Blake Lively s’est fait connaître sous les traits de la ravissante Séréna van der Woodsen dans « Gossip Girl », série la plus mémorable de sa décennie. Ce rôle, par ailleurs iconique, lui a collé à la peau pendant longtemps et elle a eu du mal à s’en émanciper. Mais l’actrice à la chevelure dorée et au visage solaire ne se limite pas à ce personnage de la « fille parfaite », aux prises des tracas estudiantins. Elle a aussi campé des héroïnes plus complexes, de la surfeuse téméraire exposée à l’hostilité de la mer à la fleuriste épanouie en proie à de terribles dilemmes sentimentaux. Voici 6 films pour découvrir Blake Lively sous une autre apparence que la reine de l’Upper East Side de « Gossip Girl ».
Jamais Plus
Ce film, tout juste débarqué dans les salles obscures, met en vedette une Blake Lively tourmentée. Elle se détache de l’héroïne glamour et guindée qui lui a valu sa gloire pour incarner Lily Bloom, tout juste propriétaire d’une boutique de fleurs. Sous son filtre de jeune femme pétillante et enjouée Lily dissimule de lourds traumatismes. Victime collatérale de violence conjugale pendant son enfance, elle a vu sa mère se faire battre par son père et en garde des séquelles palpables. Elle a posé ses valises à Boston dans l’espoir d’échapper à ces sombres souvenirs et se reconstruire. Son réconfort, elle le trouve d’abord dans la douceur innée de ses fleurs.
C’est d’ailleurs dans son petit Jardin d’Eden monté sur rue qu’elle fait la rencontre de Ryle, un neurochirurgien ténébreux. Sur ses gardes, Lily se montre froide, voire distante, mais elle tombe rapidement dans les bras du bel âtre. Cependant, leur romance qui semble exemplaire ravive de douloureux flashbacks dans la mémoire de Lily. Le scénario semble se répéter et se rejouer en boucle. Ryle, à la façade si lisse, est en fait criblé d’imperfections. Lorsque Lily recroise la route d’Atlas, son premier amour, le monstre qui sommeille en lui se réveille davantage et prend le dessus. Ce film inspiré du best-seller de Colleen Hoover berne le public avec ses faux-semblants de comédie romantique. En réalité, il s’attaque à un sujet beaucoup plus grave où l’eau de rose se mue en sang. C’est l’un des films les plus percutants et sensibles avec une Blake Lively à la hauteur de son personnage.
L’Ombre d’Emily
Blake Lively, plutôt habituée à des rôles de filles « cools et branchées », peut aussi investir des personnages plus énigmatiques et obscurs. Dans ce film, elle fait une entorse à son image lumineuse pour explorer sa part d’ombre. Elle se hisse dans la peau d’Emily Nelson, une jeune femme qui semble être la réussite personnifiée. Dotée d’une autorité naturelle et d’une beauté hypnotique, elle est insaisissable. C’est la femme fatale par excellence.
Sur un heureux (ou malheureux) hasard, elle se lie d’amitié avec Stéphanie, une mère célibataire qui commence à percer sur YouTube. Même si tout les oppose, les deux femmes sont inséparables. Mais du jour au lendemain, Emily disparaît sans laisser de traces. Elle s’est comme volatilisée. Stéphanie, dans l’incertitude la plus totale, prend alors l’initiative d’élucider ce mystère pour retrouver son amie, devenue la « star » de sa vie, son idole. Au fil de ses investigations, le masque de la « femme parfaite » se fracasse sur le sol pour laisser transparaître une personnalité beaucoup plus machiavélique. C’est un des films les plus haletants pour se retirer l’idée de la Blake Lively inoffensive. D’ailleurs, c’est officiel, le film aura une suite !
Adaline
Autre genre inattendu auquel Blake Lively s’est adonné : le cinéma de fantasy. Dans ce film, qui trouve quelques échos avec le film « L’Étrange Histoire de Benjamin Button », elle joue Adaline Bowman, une femme née en 1908. Un soir pluvieux à n’y pas mettre un pied dehors, sa voiture dérape et finit sa course dans un lac. Mais par miracle, un éclat de foudre lui fait l’effet d’un coup de défibrillateur et la ressuscite. Cet éclair, un peu spécial, ne l’a pas seulement sauvé, il lui a aussi accordé la vie éternelle. Depuis cet événement mystique, Adaline est immunisée contre les revers de l’âge et reste dans une forme juvénile.
