Juliette Katz, héroïne du téléfilm « Moi, Grosse » : « Les remarques sur mon poids font partie de ma vie »

Ce soir, rendez-vous sur France 2 à 21h15, pour découvrir « Moi, Grosse », un téléfilm engagé sur la grossophobie et porté par la youtubeuse ronde Juliette Katz. La réalisatrice, Murielle Magellan, nous a d’ailleurs accordé une interview exclusive pour nous raconter tous les coulisses du projet. Nos confrères du Parisien ont eux rencontré Juliette Katz et livré un portrait poignant. Voici ce qu’il faut en retenir…

Juliette Katz : « Jouer la grosse de service, ça ne m’intéresse pas »

Juliette Katz, 30 ans, interprète le rôle de Raphaëlle dans le téléfilm « Moi, Grosse ». Au début de ce téléfilm, elle est licenciée de son poste d’animatrice à cause de son obésité morbide. Elle souligne :

J’avais peur que ce soit un énième film où une grosse se cogne la tête et se rend compte qu’elle est jolie. Jouer la grosse de service, ça ne m’intéresse pas. Là, c’est différent, on parle des étiquettes qu’on colle aux gens et qui font mal.

Tout comme beaucoup de personnes obèses, le personnage de Raphaëlle subi la grossophobie au quotidien, et Juliette Katz aussi :

Depuis que j’ai 6 ans, j’ai senti que j’étais différente. Les remarques sur mon poids, ça fait partie de ma vie depuis toujours. Au primaire, au collège, ce n’était que des insultes de la part des élèves et des profs. Même sur le tournage, on m’a lancé des regards de travers. Dire qu’à un moment précis j’en ai souffert, ce n’est pas possible. Ça a toujours été comme ça et ça le sera toujours.

Au delà de son personnage, Juliette a subi un véritable bouleversement. Jusque dans son vocabulaire :

Aujourd’hui quand on dit gros, c’est très péjoratif. Ce mot-là, je ne l’utilise que depuis le tournage du téléfilm. Avant je ne pouvais pas, car j’ai grandi avec ce mot comme une insulte. Maintenant, quand je dis à des amis Je suis grosse et qu’ils me répondent « Arrête, ce n’est pas vrai, tu es ronde ». Je dis « Non, vraiment, je suis grosse ». Où est le problème, pourquoi ne doit-on pas dire ça ?

La grossophobie des inconnus, des parents et du corps médical montrée dans « Moi, grosse »

Dans le film, le thème des parents d’enfants gros dans tout leur paradoxe est largement abordé. Juliette se souvient à propos de son enfance :

Ma maman me disait tout le temps : « Ce vêtement te grossit, tu ne veux pas mettre autre chose ? ». Jusqu’au jour où il y a un an, j’essayais des lunettes et elle me dit : « Ça te grossit un peu quand même, et là j’ai pété un plomb ». À partir de quel moment des lunettes de soleil vont me grossir ?!

Pour Juliette Katz, qui a refusé de subir une chirurgie bariatrique alors qu’elle se trouvait aux portes du bloc, le message va au delà du combat contre la grossophobie :

Je ne suis pas une porte-parole des femmes grosses, j’en suis juste une. En revanche, j’essaie d’élever le débat et d’éveiller la curiosité sur la question : Pourquoi on n’est pas bienveillant avec soi et avec les autres ? » Une réflexion qu’elle nourrit sur sa chaîne YouTube Coucou les girls ! et dans son livre à paraître ce jeudi : « T’es bonne bébé ! »

Le téléfilm « Moi, Grosse », sera suivi sur France 2 par une discussion ayant pour thème « Souffrir d’être gros ». Elle sera animée par Julian Bugier dès 22h40.

Vous retrouverez bien sûr Juliette Katz, Gabrielle Deydier (auteur de « On ne naît pas grosse », le livre qui a inspiré ce téléfilm), François Pattou (chirurgien au CHRU de Lille) et Melissa Hadoux (psychologue clinicienne). Seront également présents sur le plateau Karine Pinote, 49 ans, qui a perdu 70 kilos suite à une sleeve. Grégory Heudier, 16 ans, qui a perdu 24 kilos suite à une prise en charge dans un centre spécialisé et sa maman, Lydie Heudier.

On vous attend sur nos forums et plus particulièrement dans la rubrique Grossophobie pour nous donner votre avis sur le téléfilm et le débat qui s’en suivra 🙂

Amandine Cadilhon
Amandine Cadilhon
Journaliste mode, mes articles, mettent en lumière les diverses tendances et styles qui façonnent l'univers de la mode féminine. Mon objectif est de proposer un contenu diversifié et accessible à toutes et tous, en soulignant l'importance de l'expression personnelle et de l'empowerment à travers la mode.
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