Dans les bibliothèques des temps modernes, les BD redessinent les contours de l’amour avec plus de justesse et d’ouverture. D’un coup de crayon inclusif, elles narrent des romances sans interdits ni barrières et multiplient les scénarios à l’eau de rose. Dans ces contes de fées contemporains, il ne faut plus un homme et une femme pour former un couple. Sur les planches de ces BD, l’amour prend une délicieuse teinte arc-en-ciel. Ces livres imagés gomment l’hétérosexualité du décor et donnent une autre lecture au « je t’aime ». Ces 7 BD qui brossent des couples LGBT+ ont toute leur place entre vos mains. Elles vont gommer les préjugés de votre tête et vous allez adorer les parcourir !
« Les péripéties homologuées de Paul & Tom »
À travers cette BD, on pénètre dans l’intimité de Paul et Tom, un couple homosexuel particulièrement attachant. On fait partie des murs et on assiste à leur quotidien, plutôt animé. De leurs petites frictions autour de la table, aux questions existentielles au bord du lit en passant par les belles déclarations, on se reconnaît rapidement en eux et on ne tarde pas à s’identifier à ce couple.
Les clichés voudraient que l’un joue la femme et l’autre l’homme, mais l’auteur reste dans le juste et se contente de retranscrire la réalité comme elle est. Loin de tirer un portrait caricatural, cette BD compile les moments les plus croustillants et les plus plates banalités de ce couple gay. Avec sa patte minimaliste et sa tonalité caustique, l’auteur nous montre l’envers du décor, ce que tout le monde imagine « grossièrement », mais que personne ne parvient à voir correctement. Cette BD qui valorise les couples LGBT+ est rafraîchissante !
« Le bleu est une couleur chaude »
Parmi les BD qui pointent le crayon sur les couples LGBT+, celle-ci va certainement vous parler. C’est elle qui a inspiré Abdellatif Kechiche pour faire la base du film « La Vie d’Adèle ». Si vous avez vu ce film à succès, vous en connaissez certainement les grandes lignes. Mais il n’est pas totalement fidèle au récit initial. La BD raconte l’histoire de Clémentine, une adolescente de 15 ans, en pleine quête de soi.
Lorsqu’elle croise l’énigmatique Emma, une jeune femme aux cheveux bleus, elle est prise de sentiments troublants jamais éprouvés auparavant. Mais malgré cette attirance évidente, elle se force à sortir avec des garçons pour ne pas subir le regard des autres. Alors qu’Emma commence à envahir son coeur, elle se laisse enfin aller à cette idylle et goûte au bonheur, le vrai. Dans la BD, l’heureuse élue, Emma, découvre les pensées les plus secrètes de Clémentine en feuilletant son journal intime, qu’elle lui a légué à sa mort.
« Girlfriends »
Dans un style kawaii teinté de rose, l’auteure Sara Soler se met à nu et couche son histoire sur papier. Lorsque l’amour de sa vie lui annonce qu’il se sent plus « elle » que « il », elle tombe de haut. Mais au lieu de fuir lâchement et de retourner son coeur, elle décide de rester et d’accepter ce revirement de situation. Elle doit repenser cette relation, se remettre en question et surtout appréhender le regard des autres, tantôt médusé, tantôt hostile.
Sara et Diana parviennent à retrouver ce précieux équilibre et à prendre leurs marques dans cette nouvelle dynamique. La signature candide de l’auteure rend le propos moins lourd et apporte une petite touche de pep’s au récit. Cette BD qui redore le blason des couples LGBT+ est un plaisir visuel et une lecture essentielle.
« Heartstopper »
Vous avez certainement vu passer ce titre dans votre catalogue Netflix ou au gré d’un article estampillé « les séries du moment à ne pas manquer ». Mais avant de s’inviter sur petit écran, « Heartstopper » a vu le jour derrière une couverture, sur un support palpable. Cette BD déployée en noir et blanc brille par sa douceur.
Elle gravite autour de deux lycéens, Charlie, ouvertement gay, timide et réservé et Nick un joueur de rugby populaire et charismatique qui fait tourner la tête des filles. Les deux garçons au tempérament opposé nouent une amitié qui ne tarde pas à muer en un sentiment plus fort et incontrôlable. À travers des moments de tendresse, de doute et de fébrilité, Nick accepte peu à peu sa propre bisexualité et consomme cet amour qu’il n’avait jamais envisagé. Avec son style à la fois sobre et immersif, cette BD honore divinement les couples LGBT+.
« La saveur du printemps »
Cette BD se tient dans les coulisses d’une boulangerie familiale. Ari, le fils du propriétaire, ne compte pas remplacer son père aux fourneaux. Lui, il se sert de ses mains non pas pour pétrir de la pâte, mais pour gratter des guitares et régaler les oreilles. Il envisage d’ailleurs de quitter le nid familial le plus vite possible pour rejoindre une grande ville et s’épanouir dans son art. Cependant, avant de prendre son envol il doit rendre un service à son père et lui trouver une nouvelle recrue, à défaut de ne pas vouloir endosser ce poste.
Il s’improvise alors RH et épluche toutes les candidatures. Au gré de ces entretiens qu’il espère clore au plus vite, Ari rencontre Hector, un jeune homme qui ne jure que par la cuisine. C’est le candidat idéal et peut-être le petit ami rêvé… Ari prend goût à ce quotidien en sa compagnie et commence à revoir ses plans d’avenir. Une idylle croquée qui se dévore d’une traite !
« La fille dans l’écran »
Cette BD qui a le sens du détail rend ses lettres de noblesse aux couples LGBT+. À travers un style expressif, méticuleux et tendre, elle trace le parcours de deux femmes, situées à 7 000 km l’une de l’autre. Coline, elle, vit en France. Elle passe son temps à noircir les pages de son carnet de dessin. Elle veut devenir illustratrice. Alors qu’elle parcourt le web en quête d’inspiration, elle tombe sur le travail remarquable de Marley, une photographe basée à Montréal.
L’esprit créatif en ébullition, elle lui envoie un mail dans l’espoir d’avoir un retour. Marley, elle, a raccroché son appareil pour se consacrer à un autre mode de vie, moins palpitant : un job alimentaire, un amoureux québécois… Lorsque les deux jeunes femmes entrent en contact, l’alchimie naît spontanément. Cette romance épistolaire 2.0 totalement imprévisible est d’une beauté indescriptible.
« Mes ruptures avec Laura Dean »
Cette romance adolescente sort de l’ordinaire et explore d’autres horizons. L’héroïne sur le devant des planches se prénomme Freddy. Elle craque pour Laura Dean, la fille badass du lycée, aussi désirable qu’insaisissable. Freddy est tellement aveuglée par l’amour qu’elle ne remarque même pas que Laura abuse d’elle et la manipule. La protagoniste, prise dans une dépendance amoureuse, ne cesse de se faire piétiner le cœur par cette fille, qui est un red flag à elle seule.
Elle finit par zapper ses amitiés les plus précieuses. Pourtant, c’est l’une de ses amies chères qui va lui faire prendre conscience de ce jeu sentimental dangereux. Contrairement aux autres BD qui représentent des couples LGBT+ sains et complices, celle-ci révèle une autre facette, plus sombre.
Ces livres dessinés prouvent que les couples hétéros ne sont pas les seuls à rentrer dans des cases. Ces BD à la gloire des couples LGBT+ donnent de belles leçons de tolérance sur leur passage.