Ce court-métrage rappelle avec poésie que personne n’est « normal »

« Tu es bizarre » ou « mais tu n’es pas normal.e toi »… On a tou.te.s déjà entendu ces phrases au moins une fois dans notre vie. Le court métrage « Nobody is Normal » vient tenter de nous apporter des réponses. Un moyen pour nous de décortiquer ce qui se cache derrière le concept de la normalité.

Un mini film rempli d’émotions

Cette courte vidéo a été produite par l’agence The Gate pour Childline, un service financé par le gouvernement britannique qui accompagne et conseille les jeunes jusqu’à leurs 19 ans. L’animation en stop motion, réalisée par Catherine Prowse, permet donc de sensibiliser les adolescent.e.s, le plus souvent confronté.e.s à ce genre de remarques de pure méchanceté gratuite, sur le concept de « normalité ».

On découvre une boule de laine qui, pour se fondre dans la société et paraître donc normale, doit enfiler un costume humain, avant de se rendre au collège notamment. Le problème est qu’elle a du mal à le porter

C’est un pari réussi pour l’agence qui aborde ici un sujet épineux avec finesse et poésie sans pour autant nous faire tirer la larme à l’oeil.

Des facteurs variables

C’est un sentiment irrationnel, mais tout à fait commun : la peur de ne pas être « normal.e ». Dès la cour d’école, on observe les autres, on se compare. Mais le truc c’est qu’un humain normal, ça n’existe pas.

On peut avoir des idées, valeurs similaires, oui, mais pas deux mêmes personnalités. Chacun.e est unique et vous ne pouvez pas lutter contre ça. Ce serait utopique de penser qu’une personne est « plus normale » qu’une autre, car il y a beaucoup de facteurs qui rentrent en cause.

Tout d’abord au niveau culturel. Manger des céréales avec du lait (végétal) le matin en France aura un équivalent différent en Inde où leur petit déjeuner se compose de pain salé et très épicé avec des donuts aux oignons par exemple. Ce n’est pas pour autant que leur repas du matin n’est pas « normal ».

De même pour les époques. Au temps de Louis XIV, les hommes portaient maquillage, talon et perruques quotidiennement. Aujourd’hui, dans nos sociétés occidentales, cela a totalement disparu. On a donc affaire à un concept qui change selon les comportements, les idées et les caractéristiques de chaque société dans le temps.

La peur du jugement des autres

Mais alors pourquoi cette peur de ne pas « être normal.e » est elle aussi répandue ? C’est finalement plus la peur de ne pas rentrer dans le moule, dans les normes que la société nous a imposées. Une sorte de pression pour mener « une vie respectable sans abus ».

Le fait d’être jugé.e sur sa personnalité est très violent puisque c’est tout votre être qui est pointé du doigt. Le concept « d’être normal » dépend ainsi du regard de l’autre et de son interaction avec celui-ci. On se force, même parfois inconsciemment, à refréner certains pans de nous même pour ne pas choquer, être critiqué.e ou déranger. Par exemple lors d’un débat d’idées quand un groupe de personnes est d’accord, mais que ce n’est pas votre cas. On a alors parfois tendance à se taire par peur d’être remarqué.e comme différent.e, bizarre…

L’envie de rentrer dans la normalité est aussi un sentiment très présent à l’adolescence. En rentrant dans le groupe des sportif.ve.s, des intellectuel.le.s ou de ceux et celles qui souhaitent volontairement se différencier par exemple. Cela exprime le besoin de reconnaissance dans une période où on se cherche et on est déstabilisé.e par tous les changements qui se produisent dans notre corps et notre tête.

« Être normal.e » n’existe pas

Il n’y a rien de bizarre à « être bizarre » étant donné que « la normalité » n’existe pas. C’est une étude publiée en février 2018 de l’Université de Yale qui est venue confirmer ça. Il n’y a pas de normalité ni pour les personnes ni pour leur cerveau, réfutant le mythe de « l’optimalité dans les neurosciences cliniques  ». Le changement est la seule véritable constante.

« Nous aspirons tou.te.s à un idéal artificiel et archétypal, qu’il s’agisse de l’apparence physique ou de la jeunesse, de l’intelligence ou de la personnalité. Mais nous devons reconnaître l’importance de la variabilité, à la fois en nous et chez les personnes qui nous entourent », conclut Avram J. Holmes, un des psychologues de l’étude

Il est normal de vouloir « être normal ». C’est par exemple choisir la facilité en réussissant à bien s’intégrer dans la société pour ne pas se retrouver seul.e. C’est éviter toutes sortes de remarques et critiques, car personne ne peut nous reprocher grand-chose, puisque l’on « est normal.e ». Pourtant, on est tiraillé.e, car on aimerait se faire remarquer, être différent.e pour avoir plus d’intérêt aux yeux de tou.te.s, mais juste un peu, pas trop de bizarrerie tout de même…

Ainsi, on finit parfois par devenir ce que l’on critique comme un vrai paradoxe ambulant. On souhaite « être normal.e » et exceptionnel.le à la fois. Ce qui démontre bien que ce concept n’existe pas.

Soyez bizarre !

Au fond de nous, on est beaucoup à sentir que ce n’est pas ce que l’on veut pour notre vie. Être normal.e is boring. On peut avoir l’impression que telle ou telle personne est « normal.e » parce qu’elle semble se conformer à certaines caractéristiques de la société : ce qu’on dit qu’il est « bien » de faire, d’avoir, d’être… Mais c’est seulement ce qu’on voit d’une personne. En apparence, on se fond dans une foule alors qu’on est tou.te.s uniques à notre manière.

Appréciez le fait de ne pas être normal.e. Plus vous l’accepterez, plus vous vivrez une vie comblée, car vous assumerez pleinement tout ce qui fait que vous êtes vous.

Vous n’êtes pas un clone ou un mouton et c’est tant mieux, non ? Prêt.e à rester bizarre à votre manière ? Partagez votre ressenti sur le forum, rubrique Confiance en soi, S’accepter.

Léa Dechambre
Léa Dechambre
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