Le 27 janvier prochain marquera les 80 ans de la libération d’Auschwitz. La chaîne M6 a décidé de célébrer cette date anniversaire avec une série événement intitulée « Le tatoueur d’Auschwitz ». Nombreux sont les réalisateurs qui ont posé les caméras sur l’horreur des camps et dépeint, à leur manière, ce sombre chapitre de l’histoire. Pour ne jamais oublier. Mais cette mini-série, diffusée depuis le 22 janvier dernier, retrace une romance inespérée entre celui qui inscrivait le matricule sur la peau des déportés et une prisonnière. Loin d’être de la pure fiction, elle s’inspire d’une véritable idylle, qui a vu le jour en 1945, entre les barbelés et les chambres à gaz. Une création qui reste gravée dans la mémoire.
Une histoire d’amour aux portes de l’enfer
Pour marquer le 80e anniversaire de la libération d’Auschwitz, qui aura lieu le 27 janvier prochain, M6 a diffusé la série « Le tatoueur d’Auschwitz ». Une création qui pointe les projecteurs sur la « vallée de la mort », mais qui en narre un autre récit. Ce camp qui fut le théâtre d’une barbarie sans nom et où près d’1,5 million de personnes innocentes ont été exterminées a aussi vu naître une romance passionnée.
À la différence de « La Rafle » ou « La liste de Schindler » qui capturent toute la monstruosité humaine et qui relatent la cruauté telle qu’elle est, « Le tatoueur d’Auschwitz » aborde la réalité de l’Holocauste autrement, en valorisant le beau au milieu de l’atroce. Avant d’investir le petit écran, cette histoire s’est d’abord racontée entre les pages du livre éponyme, signé Heather Morris. Ce roman publié en 2017 et vendu à plus de quatorze millions d’exemplaires relate un coup de foudre impensable, entre une prisonnière en costume rayé et Lale, juif slovaque forcé de lui marquer la peau au fer rouge.
De corvée de tatouage, il devait inscrire le numéro d’identification sur le bras de cette prisonnière. Mais cet acte dégradant, exécuté pour réduire les Hommes en vulgaire bétail, a pris une tout autre tournure. Ce premier échange, à l’opposé polaire du romantisme, a fait basculer leur cœur respectif. Dans la série déclinée en six épisodes, l’histoire prend vie dans la bouche du vrai Lale Sokolov, 55 ans plus tard. Cette idylle « de la dernière chance » se dévoile à travers des flashbacks aussi crus qu’émouvants.
L’idylle incroyable qui a inspiré la série
Même si l’histoire derrière « Le tatoueur d’Auschwitz » semble avoir été inventée tant elle est extraordinaire, elle a bien existé. Elle unissait Lale Sokolov et Gisela Furman dite Gita. Lui a grandi dans la ville hongroise de Krompachy et a été déporté en 1942 dans le camp d’Auschwitz. Il s’est retrouvé avec un poinçon entre les mains, forcé à graver le numéro de matricule sur le bras des détenus, simplement parce qu’il était multilingue. Elle, tchécoslovaque de naissance, s’est retrouvée dans ce camp mortuaire à l’âge de 17 ans. C’est dans ce paysage effroyable que l’alchimie s’est créée entre les deux jeunes âmes, presque condamnées.
Leur amour les a certainement sauvés. Prudents, les amants ont d’abord échangé par correspondance, sous la couverture d’un officier allemand. Ils se voyaient en coup de vent, pour ne pas éveiller les soupçons. Malgré la menace de la mort et la torture permanente, que la série retranscrit avec fidélité, les deux jeunes gens avaient l’espoir de s’en sortir.
Des débuts dans le chaos à une fin heureuse
Mais leurs grands projets d’avenir se réduisent en poussière lorsque Lale est emmené au camp de Mauthausen en Autriche et Gisela transféré ailleurs. Chacun de leur côté, ils prennent la fuite et échappent aux griffes des Allemands. Leur chemin se sépare pour se croiser à nouveau dans la ville de Bratislava. À partir de ce moment-là, les deux amoureux, rescapés de l’enfer, ne se quittent plus jamais.
Ils se marient et emménagent à Melbourne, en Australie, loin de ce « piège humain » où ils ont failli périr. Ils ont un fils, Gary, en 1961, et mènent une vie heureuse, en tant qu’employés dans le textile. Leur idylle a commencé comme un cauchemar éveillé et s’est terminée sur une fin de conte de fées. En 2003, après le décès de sa femme, Lale fait appel à l’auteure Heather Morris pour inscrire cette histoire noir sur blanc et rendre hommage à celle qui lui a donné la force de se battre.
Une série précieuse qui pose un autre regard sur les camps
La série « Le tatoueur d’Auschwitz » ne laisse personne insensible. Elle fait tomber les murs des camps de concentration et porte la lumière sur des actes que l’on peine à regarder en face. Elle montre une histoire d’amour unique, qui a réussi à survivre dans la noirceur de l’holocauste. La série ne se contente pas de dépeindre des scènes de tendresse entre les protagonistes, elle révèle aussi toute l’animosité et la sauvagerie qu’il y a autour.
Lale, lui, est une victime, mais il n’a pas hésité à fraterniser avec ses bourreaux pour avoir le privilège de respirer. Rongé par les remords, l’homme regrette d’avoir trahi les siens et d’avoir tendu sa main à l’ennemi. La série « Le tatoueur d’Auschwitz » retrace une romance incroyable qui contraste avec la férocité d’Auschwitz. Mais elle expose aussi les traumatismes hérités de ce séjour en enfer et tout ce que Lale a dû faire pour sauver sa peau.
La série « Le tatoueur d’Auschwitz » rouvre l’une des pages les plus obscures de l’histoire pour révéler une romance méconnue que les manuels scolaires n’ont pas retenue. Une création qui a tout d’un chef d’oeuvre.