En général, les films portent les projecteurs sur des protagonistes irréprochables qui n’ont pas un défaut de fabrication, ni une once d’imperfections. Mais pour surpasser ce cliché du « héros » modèle, d’autres œuvres cinématographiques ont préféré mettre sur pied des personnages aux allures de brouillon qui promettent des scénarios dynamiques. Même s’ils sont à l’opposé polaire de la figure admirable, ils rappellent aussi les failles humaines. Voici donc 7 films avec des anti-héros et anti-héroïnes qui brillent dans leurs anomalies.
Inglourious basterds
Ce chef d’œuvre de Tarantino pointe la caméra sur une dénommée Shoshanna Dreyfus. Dans une époque frappée par la Seconde Guerre mondiale, cette jeune femme juive voit son destin voler en éclat. À l’heure où le nazisme fait rage, toute sa famille se fait décimer sans scrupules sous ses yeux incrédules. Elle se retrouve alors orpheline, à errer dans un monde gangréné par le mal.
Pour s’extirper de cette vie chaotique et échapper à cet avenir scellé, elle décide de prendre la direction de Paris. Elle s’y réfugie sous un faux nom, en cultivant une certaine discrétion. Shoshanna tient les rênes d’un petit cinéma de quartier. Mais malgré cette « couverture », elle se retrouve encore dans le viseur des nazis qui souhaitent incendier sa salle obscure. Pourtant, cette fois, Shoshanna est bien décidée à mettre en pratique sa vengeance.
The mystery men
Contrairement aux héros Marvel qui s’attèlent à sauver le monde avec leur pouvoir, les Mystery Men sont des super-héros « bas de gamme » qui excellent dans la maladresse. Même si leurs compétences sont plus que médiocres, ce sont les seules « roues de secours » pour remplacer le justicier masqué, séquestré par le redoutable Casanova Frankenstein. Ils sont alors appelés en renfort en vue de combattre ce méchant bien rôdé. Sauf que voilà, ce sont tous des caricatures, des héros ratés.
Au lieu de tenir leur contrée à l’écart du mal, ils ne font qu’aggraver la situation. Il faut dire que leurs pouvoirs sont assez aléatoires voire carrément incertains. Roy, surnommé M. Furieux, ne devient invisible que si personne le regarde, Jeffrey, appelé le Fakir Bleu, est expert du lancer de fourchette et Eddie possède juste une pelle comme arme de défense. Un des films les plus loufoques avec des anti-héros très patauds mais attachants.
Léon
De nombreux films de prestige portent les anti-héros en haut de l’affiche. C’est le cas de ce monument du cinéma signé Luc Besson. Jean Réno y revêt l’habit d’un tueur à gage sans pitié mais au cœur tendre. Ce brigand qui se fait modestement appelé Léon, est un peu un « loup solitaire ». Il travaille dans l’indépendance la plus totale. Il se tient loin des sentiments et des démonstrations de tendresse. Jusqu’au jour où il croise la route de Mathilda, une jeune orpheline, dont la famille a été abattue par un flic perverti.
Cette fillette, incarnée par Natalie Portman, finit par percer la carapace de cet homme sans attache. Il joue alors aux anges gardiens avec elle et devient en quelque sorte, un « père » de substitution. Il lui enseigne les bases pour qu’elle puisse laver la mémoire des siens. Ce qui induit : manier une arme, frapper là où ça fait mal et se forger un caractère de tête brûlée. Malgré ses activités brutales, Léon renferme une âme plutôt pure.
Millennium
Les films qui esquissent le portrait d’anti-héros tendent souvent un miroir révélateur sur les tourments de la société. Ces héros manqués sont l’incarnation métaphorique des affres du monde. Dans Millenium, Lisbeth Salander, porte les stigmates mentaux d’un viol qu’elle a enduré pendant son tendre âge. Démangée par la haine et la souffrance, Lisbeth se complait dans la violence mais possède également une rare intelligence.
Elle est pourvue d’un don unique : elle découvre des informations introuvables. Hackeuse au look gothique et à la personnalité contrastée, Lisbeth entend mener des représailles amères. Lassée de voir toute la vermine du système échapper aux sanctions, Lisbeth se donne corps et âme dans cette bataille contre l’injustice. Quitte à verser parfois dans l’illégalité.
Kick-ass
En général, être un super-héros, ça ne s’improvise pas. C’est un cadeau du ciel dont on hérite à la naissance. Pourtant, Dave Lizewski, en admiration devant ces « miliant.e.s du bien », se persuade qu’il peut faire partie des leurs. Mais c’est plutôt mal engagé puisque, à part le costume moulant en lycra, il n’a aucun point commun avec ces personnages à la force supérieure. Qu’importe, ce boulimique de comics, s’embarque dans une course poursuite contre le crime sous le pseudo de Kick Ass.
Sans grande surprise, il se fait rapidement martyriser par les fripouilles du coin. Heureusement, pour lui donner de la crédibilité dans cette quête d’un monde meilleur, il peut compter sur sa comparse Hit Girl, qui n’est autre qu’une fille de 11 ans. Malgré son jeune âge, elle a déjà mis la main dans le sang à de multiples reprises. Voilà donc un des films avec des anti-héros qui affichent un tandem des plus antinomiques.
Deadpool
Membre « à part » du clan Marvel, Deadpool est devenu un héros par « erreur », ou plutôt à cause du destin. Avant d’endosser son costume (qui copie d’ailleurs celui de Spider Man), Wade Wilson, de son vrai nom, était un mercenaire. Passé dans les rangs des Forces Spéciales, il avait une certaine ténacité d’esprit et une bonne résistance physique.
Un cobaye idéal pour tester la fiabilité d’un traitement contre le cancer. C’est d’ailleurs via cette expérimentation sordide que son quotidien a basculé et qu’il a acquis ses pouvoirs de guérison. Même si sa sentence aurait pu être bien pire, il souhaite se venger de cet homme qui l’a pris pour un rat de laboratoire.
Hancock
Même s’il est muni de bonnes attentions, Hancock n’est pas très apprécié des habitant.e.s de sa ville. Pour cause, ses actes de bravoure sont entachées par son comportement excessif, dépravé et antipathique. Hancock est doté de pouvoirs semblables à ceux de Superman mais à chaque fois qu’il les met à l’œuvre, il laisse aussi des traces dommageables. Chaque opération de secours est bafouée par des maladresses ou des fautes d’inattention. Pas étonnant donc que sa réputation soit en déclin.
Pourtant, celui qui veille sur New York (du moins dans les faits) n’en à que faire de l’opinion publique. Grossier, négligé et ignare, Hancock possède tous les vices possibles mais tient à préserver sa morale. Les films avec les anti-héros doivent leur essence à ces personnages en demi-teinte, à la fois défectueux et bienveillants.
Ces films qui encensent les anti-héros et anti-héroïnes sont en fait une satire bien léchée de la société. Comme nous, ces personnages qui semblent inachevés, se définissent par une dualité entre fêlures et bonne foi.