Pendant l’enfance, les dessins animés ont rythmé vos petits déjeuners et vos goûters. C’était votre petit plaisir du matin et votre récompense au retour de l’école. Vous n’aviez qu’une hâte : retrouver vos personnages préférés et suivre leurs aventures. Vous pensiez les connaître par cœur, mais vos yeux candides de l’époque n’ont peut-être pas assimilé toutes les informations. Ces personnages qui habitent vos dessins animés adorés font partie de la communauté LGBT+ et défendent fièrement les couleurs arc-en-ciel. Même s’ils n’ont pas tous fait leur coming-out sur petit écran, ils incarnent cette belle diversité. Tout devient soudainement plus clair !
Vera dans Scooby Doo
Au-delà d’être la tête pensante de la bande à Scooby Doo et de résoudre presque à elle seule les énigmes de ce dessin animé culte, Vera est aussi une icône queer. Bien loin de se résumer à son rôle de savante un peu farouche, cette héroïne qui a toujours le cerveau en ébullition a fait son coming out dans le nouvel opus Trick or Treat Scooby Doo. Même si pendant l’enfance, vous l’aviez imaginé dans les bras de Samy, le gringalet n’est pas du tout son genre.
D’ailleurs, plusieurs indices indiquent son attirance pour les femmes. Dans tous les épisodes, elle semble insensible au charme des hommes. Mais Vera sort véritablement du placard et fait tomber son masque aux côtés de la costumière Coco Diablo. Lunettes couvertes de buée, joues rouges… son corps trahit ce que son cœur dissimule depuis tant d’années. Affaire résolue : Vera fait bien partie des personnages de dessins animés LGBT+.
Bob l’éponge
La star de Bikini Bottom est l’incarnation même du mot douceur. Il est aussi l’antithèse de la virilité. Il ne dissimule jamais ses émotions et lorsque son boss, Monsieur Crabs, le compare à une femme, Bob le prend comme un compliment. Son amitié avec Patrick, elle aussi, a toujours été plus ou moins ambiguë. D’ailleurs dans un épisode, l’étoile de mer et l’éponge se mettent dans la peau d’un couple. Bob arbore une robe et Patrick un nœud papillon. Tous deux poussent un landau comme une famille somme toute ordinaire. Certaines personnes prétendent que Bob est gay, d’autres qu’il est asexuel.
Cependant, si son orientation sexuelle reste un mystère, Bob efface les clichés masculinistes. En juin 2020, Nickelodeon a publié un tweet dans le cadre du Mois des Fiertés avec une image de Bob l’Éponge, accompagnée d’autres personnages LGBT+ confirmés de la chaîne, comme Korra de La Légende de Korra. Cela a suscité des spéculations selon lesquelles Bob serait soit un personnage LGBT+, soit un allié de la communauté. C’est donc un des personnages de dessins animés LGBT+ qui a marqué votre enfance. Finalement, ça coule de source.
Bugs Bunny
Protagoniste des Looney Tunes, Bugs Bunny est surtout connu pour son caractère espiègle et sa phrase fétiche « quoi d’neuf docteur ? ». Il prend un malin plaisir à taquiner ses adversaires. Et vous connaissez le dicton « qui aime bien châtie bien ». Bugs Bunny est souvent présenté avec une carotte dans les mains (est-ce là un message subliminal que seuls les adultes peuvent comprendre ?), mais aussi dans des déguisements féminins. Il arbore régulièrement des tenues de pin-up, sans jamais tomber dans la satire ou la caricature. Transformiste chevronné, Bugs Bunny fait honneur à la culture drag.
Dans plusieurs épisodes, Bugs Bunny embrasse également d’autres personnages masculins, souvent dans le cadre de gags. Dans Rabbit of Seville (1950), Bugs embrasse Elmer Fudd pour le distraire tandis que dans What’s Opera, Doc? (1957), Bugs se déguise en Valkyrie pour séduire Elmer. Même si ces scènes sont abordées sous le ton de l’humour, elles montrent un lapin ouvert d’esprit.
Candy dans Les Zinzins de l’espace
C’est l’un des personnages de dessins animés LGBT+ et cette révélation n’en est pas vraiment une. Au fond, vous saviez que le maniaque Candy n’était pas « comme les autres ». En réalité, vous n’avez jamais réussi à déterminer si c’était un homme ou une femme. Le bonhomme vert qui a l’aspirateur presque greffé à la paume suscite de nombreuses interrogations.
