8 films d’horreur féministes pour une soirée girl power et grands frissons

À l’approche d’Halloween, vous cherchez peut-être des films d’épouvante qui ne dérogent pas à vos convictions féministes et qui hissent les femmes en héroïnes plus qu’en victimes. Dans la plupart des scénarios, les figures féminines finissent dévorées par des créatures monstrueuses, possédées par des esprits maléfiques ou sacrifiées dans la pire des souffrances. Cependant, depuis quelque temps, elles prennent leur revanche sur petit écran et apprivoisent ce genre horrifique avec courage. Plus de femmes sans défense qui se laissent mourir ni de protagonistes féminines qui jouent les chochottes. Ces films d’horreur féministes inversent le récit à l’avantage des femmes et convoquent le même effroi que « Ça » ou « Shining ». Ce sont les pires cauchemars des machos.   

Jennifer’s body

Ce film, qui navigue entre l’horreur et l’humour noir, est l’un des plus incontournables. Il se tient derrière les grilles d’un lycée. Jennifer, campée par la charismatique Megan Fox, est cette fille populaire qui ne laisse aucun garçon insensible. Needy, sa meilleure amie, est plus discrète et se cache derrière les vitres de ses lunettes. Jusque là, rien d’anormal si ce n’est l’alchimie surprenante entre la fille canon et l’élève modèle. Mais pas de quoi éveiller la chair de poule. Cependant, l’histoire prend une tournure plus glauque lorsque Jennifer ressort d’un rituel satanique raté.

Elle ne s’en tire pas indemne. Désormais, un esprit démoniaque sommeille en elle et la pousse à commettre des actes barbares envers les hommes qui se montrent un peu trop entreprenants. Needy essaye de la faire revenir à elle par tous les moyens. C’est un des premiers films d’horreur féministes à avoir pris le parti de la fille vengeresse et à s’émanciper du cliché de la pécheresse. À sa sortie, en 2009, le public a surtout retenu l’image d’une Megan Fox sexy sans en saisir la teneur militante.

Teeth

C’est un film que vous risquez de regarder avec les mains devant les yeux (ou sur la braguette selon le point de vue). « Teeth » est une œuvre plutôt gore où les giclées de sang sont une constante. Mais contrairement à la plupart de ces films qui lèvent le cœur et qui ont une esthétique crue, celui-ci a un sens. Ce n’est pas de la violence gratuite. « Teeth » raconte l’histoire de Dawn, une adolescente en pleine ébullition sentimentale. Lorsque son petit ami tente de l’agresser sexuellement, son vagin se referme brutalement sur son pénis et le dévore tout cru.

Doté de dents tranchantes, son organe sexuel est un piège ouvert pour quiconque s’y aventure sans permission. C’est « Massacre à la tronçonneuse », mais porté sur l’entrejambe. « Teeth » n’est pas forcément connu, mais il a le mérite d’avoir un scénario pertinent et évocateur. Ce qui est plutôt rare dans ce genre, qui mise tout sur le spectaculaire. Voilà un des films d’horreur féministes qui va mettre ces messieurs dans tous leurs états.

A Girl Walks Home Alone at Night

Ce film s’inspire d’une situation que toutes les femmes redoutent : rentrer seule le soir, dans la nuit noire. Cet instant où la menace plane et où chaque silhouette devient instantanément un danger. C’est le fil rouge du film « A Girl Walks Home Alone at Night » au titre très explicite. Il se met dans les pas d’une femme vampire qui erre dans les rues de « Bad city », une ville fictive qui porte bien son nom.

Cette femme, insatiable d’hémoglobine, inverse le sentiment de peur et le retourne contre ceux qui daignent la traquer. De prime abord, elle n’éveille pas le moindre soupçon et s’apparente à une proie facile. Mais les apparences sont parfois trompeuses. Sous le costume de la femme vulnérable, elle dissimule des dents qui peuvent ôter la vie en un instant. Le style « noir et blanc » rappelle les films à la Hitchkok et anesthésie gentiment la couleur du sang.

The Witch

1630. William et Katherine vivent reclus dans un coin de la Nouvelle-Angleterre avec leurs cinq enfants. Religieux dévoués, ils mènent une vie pieuse, à bonne distance de la civilisation. Ils entretiennent un bout de terre au milieu d’une friche et essayent de subvenir à leurs besoins primaires de façon autosuffisante. Écartés du monde et de tout problème, leur équilibre bascule lorsque leur nouveau-né disparaît mystérieusement. La malédiction semble s’abattre sur eux. 

