Les films des studios Ghibli passionnent par leur décor onirique, leur personnage profond et leur intrigue aux allures de prose. Même s’ils portent un charme candide et se racontent sous des traits innocents, ils délivrent des messages pleins de maturité. Le brillant Miyazaki retranscrit d’ailleurs ses morales subtiles à travers des personnages féminins vibrants. Ces héroïnes, à des années-lumière des princesses Disney, insufflent un vent de fraîcheur dans l’univers de l’animation. Loin de se cantonner à des rôles rétrogrades, elles servent adroitement la cause des femmes. Voici donc 6 leçons de vie tirées des femmes des studios Ghibli à appliquer pour reprendre le contrôle sur soi.
Toujours garder la face dans l’adversité
Ce qui fait toute l’essence des films de Miyazaki, c’est cette dualité entre la douceur des dessins et la dureté des récits. Ses personnages se retrouvent souvent dans des mondes parallèles à la fois fascinants et hostiles.
À travers « Le Voyage de Chihiro » la protagoniste éponyme, qui n’est qu’une enfant, bascule dans un univers effrayant où ses parents finissent transformés en « porcs » gloutons. Elle semble alors bien démunie au milieu de cette « Cité » perdue qui grouille de créatures indescriptibles. Mais malgré une peur palpable, elle ne se laisse pas abattre et explore d’un peu plus près cette contrée secrète qui lui a volé ses parents. Unique humaine dans cet inconnu, elle endure des épreuves insurmontables et croise des êtres surnaturels qui veulent lui nuire. Elle pourrait rebrousser chemin, mais elle reste digne, nourrie par le désir de libérer ses parents de ce monstrueux sort.
Dans « Le Château Ambulant », Sophie, qui est dans la fleur de l’âge, se métamorphose en vieille dame au nez crochu. Une mutation physique soudaine qu’elle appréhende avec beaucoup de sagesse. Malgré ce nouveau reflet ridé qui s’affiche brutalement à elle, Sophie ne perd rien de sa vigueur et de sa dignité. Savoir cultiver la résilience et puiser dans sa force intérieure est l’une des plus grandes leçons de vie tirées des femmes des studios Ghibli.
Chérir son indépendance
Parmi les leçons de vie tirées des femmes des studios Ghibli, il y a aussi le fait de savoir savourer sa liberté. Les héroïnes de Miyazaki ont toutes un dénominateur commun : elles suivent toujours leur propre itinéraire et sont reines de leur vie. Elles ne se laissent jamais dicter leur choix et sont les seules décisionnaires de leur destin.
Dans « Kiki la petite sorcière », la jeune protagoniste quitte son foyer familial de son plein gré pour parfaire ses pouvoirs, encore fébriles. San, figure centrale de « Princesse Mononoké », elle, préfère grandir avec une meute de loups plutôt que de rejoindre ses congénères humains. Elle refuse de se plier aux contraintes de la société et puise une grande satisfaction dans cette vie primitive. De son côté, Ponyo, petite fille à moitié amphibie, s’oppose aux interdits de son père et part tutoyer le monde humain en toute autonomie. Avec ses héroïnes modernes, Miyazaki piétine les normes et fait l’éloge de l’empouvoirement féminin.
Se suffire à soi-même, sans avoir besoin de sauveur
Contrairement aux princesses Disney, qui ont toujours besoin d’un chevalier servant pour les délivrer du mal, les héroïnes des studios Ghibli se débrouillent mieux en solitaire. Elles assurent leur propre défense avec une pugnacité rafraîchissante. Les hommes, quant à eux, sont soit tournés en dérision, soit hissés au rang de figurants. Ils sont spectateurs de l’histoire, mais jamais réellement impliqués dedans. Ils restent en retrait pour laisser les femmes exister et c’est ce qui fait toute la puissance des œuvres de Miyazaki.
« Princesse Mononoké » souligne très nettement cette philosophie. Elle défend farouchement la forêt contre l’intrusion humaine et bataille sans l’ombre d’un prince. Elle est prête à verser son sang pour protéger sa famille d’adoption : les loups. Dans « Le Château Ambulant », Sophie n’attend pas non plus qu’une tierce personne vienne lui rendre son apparence juvénile. Elle prend la situation en main et cherche une solution d’elle-même. Embrasser son propre pouvoir et renoncer au cliché de l’homme « providentiel » est une des leçons de vie les plus inspirantes des femmes des studios Ghibli.
Se faire confiance malgré les détracteurs
Les héroïnes des studios Ghibli répondent toutes à cette notion de courage et de témérité. Malgré leur jeune âge et leur méconnaissance de la vie, elles sont dotées d’une maturité intrinsèque. Ces récits, souvent amorcés sous la forme de voyages initiatiques, dessinent la progression spirituelle de ces femmes. Les protagonistes partent d’abord avec une faible estime, puis elles prennent doucement conscience de leur potentiel pour enfin s’imposer avec fermeté.
Dans « Porco Rosso », Fio est peut-être un personnage secondaire de l’intrigue, mais elle traduit avec exactitude cette affirmation personnelle. Ingénieure talentueuse, elle est sollicitée pour réparer les avions de guerre. Malgré le scepticisme initial de ses camarades masculins, elle parvient à faire ses preuves et à briller au milieu des hommes.
Même revirement positif dans « Si tu tends l’oreille » où Shizuku poursuit son rêve de devenir écrivaine. Malgré le désaccord de ses parents, qui lui préfèrent un avenir plus « stable », elle suit sa propre voix et fait tomber les barrières qui l’empêchent d’être elles-mêmes. Se faire confiance malgré les embûches ou le doute des autres, s’inscrit dans les leçons de vie livrées par les femmes des studios Ghibli.
Assumer haut et fort ses convictions
Rester fidèle à ses valeurs et ne pas trahir sa vraie nature, voilà une des leçons de vie phares enseignées par les femmes des studios Ghibli. Les héroïnes de Miyazaki ne reculent devant rien et portent fièrement leurs convictions.
Qu’il s’agisse de Princesse Mononoké et son extrême dévotion pour la préservation de la forêt ou Sheeta à travers « Le château dans le ciel » qui milite pour la paix et la pureté, chacune d’entre elles défend une cause précieuse. Ces héroïnes engagées résistent à toutes les pressions extérieures et prennent leur croyance à bras le corps. Ce sont des frondeuses qui luttent pour faire valoir leurs principes.
Rester pacifiste, même lorsque la colère monte
Les héroïnes de Miyazaki incarnent aussi une certaine sagesse d’esprit. Certaines d’entre elles semblent immunisées contre la haine et l’animosité. C’est le cas notamment de la petite Chihiro. Malgré les situations révoltantes qu’elle traverse, elle parvient à garder son calme. Elle ne répond jamais par la violence, mais plébiscite plutôt l’empathie et la compréhension.
Une approche épurée de toute rancœur qui s’applique aussi à Satsuki, la sœur aînée dans « Mon voisin Totoro ». Elle pourrait ressentir la maladie de sa maman comme une injustice et l’aborder avec indignation. Mais au contraire, elle réagit de façon modérée et puise son réconfort au creux de la nature, sur le ventre velu de ce cher Totoro. Cette tranquillité à toute épreuve fait partie des leçons de vie tenues par les femmes des studios Ghibli.
Ces leçons de vie délivrées par les femmes des studios Ghibli prouvent à quel point les héroïnes de Miyazaki sont enrichissantes. Ces personnages féminins, conçus avec une patte progressiste, s’apparentent à des rôles-modèles, des exemples à suivre.