Lutter contre la précarité et la toxicité menstruelle, c’est là l’un des grands objectifs de la start-up Périodes. Les deux jeunes fondatrices, Juliette Aubert et Margaux Fougerousse, se sont données pour mission de lutter contre la précarité menstruelle tout en assurant des produits de qualité pour la santé et l’écologie. Comment ? À travers des distributeurs de protections périodiques bio disponibles en libre-service. Une excellente initiative et une petite révolution que l’on vous fait découvrir aujourd’hui.
88% de jeunes femmes se sont déjà retrouvées en pénurie de protections périodiques à l’école. Tel est le constat, assez alarmant, qui ressort du récent sondage Stop précarité menstruelle du site Les Glorieuses. Mais qu’est-ce que la précarité menstruelle ? C’est tout simplement ne pas pouvoir gérer dignement ses règles chaque mois. Et à l’aube de 2020, des millions de personnes menstruées dans le monde, notamment des étudiantes au budget très serré, se retrouvent encore à devoir choisir, chaque mois, entre un paquet de pâtes ou des protections hygiéniques. Une précarité menstruelle qui peut avoir de graves conséquences (exclusion, décrochage scolaire, infections…).
Pour pallier ça et pour qu’aucune femme ne doive interrompre sa vie à cause de ses règles, la start-up aixoise Périodes a donc décidé de proposer à la vente des distributeurs de protections périodiques bio aux entreprises, écoles et collectivités.
Le tout premier distributeur de protections périodiques bio et gratuites de France
La mise en place de ces distributeurs de protections menstruelles répond à un urgent besoin sanitaire. Car au-delà de cette précarité menstruelle, se retrouver en galère de protections est un classique que l’on a toutes au moins connu une fois lorsque nos règles ont débarqué à l’improviste.
« Nos règles on les a en moyenne 5 jours par mois pendant 40 ans. Une femme dépense donc au total pour ses protections hygiéniques achetées dans le commerce aux alentours de 23 500 €. Partant de ce constat, notre offre est là pour apporter aux femmes une solution d’urgence pour accéder à ces produits de première nécessité sans impacter leur quotidien ou leur porte-monnaie. Cette problématique touche particulièrement les jeunes filles ou les étudiantes, qui faute de pouvoir se fournir en protections hygiéniques se restreignent bien souvent d’aller à l’école ou de faire une activité sportive pendant leurs règles. Dans le monde on dénombre d’ailleurs deux filles sur cinq qui sont obligées d’utiliser du papier toilette ou même des journaux ou des chaussettes en guise de serviette hygiénique car elles n’ont pas les moyens d’acheter un paquet de protections pendant leur période de menstruation. Nos distributeurs permettent alors aux femmes d’avoir un produit de première nécessité disponible gratuitement », explique Juliette Aubert, co-fondatrice de Périodes.
Un respect à la fois du corps et de la planète
Ces distributeurs répondent ainsi à deux impératifs : la santé et l’écologie. Nous le savons, les risques d’allergie et de perturbation endocrinienne liés aux résidus toxiques dans les protections périodiques ne sont pas un mythe. Les marques de protections hygiéniques vendues dans le commerce sont peu regardantes face à la composition de leur produit. Les produits menstruels Périodes sont, eux, en coton bio et certifiés GOTS, pour un respect à la fois de notre corps et de la planète.
Entreprises, écoles, ou encore hôtels, restaurants, salles de sports… peuvent donc faire le choix d’installer ces distributeurs au sein de leur structure et ainsi dépanner « de façon saine » un.e salarié.e, étudiant.e ou client.e sur son lieu de travail.
S’ajoute à cela un réel enjeu écologique. Selon le site planetoscope.com qui comptabilise en direct la consommation mondiale de serviettes hygiéniques, c’est plus de 45 milliards de protections périodiques qui sont jetées dans le monde chaque année. Problème : la plupart contiennent des résidus toxiques et du plastique. En faisant le choix d’utiliser des protections hygiéniques bio, comme celles proposées par la start-up Périodes, on contribue moins à la pollution de notre chère planète Terre qu’en utilisant des protections périodiques « chimiques ».
Le plus étant, on vous l’accorde, d’utiliser des protections réutilisables c’est-à-dire zéro déchet comme la cup ou encore les culottes et les maillots de bain menstruels, mais l’innovation de cette start-up n’en est pas moins louable. Car la gestion des règles reste encore aujourd’hui confrontée aux tabous, normes socioculturelles néfastes et aux stigmatisations. Le constat est simple : les règles concernent 50% de la population mondiale et pourtant ce phénomène physiologique cyclique n’est toujours pas normalisé dans notre société comme s’il était sale, honteux ou embarrassant. « La gestion de l’hygiène féminine et l’accès à des protections périodiques relèvent des droits humains : de la dignité, de l’égalité entre les femmes et les hommes, de l’accès à l’éducation, de la santé des femmes », rappelait ainsi récemment la sénatrice LREM Patricia Schillinger.
Les menstruations ne doivent pas/plus être une source d’inégalités hommes-femmes. De par cette gratuité des produits de première nécessité, la start-up Périodes fait donc un pas de plus vers l’égalité femme-homme, avec l’espoir de pouvoir, un jour, être totalement sereines pendant nos règles partout dans le monde. ✊