Les films ne sont pas toujours de purs produits de fiction ou le fruit d’un esprit débordant de créativité. Certains retranscrivent des histoires vraies, en y incorporant quelques enluminures narratives. Ils puisent leur source dans des coupures de journaux d’époque, des cold cases retentissants ou des anecdotes historiques enfouies pour se répercuter plus fort dans les yeux du public. Ces films inspirés de faits réels démultiplient les sensations au visionnage. Ils dressent les poils, nouent la gorge et humidifient les mains. Le simple bandeau « ce film est basé sur des faits réels » suffit à nous maintenir en haleine. Des grands classiques aux œuvres plus confidentielles, voici les films inspirés de faits réels qui vont vous scotcher.
The Revenant
C’est un long métrage iconique qui a marqué son public. Ce film qui se tient dans un milieu hostile, sur les terres sauvages du Dakota du Sud, met en vedette Leonardo diCaprio dans le rôle d’un trappeur nommé Hugh Glass. Au gré d’une traque minutieuse en compagnie de ses collègues, il se fait attaquer par un ours et s’en tire avec de graves blessures. Ses acolytes, eux, l’ont lâchement abandonné, préférant le laisser pour mort plutôt que de le secourir. Doté d’un esprit de survie et d’une rage de vaincre, il décide de faire payer ceux qui l’ont trahi.
Il s’élance dans un périple de 320 kilomètres, fendant le blizzard, affaibli par ses plaies ouvertes. Malgré un froid polaire, des conditions de vie drastiques et des menaces terrestres permanentes, il tient le choc, galvanisé par sa femme et son fils. Cette histoire auréolée de trois Oscars n’est pas sortie de nulle part. Elle fait écho au vrai Hugh Glass, un explorateur emblématique des années 1800, dont le quotidien épique fait encore parler. Voilà un des films inspirés de faits réels qui jette un froid.
Lion
C’est un des films inspirés de faits réels qui a fait couler le plus de larmes. Ce drame biographique se regarde la tête dans un mouchoir et les yeux imbibés de sel. Il retrace le parcours tortueux de Saroo Brierley, un jeune indien adopté par une famille australienne, qui s’élance dans une quête identitaire complexe. Hanté par des souvenirs fragmentés et des éléments de décor qui lui sont lointains, il décide de renouer avec ses racines, sans trop savoir ou chercher.
Malgré quelques survols sur Google Earth, impossible de savoir d’où lui viennent ces images, qui habitent ses rêves. Complètement égaré, il trouve difficilement son itinéraire, là où le destin l’a arraché aux siens. Le vrai Saroo a perdu la trace de ses parents à 5 ans, en empruntant un train dont la destination finale était à l’opposé de son domicile.
L’Échange
L’intrigue de ce thriller haletant se tient dans l’Amérique des années 1920. Il gravite autour de Christine Collins, une mère dont le jeune fils de neuf ans a été enlevé à Los Angeles. Après une journée de travail acharné, elle rentre à la maison et s’aperçoit que Walter s’est mystérieusement volatilisé. La police, assez désinvestie, engage des recherches, sans succès jusqu’à ce qu’un garçon du même âge fasse son apparition. Elle prétend alors avoir trouvé l’enfant disparu.
Mais les espoirs de la maman redescendent aussi sec lorsqu’elle s’aperçoit que ce n’est pas son fils. Pourtant, les forces de l’ordre lui soutiennent le contraire et n’hésitent pas à la faire passer pour folle lorsqu’elle se montre un peu trop insistante. Christine mène alors sa propre enquête en parallèle pour percer la vérité à jour. Elle peut compter sur l’aide d’un révérend, qui est presque le seul à la croire. Si le scénario semble vraisemblable, il a pourtant eu lieu « in situ ». Un des films inspirés de faits réels dont vous ne ressortirez pas indemne.
Omar m’a tuer
C’est un des films inspirés de faits réels qui caracolent en tête du classement Netflix du moment. Et il est loin de démériter sa place. Ce drame relate une affaire judiciaire réelle qui a défrayé la chronique en France dans les années 1990. Il gravite autour d’Omar Raddad, un jardinier employé par une riche veuve dans la ville de Mougins sur la Côte d’Azur. Lorsque le corps sans vie de la propriétaire est retrouvé, les soupçons se portent directement sur l’homme d’origine marocaine.
Pour cause, la phrase « Omar m’a tuer » est gravée avec des lettres de sang sur les murs de la demeure. L’enquête n’a pas traîné et Omar a rapidement fini derrière les barreaux. Pourtant, cette résolution express n’a pas convaincu le grand public qui y voyait une forme de racisme rampante. Le titre du film, « Omar m’a tuer », est dérivé de la phrase trouvée sur les lieux du crime, mais avec une faute de grammaire apparente. C’est elle qui a suscité des interrogations et des théories sur l’identité du véritable meurtrier.
