Vos films favoris, ces films cultes à ne pas manquer, n’ont peut-être pas plu à tout le monde… Voire ont-ils connu la censure ! L’interdiction dans plusieurs pays de Barbie nous a rappelé récemment que de grands films ont été loin de faire l’unanimité dès leur lancement… Voici 7 films incontournables qui ont connu la censure dans le monde.
Freaks, La Monstrueuse Parade, Tod Browning (1932)
Ce grand classique du cinéma est loin de passer inaperçu. Freaks raconte le quotidien d’un cirque dont les membres ont la particularité d’avoir des physiques hors-normes. Récit ouvertement en faveur de la communauté marginalisée, ce film des années 30 a connu la censure.
La Finlande, l’Irlande, l’Italie, le Royaume-Uni et certains États des États-Unis l’interdisent en salle. La cause ? « Un contenu inquiétant et représentation trop explicite d’humain.e.s avec le plus grave des handicaps physiques ». S’il est aujourd’hui un film chéri et étudié, certaines des lois le bannissant n’ont toujours pas été levées, rendant sa projection encore théoriquement illégale.
Le Dictateur, Charlie Chaplin (1940)
C’est en pleine Seconde Guerre mondiale que le brillant Charlot décide de faire un explicite pied de nez à la domination nazie. « Le Dictateur » se moque ainsi ouvertement d’Hitler. Ce dernier interdira fatalement la diffusion du film en Europe.
Paradoxalement, le film est également mal vu aux États-Unis. Il faudra attendre 1945 – la fin de la guerre – pour que le long-métrage rejoigne les salles de cinéma européennes. L’Espagne, elle, attendra même 1976 ! Avec « Le Dictateur », Charlie Chaplin confirmait une nouvelle fois son statut d’artiste engagé.
Orange Mécanique, Stanley Kubrick (1971)
L’histoire d’Alex, chef de gang, est l’une des plus connues du Septième Art. Pourtant, le film a connu bien des opposant.e.s. Jugé « immoral, offensant, et même dangereux », Orange Mécanique a connu la censure.
Singapour, Corée du Sud, Malaisie, Espagne l’ont interdit en salles au moment de sa sortie… l’Italie et l’Irlande n’ont lâché l’affaire qu’en 2000 – de même pour le Royaume-Uni levant l’interdiction à la mort du réalisateur en 1999. Réflexion sur la violence ; entre viols, meurtres et torture, il met en scène une brutalité nue. N’hésitez pas à fermer les yeux… si vous le pouvez !
L’Exorciste, William Friedkin (1974)
Monument de l’horreur, « L’Exorciste » n’a pourtant pas conquis tous les cœurs. En Grande-Bretagne, le film est interdit de projection et de sorties en cassette… jusqu’en 1999 ! En cause, la profanation de la religion chrétienne et des images gênantes.
Corps en décomposition, fluides humains… un cocktail parfaitement repoussant incitant les censeurs à prendre leur décision. Cela n’empêchera malgré tout pas une recette mondiale de 441 millions de dollars et une renommée défiant le temps.
Massacre à la tronçonneuse, Tobe Hooper (1974)
Grande année pour le cinéma d’horreur ! Il dérange. Pourtant, « Massacre à la tronçonneuse » a tout de même réussi à s’offrir un an de projection avant d’être totalement retiré des salles britanniques. Malgré des tentatives de coupes, il a finalement été conclu que rien n’arrangerait le fond du film.
En effet, rares sont les scènes vraiment explicites. C’est le sujet du cannibalisme qui dérange principalement. « Il convoque anxiété et choc, tout en montrant à l’audience aussi peu de violence que possible », explique Beverley Price. Gardant son statut de film de genre par excellence, le bruit des chaînes continue de faire frissonner… et il n’est sûrement pas à mettre entre les mains de n’importe qui.
Basic Instinct, Paul Verhoeven (1992)
Si « Basic Instinct » a été nommé aux Oscar à deux reprises, il a su faire parler de lui autrement. Le film passe d’une histoire de meurtre à une autre pour les faire s’enchevêtrer sur fond d’érotisme. Pourtant, le public semble davantage se souvenir de 42 secondes très précises. Un plan sur Sharon Stone laisse apparaître son entrejambe.
C’est à Cannes quelques mois plus tard que tombera la coupe. Si des censures peuvent sembler dérisoires, celle-ci prend rapidement une tout autre tournure. L’actrice révélait, des années plus tard, lors d’une interview, n’avoir jamais consenti à la diffusion de cette captation. Elle dit regretter de n’avoir jamais porté plainte contre le réalisateur.
Barbie, Greta Gerwig (2023)
Greta Gerwig a fait couler de l’encre, beaucoup d’encre. Avec son maintenant incontournable « Barbie », elle a su défrayer la chronique. Tantôt trop « woke », tantôt pas assez féministe, le film rose a également connu la censure. Du Koweït pour « atteinte aux traditions », à l’Algérie pour « atteinte à la morale » en passant par le Vietnam pour des raisons géopolitiques, il déplait. Cependant, en Russie, le film fait de la résistance.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par les forces russes, le pays slave s’est vu privé de nombreuses productions hollywoodiennes. Or, elles sont malgré tout diffusées. Quand elles ne sont pas trouvables sur des forums illégaux, c’est bien en salles qu’elles sont projetées. Pour pallier à la chute d’entrées au cinéma, les exploitants vendent des billets pour des documentaires… Mais surprise, une fois les lumières éteintes, c’est bien un monde de chansons portant le visage de Ryan Gosling décoloré qui s’offre au public.
Le chemin vers la gloire n’est pas toujours bordé de fleurs pour les films. Trop politique, trop explicite, trop violent… le cinéma n’a pas tous les droits. Alors qu’il lui arrive de se heurter à des murs et de connaître la censure, il sait aussi la contourner comme nous l’a montré Alfred Hitchcock et son éternel « Psychose »…
