À l’occasion de la Fashion Revolution Week qui a lieu jusqu’au 26 avril, le site de mode responsable WeDressFair a créé une campagne de pub engagée : #duvraipasduvert. Une initiative percutante pour dénoncer les pratiques insidieuses de certaines marques de prêt-à-porter et sensibiliser le grand public au greenwashing.
Des conditions de travail déplorables
Cette semaine se tient une fashion week un peu particulière. Une fashion week écologique et sociale prénommée la Fashion Revolution Week. À l’initiative de la créatrice de mode britannique Carry Somers, elle a pour but d’encourager « chacun.e à consommer la mode autrement, à s’interroger sur celleux qui la fabriquent et à réfléchir aux atteintes portées à l’humain et à l’environnement tout au long du processus de fabrication des vêtements ».
Il y a sept ans, le 24 avril 2013, un évènement tragique survenait à des milliers de kilomètres d’ici. À Dacca, la capitale du Bangladesh, le Rana Plaza un immeuble insalubre qui abritait des ateliers de confection textile s’effondrait. Un drame qui a causé la mort de 1 138 personnes, dévoilant au grand jour les conditions de travail déplorables des couturier.ère.s sous-payé.e.s pour produire du prêt-à-porter en masse (fast-fashion). Depuis cinq ans, dans plus de 130 pays, la semaine de ce triste anniversaire est ainsi célébrée via la Fashion Revolution Week.
« Le greenwashing, c’est dire beaucoup, et faire peu »
Le thème de l’édition 2020 ? « Consommation de masse : la fin d’une ère ». Et même confinée, l’enseigne française WeDressFair qui répertorie des marques engagées dans une mode éthiques et écologiques, s’est mobilisée. C’est ainsi qu’est né le hashtag et même au-delà de ça, la campagne : #duvraipasduvert.
L’objectif : dénoncer les pratiques abusives de greenwashing utilisées par de nombreuses marques de mode, avec en ligne de mire les risques des suites de l’épidémie de Covid-19. Quatre affiches ont été créées en reprenant les codes des publicités des grandes enseignes de fast-fashion – messages publicitaires sur fond de belle photo.
« Cette combishort est produite dans des conditions inhumaines, pour un salaire dérisoire. Mais c’est écrit en vert », avertit l’une d’entre elles, avec une petite fille perdue en pleine nature. « Ces lunettes sont produites à un prix dérisoire pour inciter à la consommation. Mais elles sont dessinées en France avec amour. », peut-on lire sur une autre. Des messages qui dénoncent ouvertement la façon dont les marques font croire aux consommateurs qu’elles s’engagent sur le plan social et/ou environnemental.
« Le greenwashing, c’est dire beaucoup, et faire peu. Si on peut espérer de vrais changements de comportements d’achat après la fin de l’épidémie, on peut malheureusement aussi s’attendre à voir fleurir les discours « green », souvent peu suivis d’actions concrètes. Autrement dit, du greenwashing, comme outil pour tenter de « rattraper le retard », et « relancer la machine ». Redémarrer la machine au prix de la planète, des travailleurs, et des consommateurs…? Il faut à tout prix éviter que « le jour d’après » ressemble trop à « celui d’avant » », expose Marie Nguyen, cofondatrice de WeDressFair
« Nous ne voulons pas de « retour en arrière ». Nous voulons une mode plus juste pour demain ! » Pour mettre définitivement un terme à ce greenwashing, WeDressFair invite en plus les internautes à relayer au maximum ces affiches. Vous savez ce qu’il vous reste à faire !