12 years a slave
Parmi les films inspirés de faits réels, certains permettent de ne pas oublier et font un vrai travail de mémoire. C’est le cas de « 12 years a slave » un film dramatique qui retourne l’estomac et broie le cœur. Il se repose sur l’autobiographie éponyme de Solomon Northup, un homme noir né libre, qui a été enlevé et réduit en esclavage aux États-Unis pendant douze ans.
Homme cultivé et violoniste de talent, Solomon finit dans une plantation de coton de Louisiane, asservi par des « maîtres » aux pratiques cruelles et brutales. Déshumanisé, humilié, bafoué, exploité jusqu’à la dernière goutte de sueurs, Solomon révèle une force mentale incroyable. Malgré toutes les atrocités qu’il subit, il garde espoir et lutte pour retrouver sa dignité. Une œuvre d’utilité publique dans laquelle la violence n’est pas surfaite ni artificielle.
Into the Wild
De nombreux films inspirés de faits réels puisent entre les pages des livres, comme le témoigne « Into the Wild », qui est d’abord né sous la plume Jon Krakauer. Il porte les projecteurs sur Christopher McCandless, un anticonformiste, qui peine à trouver sa place dans la société. Fraîchement diplômé, un avenir tout tracé s’offre à lui. Mais il préfère vagabonder en solitaire à travers son pays, les États-Unis, et se débarrasser de toutes ses possessions matérielles.
Ce qu’il veut, c’est une vie de nomade, loin des conventions et des règles préétablies. Un voyage initiatique qui va prendre une tournure plus tragique. Arrivé en Alaska, le marginal qui se faisait appeler « Alexander Supertramp », terminera sa route définitivement à cause d’une erreur fatale.
Les Affranchis
Plusieurs films mythiques sont inspirés de faits réels sans même que le public ne s’en doute. « Les Affranchis », de l’immense Martin Scorsese, en fait partie. Même si le scénario semble trop « hors norme » pour avoir eu lieu à une quelconque époque, il fait caisse de résonance avec le passé. Il retrace la véritable histoire de la mafia à travers les yeux du personnage principal, Henry Hill.
Ce jeune italo-américain aspire à monter en grade au sein de l’organisation criminelle et devenir une figure régnante du milieu. Pris sous l’aile de Paulie Cicero, le chef le plus redouté de la mafia, il entame sa carrière de ripoux à pleine vitesse. Vol, trafic de drogue, extorsion, il n’hésite pas à se salir les mains pour se faire bien voir. Il finit avec un beau palmarès d’infractions à son actif. C’est un des films de gangsters les plus salués par la critique.
The Impossible
Ce drame est déchirant. Il prend véritablement aux tripes et maintient le suspense jusqu’aux dernières minutes. Sorti en 2012 dans les salles obscures, c’est un des films inspirés de faits réels les plus crus et émouvants qui soit. Il traduit à l’écran, la puissance et la férocité des catastrophes naturelles. Il suit la famille Bennet, composée de Maria, Henry et leurs trois fils, qui fête Noël sur le sol thaïlandais.
Mais ce cadre paradisiaque se transforme en toile cauchemardesque lorsqu’un tsunami dévore la côte ouest du pays. La mer balaye les paysages et engloutit tout sur son passage tel un monstre affamé. La famille est séparée dans le tumulte. Chaque membre lutte pour survivre et se retrouver parmi les débris, les blessures et la confusion. L’atmosphère est lourde et traverse l’écran pour nous toucher en pleine face. Ce film fait également un bel hommage aux équipes de secours, sur le pied de guerre pendant cet épisode tragique.
Amityville : la maison du diable
Plusieurs films d’horreur se disent inspirés de faits réels, mais beaucoup se servent de cette mention pour éveiller l’effroi et décupler la peur. Cependant, « Amityville : la maison du diable », qui compose l’un des onze films de la saga, se nourrit d’une affaire sinistre survenue en 1974 dans la ville du même nom. L’intrigue prend place dans une maison cossue au lourd passé. Elle fut le théâtre d’une scène à en donner des haut-le-cœur.
Six membres d’une même famille ont été abattus de sang-froid par l’un des enfants, Ronald DeFeo Jr, pris dans une folie meurtrière. La maison est alors revendue à prix d’or. Les Lutz sautent sur l’opportunité, sans se douter du massacre collectif qui s’y est tenu. Pendant 28 jours, ils affirment avoir senti une présence démoniaque, ce que le film n’a pas manqué d’amplifier à l’écran.
Ces films inspirés de faits réels sont parfois romancés et s’autorisent quelques digressions sentimentales, mais ils sont d’une sensibilité palpable.