les papillotes seraient-elles en passe de se faire détrôner ? Ces truffes, crues, indissociables des fêtes, pourraient bien leur voler la vedette définitivement. De la farine de coco, du beurre de cacahuète, du cacao, du sirop d’érable et quelques brisures de noisettes… le péché mignon prend vie. Cette petite gourmandise proche du sneakers nous fait fondre de plaisir avec son enrobage croustillant.
4 – Brownie sans cuisson à la fleur de sel
Le brownie transporte avec lui l’odeur de l’enfance. Servi au goûter après les batailles de boules de neige à mains nues, il met du baume au cœur. Pour le cuisiner sans électricité, il suffit de le remanier à la sauce givrée. Dattes, beurre de cacahuète, cacao et c’est plié. Une pointe de fleur de sel vient parfaire cette bombe chocolatée sans cuisson.
Vous voilà armé.e pour cuisiner sans électricité. En hiver, l’organisme brûle davantage de calories, histoire de préserver sa chaleur interne. Même dans la nuit noire, bien se nourrir reste primordial. Nous aussi, on a besoin de carburant.