Toutefois, même si ce pouvoir de Jouvence s’apparente à un cadeau du ciel, en vérité il est assez handicapant. Adaline est contrainte de changer d’identité pour ne pas paraître « suspecte » au regard de la société. Elle voit les siens vieillir et se rapprocher doucement de la mort tandis qu’elle garde son physique intact. En 2015, alors qu’elle devrait avoir 107 ans, Adaline, qui s’était jurée de ne plus s’attacher, redécouvre les joies de l’amour. Mais quel est l’intérêt d’une idylle si elle ne peut pas « vieillir » avec la personne qu’elle aime ? Parmi les films qui mettent Blake Lively à l’honneur, celui-ci est une belle surprise.
Instinct de survie
Même dans un registre sanguinolent et sinistre, Blake Lively brille de mille feux. Le titre du film annonce tout de suite la couleur. Dans « Instinct de survie », l’actrice se mue en une surfeuse intrépide et audacieuse dénommée Nancy. L’intrigue débute sur une plage paradisiaque, dans des rouleaux de vagues d’un bleu limpide. Nancy, venue seule avec sa planche, passe plus de temps dans l’océan que sur la terre ferme.
Mais ce quotidien radieux prend une tournure tragique lorsqu’un requin prend possession de la rive. Toute personne qui empiète sur son territoire lui sert de goûter. Nancy, piégée sur un rocher, qui disparaît progressivement sous la marée, devient une proie « facile ». Galvanisée par cette rage de vivre, elle tente de trouver des stratégies pour se sortir de ce guet-apens aquatique. Voilà un des rares films où Blake Lively fait des infidélités à sa douceur naturelle et se révèle en héroïne badass.
Savages
Changement total de décor. Dans « Savages », l’histoire se tient au sein du monde de la drogue et gravite autour d’un trio désinhibé, précurseur du polyamour. Il y a Ben, un pacifiste qui cultive de la marijuana de haute qualité, Chon, un ancien Navy SEAL agressif, et Ophelia, surnommée O, leur petite amie commune qui n’est autre que Blake Lively. Ensemble, ils dirigent un commerce de marijuana prospère en Californie et profitent de leur vie « au jour le jour ».
Mais leur tranquillité bascule lorsque leur business illicite attire l’attention d’un cartel mexicain aux mains d’Elena Sanchez, dont la réputation en fait trembler plus d’un. Ce gang, pas du genre à blablater, emploie les grands moyens pour profiter de la bonne herbe du trio de bohème et kidnappe Ophelia. Cette prise d’otage déclenche une terrible guerre des clans. Chon et Ben s’unissent alors pour récupérer cette dulcinée qu’ils se partagent et qu’ils aiment tant. C’est un des films qui jettent les lumières sur une Blake Lively débridée, insolente et sauvage.
Les vies privées de Pippa Lee
Ce drame introspectif, adapté du roman de Rebecca Miller et réalisé par ses soins, braque les projecteurs sur une femme cinquantenaire du nom de Pippa Lee. Mariée à un homme qui pourrait être son père, elle semble mener une vie sereine et sans embûches. Isolée de tous tracas, elle est en paix avec elle-même. Mais cette zénitude qui se lit sur son visage contraste drastiquement avec son passé.
À travers une série de flashbacks, le film dévoile les différentes étapes de sa vie et les tumultes qui vont avec. De son enfance chaotique avec une mère instable à son adolescence rebelle marquée par l’excès et la débauche, Pippa Lee est en pleine crise existentielle. Blake Lively donne une âme à la Pippa d’avant, un peu paumée et totalement désemparée.
Ces films révèlent à quel point Blake Lively est une actrice complète, qui prend ses rôles très à coeur. Ils réactualisent la vision que vous avez d’elle et la tirent hors des murs de l’école Constance-Billard, ou elle a fait ses premiers pas.