Souvent considéré comme « la maman » de cette tribu d’extraterrestres, Candy sème le doute. Difficile de lui attribuer un pronom avec certitude. Candy est plus sensible et pacifique que certains autres membres du groupe, en contraste avec les personnages plus bourrus comme Gorgious ou Etno. Soucieux des détails et obsédé par la propreté, il prend l’étoffe de la petite fée du logis.
Candy est aussi doublé(e) par un homme dans de nombreuses versions du dessin animé (notamment en français), ce qui ajoute une couche d’ambiguïté autour du genre. La voix masculine contraste avec l’apparence féminine et renforce l’idée que Candy pourrait être vu(e) comme une figure non binaire ou genderfluid.
Ursula dans La Petite Sirène
Ursula a certainement hanté vos cauchemars d’enfant. L’antagoniste de la douce Arielle n’a pas un cœur tendre. Mais en regardant de plus près ce personnage machiavélique, la ressemblance avec les drags saute aux yeux. Maquillage appuyé, traits féminins exagérés, coiffure volumineuse, attitudes théâtrales… Ursula est l’alter-égo fictif d’une drag réelle nommée « Divine ». Elle est née sous les mains de Howard Ashman, pilier créatif de Disney et ouvertement gay.
Ursula est une exclue du royaume aquatique, vivant en marge de la société sous-marine. Cette position d’outsider reflète les expériences vécues par de nombreuses personnes LGBT+ face à la marginalisation. Cette Ursula que vous avez tant haï depuis votre canapé est un des personnages de dessins animés LGBT+. Elle est peut-être devenue méchante sans le vouloir, suite à ce terrible rejet. Sans rancune.
Shego dans Kim Possible
Kim Possible, héroïne badass, était un peu une version moderne et moins « girly » des Totally Spies. Cette aventurière rebelle, prête à risquer sa vie pour déjouer les plans des méchants, vous a certainement inspiré pendant vos jeunes années. Elle vous a donné des envies de « sauver le monde ». Mais vous souvenez-vous de sa redoutable ennemie, la dénommée « Shego » ?
Avec sa combinaison verte et noire et son incroyable répartie, elle a forcément retenu votre attention. Ça vous a peut-être échappé à l’époque, mais les affronts entre Shego et Kim étaient particulièrement tendus (et pas au sens premier du terme). Il y avait une espèce d’attirance palpable entre les deux femmes. Leurs duels prenaient parfois l’allure de flirts déguisés. Simple mirage ou interprétation exacte ? Difficile de le savoir.
LUI dans Les Super Nanas
Dans Les Super Nanas, vous avez certainement de vagues souvenirs de « LUI ». Moins présent que le terrible « Mojo-Jojo », il a pourtant marqué plusieurs générations de par son apparence unique, à la croisée la Mère Noël sexy, de la dominatrice et de la ballerine. Ce démon atypique fait partie des personnages de dessins animés LGBT+ et bizarrement ça ne vous étonne pas. Avec le recul et la maturité en supplément, vous voyez plus qu’un simple « diable ».
Avec sa barbe, son maquillage girly et ses cuissardes audacieuses, « LUI » avait un temps d’avance sur Conchita Wurst. À la frontière des genres, « LUI » passait également d’une voix féminine, quasi flûtée à un timbre grave qui rappelait les barytons. De nombreuses personnes soutiennent qu’il est transgenre.
Waylon Smithers dans Les Simpson
Fidèle bras droit de l’impitoyable Montgomery Burns, Waylon Smithers fantasme littéralement sur son patron. Malgré sa timidité et son côté « premier de la classe », il voue un culte à son big boss. Il l’imagine souvent nu dans ses rêves et enchaîne les lapsus révélateurs. Autant de signes qui prouvent que le machiavélique Burns occupe toutes ses pensées, même les plus coquines.
D’ailleurs, il lui aura fallu 27 épisodes pour avouer son amour à son chef, qui dirige son cœur depuis la première seconde. Une déclaration particulièrement précieuse. Contrairement aux autres personnages de dessins animés qui laissent deviner leur appartenance à la communauté LGBT+, Smithers, lui, ne se cache plus !
Ces personnages qui peuplent vos dessins animés favoris sont des égéries de la communauté LGBT+ malgré eux. Aujourd’hui les créations à destination du jeune public abordent le sujet plus frontalement et sans détour.