Ce que vous devez savoir sur l’éco-score qui verra bientôt le jour sur les vêtements

Bientôt, une nouvelle étiquette un peu particulière ornera les vêtements qui trônent au rayon prêt-à-porter. Il s’agit d’une Écobalyse et elle devrait faire son apparition à l’automne 2024. Comme l’éco-score présent sur les aliments des supermarchés, ce baromètre vous indiquera si la pièce mode sur laquelle vous avez flashé a eu un impact moindre ou au contraire élevé sur la planète. De quoi vous dissuader et vous convaincre de reposer le cintre illico presto. Cette petite grille d’évaluation, qui classe les vêtements du A au E, invite à repenser son shopping et à voir au-delà du prix « mini » aguicheur. Comment sera calculé cet éco-score à destination des vêtements ? Sera-t-il imposé à toutes les marques ? Élément de réponse pour faire du lèche-vitrine en votre âme et conscience.

Les critères qui définissent cet éco-score sur les vêtements

L’éco-score, qui s’affiche sur les pots de pâte à tartiner et au premier plan des paquets de biscuit, va bientôt avoir son équivalent sur les vêtements. Normalement, courant de l’automne, vous saurez si votre denim délavé made in Bangladesh est mieux noté que votre robe en synthétique fabriquée en Chine. À l’heure actuelle, difficile d’estimer l’empreinte environnementale des vêtements que vous avez entre les mains. Vous pouvez éventuellement scanner leur code-barre avec des applications qui fonctionnent sur le même principe que Yuka. Mais le gouvernement souhaite aller plus loin pour sensibiliser le grand public aux méfaits de la mode.

Rappelons que l’industrie textile figure parmi les plus polluantes sur terre et représente 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Ce jean sur lequel vous avez craqué a probablement parcouru 65 000 kilomètres avant d’arriver sur vos jambes. Ce t-shirt en polyester que vous projetez dans les favoris de votre garde-robe contient du pétrole entre ses lignes. Mais ça, en général, vous n’en avez pas conscience. C’est justement là tout l’intérêt de cet Écobalyse, genre d’éco-score greffé aux vêtements. Aboutissement d’un travail colossal entre le ministère de la Transition Écologique et de l’Ademe, cet outil a pour vocation d’apporter plus de transparence au dos d’un habit.

À la différence de l’éco-score présent sur les aliments, cette Écobalyse suspendue aux vêtements révèlera un chiffre, allant de 0 à l’infini et non pas des lettres déclinées du A au E. Plus le chiffre est bas, plus le vêtement est durable, plus il est élevé et plus la planète en pâtit. Cette note finale est la somme de la consommation d’eau, l’utilisation de pesticides et de produits chimiques, la durabilité des textiles, les rejets de microplastique et l’impact de la fast-fashion. Aucun détail n’est laissé de côté.

Une initiative d’abord sur la base du volontariat

Cet éco-score n’est pas encore inscrit sur les étiquettes des vêtements qu’il suscite déjà des débats houleux. En effet, il s’agit seulement d’un outil « facultatif » que les marques pourront décider d’utiliser ou non. Les marques iconiques de la fast-fashion risquent donc de s’en passer tandis que celles qui œuvrent pour une mode d’avenir, consciente et durable, voudront voir leurs efforts étalés en caractère gras. En résumé, les unes souhaiteront entretenir le flou tandis que les autres auront à cœur de révéler leur titre d’élèves modèles. Certaines joueront le jeu alors que les autres trouveront un prétexte pour ne pas s’y prêter.

De votre point de vue, vous ne pourrez donc pas encore profiter d’une pleine honnêteté. Certaines pièces, visiblement pas toutes blanches, échapperont à cette précieuse notation. Cet éco-score pensé pour les vêtements est salutaire, mais il semble aussi relever de l’utopie. Les marques les plus polluantes se gardent bien de communiquer leurs chiffres pour ne pas attiser les polémiques ni dégrader leur image. Ce qui complexifie la méthode de calcul et brouille d’office le résultat. Ce score ne prend pas non plus en considération les critères sociaux ou la dangerosité sur la santé. Même si un vêtement n’est pas trop mal noté, peut-être qu’il a été conçu dans des conditions déplorables par un ouvrier qui enchaîne douze heures de travail.

Cet éco-score pour vêtements pourrait-il devenir obligatoire ?

Cet éco-score, qui devrait côtoyer le prix des vêtements d’ici l’automne, sera d’abord facultatif pour permettre à la population de se familiariser avec ce nouveau système. Mais l’objectif à long terme est de le rendre obligatoire. D’ailleurs, c’est l’ambition affichée par le ministère chargé du projet. Selon les déclarations officielles, ce score environnemental pourrait devenir contraignant « à partir de 2025 ». Dans ce même sillage écologique, le gouvernement a également pris une autre mesure forte pour pénaliser la fast-fashion. Elle prévoit notamment d’interdire les publicités pour les marques ancrées dans le cercle de la fast-fashion.

Les vêtements qui coûtent le moins chers au portefeuille sont généralement ceux qui pèsent le plus lourd sur la planète. Or, avec les tendances qui se réactualisent sans cesse, le grand public remplit inlassablement ses placards. Pourtant, entre 10 000 et 20 000 tonnes de vêtements finissent à la poubelle chaque année en France. Moralité : mieux vaut un bon basique de qualité et durable qu’une pièce en vogue cheap qui ne résistera pas au premier lavage… À bon entendeur.

En attendant de pouvoir vous fier à cet éco-score, vous pouvez d’ores et déjà choisir des vêtements « sains ». Au lieu de céder à la tentation du « neuf », dites oui à la seconde main. Fouillez dans les placards de vos aïeux ou explorez les friperies, cavernes d’Ali-Baba des fashionistas.

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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