Dans les contes du tendre âge, les histoires se terminent toujours sur cette fameuse phrase « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ». Ces intrigues enveloppées de dessins que les parents lisent au moment du coucher pour bercer les bambins se ressemblent toutes. Le prince délivre la princesse du mauvais sort et il finit dans ses bras, érigé en sauveur. Mais dans la bibliothèque moderne trônent des contes féministes portés par des héroïnes qui se suffisent à elles-mêmes et qui froissent l’image de la femme fragile et sans défense. À mettre entre les mains de tous les enfants pour remplacer les classiques de la littérature jeunesse, qui ont plutôt mal vieilli.
La princesse et le dragon
Comme toute princesse qui se respecte, Elisabeth vit dans un grand château. Son destin est déjà tout tracé : elle va épouser le prince Ronald. Mais leur idylle est compromise par l’arrivée soudaine d’un terrifiant dragon. La créature détruit tout sur son passage et prend le prince en otage. Dans un conte ordinaire, Elisabeth se serait certainement apitoyée sur son sort. Sauf que dans cette histoire contemporaine, elle n’a qu’une envie : faire la peau à ce satané dragon et ramener le prince (en un seul morceau). Une princesse badass comme vous en avez rarement vu !
Péronnille la chevalière
Dans les histoires qui ont rythmé votre enfance, les princes étaient les seuls à pouvoir enfourcher leur cheval et à aller au combat. Les princesses, elles, étaient de simples spectatrices, juste présentes pour « faire joli ». Mais les contes féministes inversent volontiers les rôles comme c’est le cas dans Péronnille la chevalière. Le titre parle de lui-même. Péronnille, hissée sur sa plus belle monture, défie les méchants les plus impitoyables et défend les royaumes. C’est son job.
Amoureuse du prince à la mandoline, Péronnille doit passer trois épreuves pour avoir une chance de l’épouser. Pour la vaillante chevalière qu’elle est, ce ne sont que des formalités. Toutefois, le prince se montre exigeant et capricieux. Alors elle décide de passer son tour et de vivre heureuse et libre. Un « anti-conte » plein de fraîcheur à découvrir absolument !
Blanche neige et les 77 nains
Vous connaissez forcément « Blanche neige et les 7 nains », signée des Frères Grimm et adaptée à l’écran par Disney. Mais dans cette version revisitée, la princesse au teint diaphane et à la chevelure noire voit double, ou même triple. Ce ne sont pas sept petits bonshommes qui l’accueillent dans leur chaumière, mais soixante-dix-sept ! En contrepartie de leur hospitalité, ils exigent que Blanche Neige participe activement aux tâches ménagères.
Mais tenir l’intendance d’une maison aux allures de colonie de vacances n’est pas de tout repos. Mouflet, Robinet, Cornichon, Zigoto, Rutabaga, Croustade et toute la joyeuse bande ne lui laissent aucun moment de répit. Vaisselle, lessive, taillage de barbe… c’est pire que le bagne. Tant et si bien que Blanche Neige espère de tout coeur que la vilaine sorcière la retrouve et lui tende sa pomme empoisonnée pour enfin pouvoir dormir en paix. Une parodie habile et savante de ce conte iconique qui fait la propagande de la charge mentale.
Cendrillon et la pantoufle velue
Là encore, l’histoire vous est familière. Vous la connaissez même par cœur. Cendrillon, élue souillon par sa méchante belle-mère et ses détestables belles-soeurs, passe son temps à taper des tapis, friser des cheveux et manucurer des ongles de pieds nauséabonds. Las d’être l’esclave de sa belle-famille et ne pas pouvoir profiter de la vie de château, Cendrillon attend patiemment son prince charmant. Mais rien ne se passe comme prévu. La marraine la bonne fée est plus sombre, la pantoufle de verre est moins « luxueuse » et le prince charmant a tout sauf du charme. Un conte adroitement remixé et bien moins « lisse » que l’originel.
Même les princesses pètent
Voilà un des contes féministes qui désacralise adroitement la vie des princesses. Munie de sa tendre naïveté, Laura pose une question de la plus haute importance à son père : « Est-ce que les princesses font des prouts ? ». Loin de se laisser déstabiliser, son papa, grand amateur d’histoire enchantée, trouve la réponse dans un ouvrage hors d’âge qui semble venu d’une époque lointaine.
À l’intérieur : les secrets les plus inavouables des princesses, ceux qui pourraient nuire à leur image parfaite s’ils étaient divulgués. Laura s’aperçoit alors que comme elle, ses héroïnes lâchent des bombes puantes sous leur robe géante. Les plus grandes idoles de notre enfance aussi peuvent avoir le ventre dérangé. Et quand elles pètent, ça ne sent pas la rose et ça ne fait pas non plus des paillettes.
La belle n’a plus sommeil
Comme dans le vrai conte, la princesse Aurore est plongée dans un profond sommeil. Touchée par le sort d’une fée, elle ne se réveillera que 100 ans plus tard. Mais contre toute attente, elle se réveille plus tôt que prévu. Visiblement la baguette magique de la bonne fée n’était pas assez chargée en somnifère. La Belle a fait surface dans un château inanimé et elle ne compte pas retourner se coucher. Au contraire, elle a un planning bien rempli qui l’attend. Elle a l’intention de braver tous les interdits qui incombent aux princesses. Lire des histoires qui font peur, se goinfrer de caramel mou, porter des jeans… Aurore profite de chaque minute de liberté !
Ces contes féministes vous ouvrent un Nouveau Monde, peuplé de femmes rebelles, indépendantes et intrépides. Ils réécrivent les histoires du tendre âge à la gloire des princesses.