Marinette Pichon, Bethany Hamilton, Gabby Douglas… ces noms sonnent beaucoup moins familiers que Maradona ou Nadal. Pourtant, ils transpirent de records sportifs et de bravoure. À travers l’histoire, les sportives n’ont pas suscité autant de fanatisme et de « holà » fanfaronnes que leurs homologues masculins. Mais le cinéma se mouille pour rattraper ces acclamations perdues. Voici donc 6 films sur des sportives qui donnent envie de chausser les baskets.
Marinette
Carton plein pour ce biopic fraîchement sorti. « Marinette » retrace l’ascension vertigineuse de Marinette Pichon, une footballeuse qui en avait sous les crampons. Son nom, injustement méconnu, reprend du sens grâce à ce film biographique acidulé. Marinette, emblème du foot féminin, a voué toute sa vie au ballon rond. Mais avant de fouler les gazons les plus prestigieux, elle est passée par des heures sombres. Fille d’un père violent, elle fait face à des scènes traumatisantes et des actes d’une horreur indescriptible.
Un quotidien acerbe qui ne l’a pourtant pas empêché de croire en ses rêves. Marinette commence sa jeune carrière en équipe masculine et en 2001, son talent tape dans l’œil d’un grand club américain. Outre-Atlantique, Marinette se forge une vraie réputation. Le monde entier découvre que Marinette a de l’or au bout des pieds et son succès devient fulgurant. Une revanche sur la vie retranscrite avec justesse et habileté dans ce film éponyme.
Mary Kom
Parmi les autres films qui font l’éloge des sportives, Mary Kom est immanquable. Il jette la lumière sur une championne de boxe indienne qui a su élever les gants pour aller au-delà d’une destinée « sans issue ». Née dans un milieu très modeste au cœur d’une zone tribale de l’Inde, Mary Kom est d’abord vouée à endurer le sort de la pauvreté. Mais les injustices auxquelles elles se heurtent l’entraînent à la mentalité du ring et dopent sa rage de vaincre.
Un jour, en déambulant dans les décombres qui lui servent de terrain de jeu, elle tombe sur un gant de boxe. Et là, ce fut la révélation. Mary Kom, déjà dotée d’un tempérament de guerrière, se fraie alors un chemin direct vers les plus grands combats internationaux. Ce film nuancé qui jongle entre scènes énergiques et prises plus délicates donne un second souffle à ce parcours sportif florissant. Un uppercut qui vise droit dans les émotions.
Soul Surfer
Le surf est souvent comparé à un sport « de détente » sans grande valeur « athlétique ». Pourtant, c’est sûrement l’un des plus physiques et des plus risqués qui existe. Et Bethany Hamilton n’a pas hésité à chasser les vagues, même avec un bras en moins. « Soul Surfer » raconte l’histoire trépidante de cette surfeuse téméraire et sur-entraînée qui ne sacrifierait jamais son amour de la planche. Pas même pour un accident qui aurait pu lui coûter cher.
Amputée du bras gauche suite à une attaque fatale de requin, Bethany, battante dans l’âme, a continué de flirter avec les rouleaux azurs, à ses risques et péril. Sa ténacité et sa persévérance l’ont hissé jusqu’au Championnat du monde. Malgré son handicap, la jeune femme a continué de peaufiner son art de la glisse. Un film qui montre une femme solaire et inarrêtable dans sa passion. Certainement un des films les plus saisissants sur la fougue des sportives.
The Gabby Douglas story
Voilà encore un exploit sportif occulté du paysage. Ce film réveille la mémoire endormie de Gabby Douglas, une gymnaste de haut niveau qui a marqué un tournant dans les Jeux olympiques de Londres. Avant de devenir une légende « poussiéreuse », Gabby est passée par quelques désillusions. À la naissance, elle écope d’une maladie génétique extrêmement rare, qui brouille ses perspectives d’avenir.
Pourtant, malgré cette particularité, Gabby glane les médailles de gymnastique les plus nobles dès son plus jeune âge. Un revirement heureux qui la propulse jusqu’aux Jeux olympiques de 2012 où elle décroche deux médailles d’or. Avec cette prouesse quasi divine, Gabby devient la première afro-américaine à récolter un tel titre. Un des films les plus édifiants sur ces sportives « oubliées ».
La méthode Williams
Parmi les autres films iconiques sur les sportives, celui qui aborde le talent viscéral et héréditaire des Williams. Pour que ses deux filles deviennent de brillantes références du tennis féminin, Richard Williams s’est converti en entraîneur intransigeant et méthodique. Et ça n’a pas loupé. Après des années d’acharnement sur les courts Californiens, Venus et Séréna accèdent à une gloire méritée. Ce film, intimiste et prenant, passe aussi sous les filets des grands terrains pour explorer l’envers du décor.
Dans cet univers composé de bourgeois hommes blancs, les critiques tirent à balles réelles sur le potentiel des Williams. Mais cette jalousie déguisée n’atteint pas les raquettes de ces femmes de pouvoir. Au contraire, elle pousse les joueuses à se dépasser et à riposter par des récompenses. Un parcours tumultueux, mais admirable qui continue de raisonner sur les plus grands tournois.
Les Incorrectes
Les films sur les sportives réinterprètent la vie de ces héroïnes en y incorporant un peu de fiction. À l’inverse, les documentaires révèlent le vrai visage des athlètes féminines, images d’archive et témoignages à l’appui. « Les Incorrectes » est un condensé de souvenirs en l’honneur d’Alice Milliat, celle qui a ouvert les Jeux olympiques aux femmes.
Cette figure, tristement marginalisée des « grands combats », s’est soulevée contre les diktats de son époque pour plus d’équité dans le sport. Ce documentaire, minutieux et empreint d’une sororité communicative, s’articule autour de dialogues de sportives qui ont fait leur époque. Une création salutaire qui remonte à la racine du sport féminin.
Les films sur les sportives se comptent presque sur les doigts de la main. De nombreux autres noms comme Allyson Felix, qui a battu les records d’Usain Bolt au sprint, et Marit Björgen, nommée athlète féminine de l’année en 2011 mériteraient le coup de projecteur. Le 7e art n’est pas encore très fairplay avec ces mesdames.