Cette campagne percutante surfe sur les JO de Paris 2024 pour sensibiliser à la protection des océans

Ce vendredi 26 juillet marque le coup d’envoi très attendu des JO de Paris 2024. Un événement sportif historique porté à domicile qui suscite l’euphorie générale. La Fondation de la Mer rebondit adroitement sur cette compétition légendaire pour attirer l’attention du public sur la protection des océans. À travers une campagne intelligente imaginée par l’agence The Pill, elle s’empare du lexique sportif et des couleurs olympiques pour mettre en lumière une épreuve quotidienne : la préservation de l’écosystème marin. Alors que certaines installations aquatiques des JO ont fait polémiques, cette campagne rappelle le match perpétuel qui se joue sous l’eau. Une opération brillante qui mérite la médaille d’or de la créativité. 

S’inspirer du tapage des JO pour faire passer un message urgent

Préserver les fonds marins est devenu un véritable contre-la-montre. Les océans comptent presque plus de plastiques que d’espèces aquatiques au sein de leurs eaux azur. La grande bleue est en sursis et les analyses sont formelles. Entre 5 et 13 tonnes de déchets plastiques atterrissent dans les profondeurs marines chaque année. Un chiffre aberrant qui pourrait bien être multiplié par quatre d’ici 2050.

Sous cette belle couche turquoise se cache une énorme décharge. Inévitablement, les crustacés, les coraux et les habitants à écaille qui évoluent dans les flots succombent à cette pollution. Selon une étude de l’ONU, 100 000 mammifères marins meurent tous les ans. Soit en ingérant du plastique ou en finissant capturés par des débris de plastique et autres pièges. Autre donnée alarmante : la température moyenne de la surface des mers a atteint 20,85°C cette année, un record qui n’a rien de louable.

Des punchlines empruntés au sport pour une plus grande résonance

Les fonds marins s’appauvrissent à vitesse éclair et subissent de plein fouet la bêtise humaine. Pour sensibiliser le grand public à ce désastre qui se trame dans les abysses de la mer, La Fondation de la Mer a sorti une campagne avec un angle « stratégique » autour de la protection des océans. Cet organisme, qui se fait gardien de nos plaines aquatiques en sursis, s’approprie les JO pour interpeller le grand public sur l’état des océans. À travers une savante campagne, qui émane de l’agence The Pill, La Fondation de la Mer convertit des expressions sportives populaires en punchlines d’alerte.

L’opération est simple et efficace. Elle vise en plein dans le mile. Dépourvue d’images et d’enluminures, elle est plutôt minimaliste. Mais elle fait tout de suite sens. Seuls des éléments textuels mis aux couleurs des cinq cerceaux olympiques sont en tête d’affiche. Tous font écho à une sombre réalité. Le cri de joie « On est les champions, on est les champions » est suivi d’un « et ça craint » pour dénoncer le réchauffement de la mer méditerranée et de la Manche en Europe.

L’illustre citation de Pierre de Coubertin « L’important c’est de participer » mue en « l’important n’est plus de participer, mais d’agir » pour pointer une inaction collective. La phrase « Un saut en longueur et trois pas en arrière » s’attaque aux mesures contradictoires mises en place autour de la pêche. Autant de répliques en écho au milieu sportif qui invitent à ne plus être spectateur.ice.s de ce désastre marin. Plutôt à devenir acteur.ice.s du changement. Une campagne de communication futée qui saute sur les JO, actualité forte du moment, pour mobiliser les troupes dans la protection des océans.

Un mot sur la Fondation de la Mer, à l’origine de cette campagne

À l’initiative de cette campagne impactante sur la protection des océans se cache la Fondation de la Mer, qui porte bien son nom. Cette organisation lancée en 2015 œuvre pour des océans en bonne santé. Elle se tient au chevet de cet écosystème aussi fascinant que fébrile. D’ailleurs, elle mène des actions concrètes sur le terrain dans le but de réduire la pollution marine et de refaire des océans un espace sûr. Elle travaille main dans la main avec des scientifiques, des entreprises et des institutions pour faire émerger des projets « salvateurs ».

Dans les faits, elle organise des collectes de déchets sur les plages, soutient un programme de récupération des déchets marins et ouvre des cagnottes pour récolter des dons. Ce n’est que la surface des actions de la Fondation de la Mer. Elle s’active à 360° pour combattre ce fléau qu’est la pollution marine. Parmi ses précédentes campagnes menées avec succès, elle a déjà pu restaurer les coraux préférés des « poissons-demoiselles ».

Polémiques autour des infrastructures pour l’épreuve de surf

Cette campagne sur la protection des océans fait également ressurgir les polémiques autour des installations olympiques pour l’épreuve de surf, à Tahiti. Malgré d’innombrables avertissements des associations, une tour en ferraille s’est érigée en plein cœur de la barrière de corail. Déjà bien amochée. Un non-sens. Les grands noms de la glisse doivent venir chasser la vague au large de Teahupo’o. Un lieu paradisiaque entre eau cristalline et montagne. Jusque là rien de bien dramatique, c’est d’ailleurs un spot emblématique des amateurs de planche. Cependant, le sujet qui fâche demeure la tour des juges, construite sans scrupules sur un récif en « urgence vitale ».

Ce chantier colossal brutalise un peu plus ces fonds marins « en péril » et les met à rude épreuve. Des chercheurs ont d’ailleurs évalué les conséquences d’une telle infrastructure, pourtant « temporaire ». Dans les 322 m2 correspondant au seul emplacement de la tour, ils ont répertorié 1003 coraux de 20 espèces différentes. Cet échafaudage « amélioré » empiète donc sur des communautés prolifiques de coraux.

Cette campagne marquante sur la protection des océans nous rappelle que notre chère planète est en train de boire la tasse. Ces JO, qui ont fait la sève de cette opération, risquent d’ailleurs de laisser d’autres cicatrices sur Terre. Ils devraient ainsi émettre 1,58 million de tonnes d’équivalent CO2. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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