Sortie il y a quatre ans, la série « Maid » s’érige en évidence dans le catalogue Netflix et connaît une seconde heure de gloire. Un engouement mérité. Cette série produite par Margot Robbie suit Alex, une jeune maman livrée à elle-même et rescapée d’une relation violente, qui enchaîne les petits boulots pour subvenir aux besoins de sa fille. Dotée d’une force inépuisable, qui transcende l’écran, la protagoniste lutte comme elle peut pour ne pas finir à la rue. Une création qui aborde frontalement la pauvreté féminine et délivre une précieuse leçon de résilience. À voir d’urgence !
Une histoire qui vous touche en plein coeur
Sur Netflix, il y a des séries qui se contentent simplement de vous divertir et de combler vos soirées. Et il y a celles qui ont un vrai fond. Celles qui vous laissent un souvenir palpable longtemps après avoir atteint l’épisode final. C’est l’effet ressenti en arrivant au terme de la série « Maid », produite par la grande Margot Robbie. Elle résiste en tête du classement Netflix et ce n’est pas un hasard.
« Maid » fait partie de ces séries qui traitent des sujets de société sans rien adoucir ni glamouriser le scénario. C’est une création pensée pour interpeller le public et montrer une réalité de l’ombre : la précarité au féminin. L’intrigue se focalise sur Alex, à qui la talentueuse Margaret Qualley donne toute sa profondeur. La jeune mère fuit une relation abusive et tente de se débrouiller par elle-même. Combative et persévérante, Alex exerce des métiers ingrats pour récolter un peu d’argent et garder un semblant de dignité.
À travers le personnage d’Alex, on découvre le quotidien d’une femme qui, malgré les coups du sort, s’accroche à l’espoir et se bat pour offrir une vie meilleure à sa fille. La mère célibataire est sans cesse en proie à des dilemmes émotionnels et sociaux. Déchirée entre la quête de l’indépendance et l’angoisse permanente de se retrouver sans toit. Difficile de rester insensible face au destin chaotique d’Alex et de ne pas prendre parti pour cette mère, au bord d’un gouffre vertigineux. Tout au long de la série, le parcours d’Alex est semé d’embûches et on se sent terriblement impuissant sur notre canapé.
Des thèmes crus abordés avec la plus grande prudence
La série « Maid » traite, à elle seule, tous les thèmes que le 7e art aborde avec beaucoup de retenue. Elle parle d’abus de pouvoir, de précarité économique, de violence domestique et pointe des systèmes sociaux défaillants. En filigrane, elle révèle aussi les traumatismes d’enfance d’Alex, qui a dû s’occuper de sa mère irresponsable dès le plus jeune âge. Malgré tous les problèmes qui lui tombent sur le dos, elle continue d’ailleurs de s’inquiéter pour sa mère, qu’elle materne depuis toujours.
Chaque épisode est une plongée dans l’intimité de cette jeune femme qui lutte non seulement pour se reconstruire, mais aussi pour survivre dans cette société qui refuse de lui tendre une main. La série ne tombe jamais dans le pathos excessif. Elle brosse de manière réaliste les obstacles auxquels Alex doit faire face au quotidien. C’est un portrait brut de la pauvreté féminine.
Dans cette série, Alex a toujours l’impression de prendre les mauvaises décisions et de saboter ses chances de réussite. La culpabilité la ronge en permanence. Cette jeune mère, qui rêve de s’asseoir sur les bancs de l’université et d’avoir une situation stable, semble ne jamais voir cette lumière au bout du tunnel. « Maid » est une série qui témoigne de la dureté de la vie et qui en tire un récit édifiant.
Une production soignée, portée par une équipe de choc
La série, produite par Margot Robbie, est le fruit d’un travail collectif qui mêle des talents multiples. « Maid » est une série immersive, qui nous bouscule de l’intérieur et remet en question notre définition du mot « confort ». En tant que productrice exécutive, Margot Robbie, véritable star montante de l’industrie cinématographique, a mis son poids derrière un projet qui aborde des sujets sociaux essentiels. Sa touche personnelle se ressent dans l’authenticité de la série.
Si la série est aussi prenante et juste, c’est aussi grâce à la force de conviction des acteurs et à son écriture sobre, mais efficace. Mais c’est surtout la performance de l’actrice Margaret Qualley, fille de l’actrice Andie MacDowell, qui capte l’attention et qui nous fait oublier qu’il s’agit d’une fiction. Son incarnation d’Alex est à la fois émotive et résolue. Elle se confond avec son personnage et incarne fidèlement cet esprit torturé. Les émotions sont à fleur de peau, et chaque épisode nous projette dans des montagnes russes émotionnelles terribles. La chimie avec la petite Rylea Nevaeh Whittet, qui incarne sa fille Maddy, est touchante. Une complicité qui ajoute une couche de douceur à ce récit âpre.
« Maid » est l’exemple même d’une série qui allie émotion et engagement social. Margot Robbie a su, en tant que productrice, donner de la résonance à un sujet encore boudé des projecteurs. « Maid » dresse l’image d’une mère courage, prête à tout pour se sauver de la misère.