Les personnes qui parlent anglais ont dû être fortement intriguées par le titre de notre article. Car oui, « death » signifie « mort » en anglais. Et « cleaning » signifie « faire le ménage ». Tout droit venu de Scandinavie, ce concept s’adresse aux personnes en fin de vie qui souhaitent ranger leur maison avant de mourir, mais pas que. On vous explique.
Dédiaboliser la mort et l’accueillir sereinement
Après la vague Marie Kondo qui a déferlé sur l’Europe il y a plusieurs années, peut-être allons-nous connaître l’heure de gloire du « death cleaning ». Il ne s’agit pas d’un « ménage de la mort » qui vous fera suer jusqu’à la dernière goutte d’eau contenue dans votre corps. Il s’agit en réalité d’une méthode qui s’adresse aux personnes en fin de vie souhaitant libérer de l’espace et faciliter le travail des proches après le décès.
Ce concept suédois a été popularisé en 2018, avec la sortie du livre « The gentle art of Swedish death cleaning« , écrit par Margareta Magnusson. Comme elle l’explique dans son livre :
« Le death cleaning ne consiste pas à faire la poussière ou à passer la serpillière. Il s’agit d’une forme permanente d’organisation qui rend notre vie quotidienne plus fluide. »
Bien loin d’être gênée par le côté « morbide » de son concept, l’auteure explique qu’il s’agit, au contraire, d’une manière de dédiaboliser la mort. De l’accueillir sereinement. Et, mieux encore, d’en profiter à 100 % avant qu’elle ne survienne. Car avoir un intérieur rangé et organisé permet de profiter pleinement de tout ce que la vie a offrir sans se préoccuper du « je ne peux pas, je dois faire le ménage chez moi ».
Un concept poussé par la pandémie
Bien entendu, la méthode s’adapte à chaque personne. Certain.e.s souhaitent faire un grand ménage et se débarrasser de dizaines d’objets accumulés durant des années. D’autres souhaitent juste alléger un peu le travail de tri que devront mener leurs enfants après le décès. D’autres encore, veulent profiter de leurs bibelots jusqu’à la fin et mieux les organiser.
Quoi qu’il arrive, le death cleaning permet à la personne qui le pratique de tout décider. Et cela peut aussi s’appliquer aux enfants qui ont perdu leur parent.e.s et ont beaucoup de mal à se rendre dans la maison familiale pour faire du tri. Le livre de Margareta Magnusson donne des astuces concrètes et nous explique à quel point il est important d’y aller pas à pas, mais régulièrement. Afin de ne pas se sentir submergé.e par l’ampleur de la tâche et les émotions qu’elle entraîne.
Comme le soulignent les spécialistes, un grand besoin de ranger se fait ressentir depuis la pandémie. Les Français.es (comme tous les autres) ont passé beaucoup de temps chez eux.elles et ressenti le besoin de faire du tri. Désormais, les agences de professionnel.le.s du rangement proposant leurs services poussent comme des champignons. Les particuliers n’hésitent plus à tester toute sorte de méthodes pour désencombrer leur intérieur. Et finalement, leur tête et leur vie.
Comment mettre en place le death cleaning ?
Si vous êtes arrivé.e jusqu’ici dans votre lecture, c’est peut-être que vous vous demandez comment procéder. Par où commencer ? La question n’étant pas très aisée lorsqu’il s’agit de parler de décès. Vous pouvez débuter en en parlant ouvertement à vos proches. Informez-les de ce projet de nettoyage afin qu’il.elle.s puissent eux.elles aussi communiquer à propos de leur volonté de conserver ou jeter certains objets après votre décès.
Vous pouvez, par exemple, décider de donner ce qu’il reste à des oeuvres caritatives. Il est important de garder à l’esprit que les beaux souvenirs restent. Il n’y a pas forcément besoin de garder tous les objets qui relient à une personne ou à une période heureuse de notre vie. C’est aussi l’occasion de parler de vos volontés post mortem et de faciliter le tri de vos héritier.ère.s. N’hésitez pas à noter vos mots de passe et identifiants de connexion, par exemple.
Faites un tri dans vos papiers importants. Vous pouvez aussi trier vos vêtements, votre dressing. Commencez par les choses concrètes, matérialistes. Laissez de côté les photos et les lettres qui sont plus chargées en émotion. À terme, vous pouvez cacher ou donner à une tierce personne ce que vous voulez garder pour vous, votre jardin secret. Vous n’êtes pas obligé.e de tout révéler à votre famille. En revanche, n’hésitez pas à leur offrir de votre vivant les objets qui vous tiennent le plus à coeur. Un sourire vaut 1000 mots.
Renforcer les liens avant de se dire au revoir
N’hésitez pas à donner la permission à vos proches de regarder, garder ou se libérer de certains objets. Voilà un magnifique acte d’amour qui ne fera que renforcer vos liens avant de se dire au revoir.
Dites-vous bien qu’en attendant, rien ne vous empêche d’en profiter jusqu’à la dernière goutte. La mort n’est pas une fin en soi. Elle fait partie du processus de la vie et nous permet d’en apprécier plus intensément chaque minute.
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