Après ce tragique événement, la famille découvre que leurs maigres récoltes ont été saccagées. Au lieu de s’unir, les membres de la famille se liguent les uns contre les autres. C’est le « chacun pour soi » qui l’emporte. Thomasin, l’une des filles de la fratrie, interprétée par la brillante Anya Taylor-Joy, tente de sauver sa peau et de survivre à cette improbable guerre fratricide. C’est un des films d’horreur féministes les plus persuasifs et subtils.

Grave

Voilà un des films d’horreur féministes qui fait froid dans le dos. Justine, une adolescente de 16 ans suit le même parcours étudiant que ses parents. Élève brillante qui excelle dans tout ce qu’elle entreprend, elle s’apprête à rejoindre une école vétérinaire et à faire honneur à sa lignée. Mais elle n’échappe pas au bizutage, qui est un passage obligé pour les élèves de première année.

Végétarienne comme le reste de sa famille, elle n’a pas droit au rituel de la tête dans la cuvette, mais à un challenge plus sordide. Les instigateurs du bizutage la forcent à manger de la viande crue, ce qui est censé être le pire des supplices pour Justine. Mais après y avoir goûté, Justine se découvre une passion malsaine pour la chair humaine et peine à calmer ces pulsions soudaines. « Grave » aborde le sujet périlleux du cannibalisme dans les yeux d’une fille en pleine quête identitaire. Ce qui donne encore plus de profondeur au récit.

It Follows

Dans la banlieue malfamée de Détroit, tous les habitants ont déserté le quartier sur fond de crise économique. Ceux qui restent, exclusivement des jeunes, ne sont pas mieux lotis. En proie à une maladie sexuellement transmissible aux allures de monstre polymorphe, ils voient leurs premiers émois sexuels entravés par cette « chose ». Le film gravite autour de Jay, une adolescente profondément inspirante.

En couple avec Hugh, elle perd sa virginité dans ses bras. Un moment supposé « marquant » dont elle n’a pas le moindre souvenir. Lorsqu’elle se réveille, elle est attachée à une chaise dans un immeuble désaffecté. C’est là que Hugh lui annonce l’existence d’une créature impitoyable, qui peut investir n’importe quel corps. Tandis que les personnages masculins ouvrent leur braguette sans tenir compte du danger qui rampe, leurs homologues féminines, elles, luttent pour survivre.

Pearl

L’histoire s’ouvre dans un décor à « La Petite Maison dans la prairie » avec le chant des oiseaux en fond sonore et un ciel radieux. Tout porte à croire à un registre doux ou sentimental. Pourtant, il n’en est rien. Pearl, c’est le prénom de la protagoniste, une jeune femme condamnée à s’occuper de son père mourant dans une maison de campagne éloignée de tout. En plus de jouer les infirmières à longueur de journée, elle subit la sévérité de sa mère. Mais Pearl a des rêves plein la tête.

Elle s’imagine en haut de l’affiche, à jouer les pin-up dans des tenues légères. Un quotidien fait de paillettes et de glamour à des années-lumière de sa vie actuelle, morose au possible. Un beau jour, une opportunité en or se présente à elle. C’est en quelque sorte son billet d’entrée vers cette vie de star qu’elle a tant fantasmé. C’est aussi une occasion de fuir cette ville où elle se sent à l’étroit. Mais ce désir de devenir une diva du 7e art va la faire basculer dans une folie meurtrière. Un des films d’horreur féministes les plus captivants.

The invisible man

C’est certainement l’un des films d’horreur féministes les plus révoltants de cette liste. Cécilia, sous l’emprise de son mari violent et mise sous cloche pendant des années, réussit à lui échapper en pleine nuit. Elle s’éclipse sans laisser de trace. Mais à chaque fois qu’elle met un pied dehors, elle a l’impression qu’il la suit. Lorsqu’elle apprend que son conjoint tyrannique s’est suicidé, c’est la délivrance.

Elle se sent enfin libérée. Pourtant, le calvaire se répète inlassablement dans l’incompréhension la plus totale. Cécilia, qui a hérité d’une grosse somme de son ex-mari, a l’impression d’une présence constante. Mais est-ce le fruit de son imagination ou un énième guet-apens ? Ce qu’elle va découvrir dépasse tout ce qu’elle a pu imaginer et ouvre la perspective d’un cauchemar sans fin.

Ces films d’horreur féministes laissent entrevoir des survivantes puissantes, des femmes vengeresses et des prédatrices redoutables. Même s’ils ne sont pas aussi populaires que « Sinister » ou « Conjuring », ils hérissent le poil et pulvérisent le patriarcat en plein coeur. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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