Chaque année, près de 10 millions de déchets sont rejetés dans la mer. Les bouteilles en plastique ou les carcasses en ferraille font barrage aux espèces animales et se dressent comme des pièges dans leur habitat naturel. Pour donner une nouvelle bouffée d’oxygène à Mère Nature, des opérations salutaires germent alors en masse à travers le globe. Armées de leurs pinces télescopiques et animées par la flamme écologique, des âmes charitables chassent ces débris toxiques.
Au-delà de ce geste salutaire devenu classique, certaines marques s’activent et donnent naissance à des créations aussi engagées qu’authentiques. Dans cette optique, les deux marques de chaussures Kickers et Ector ont scellé un partenariat en or. Main dans la main, elles ont créé des sneakers non-genrées constituées d’un ingrédient atypique : des bouteilles plastiques. Mêler créativité et éco-responsabilité, un pari audacieux qui annonce un avenir radieux.
Ector, une révolution écolo made in France
Pour réduire leur empreinte carbone et s’impliquer pleinement dans le sillage éco-responsable, les entreprises redoublent d’inventivité. C’est le cas de la firme Ector, véritable as des sneakers made in France. Adieu composants douteux, conditions de travail déplorables et exportation massive, Ector sort du schéma traditionnel pour laisser place à un savoir-faire exceptionnel. Dès 2016, cette jeune pousse française a fait fleurir une gamme de sneakers éco-conçues au design épuré et contemporain.
Dans des ateliers nichés au cœur des somptueux paysages de Romans-sur-Isère, des petites mains minutieuses mêlent techniques historiques et technologies novatrices. Au-delà de sa signature singulière, Ector porte l’écologie à bras le corps. Sa devise ? « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Ses baskets en ont sous le pied. Derrière ces sneakers au tissage serré se cachent des composants insoupçonnés : des bouteilles en plastique et du caoutchouc recyclés.
Kickers et Ector reverdissent l’univers des sneakers
Avec cette patte d’avant-garde, l’entreprise attise les convoitises. La marque iconique Kickers a été séduite par ce concept aussi bienveillant que fructueux.
« Aujourd’hui, en écho à ses lignes en tannage végétal « eco-friendly », Kickers s’oriente toujours plus vers une mode plus durable, vers le « monde de demain » », annonce la firme sur son site.
Le temps d’une collaboration, Kickers façonne sa main verte. Ensembles, les deux marques ont créé une paire de sneakers unisexe faite à partir de bouteilles plastiques. Le procédé est simple : Ector transforme 6 bouteilles plastiques en fil, puis ce sont des artisans stéphanois de Kickers qui se chargent du tricot. Les sneakers existent en bleu marine et en blanc, deux teintes basiques, mais intemporelles qui se marient à merveille avec des jupes, des jeans ou des robes printanières.
L’industrie textile martyrise notre planète
Depuis le début de la mondialisation, l’industrie de la mode explose le baromètre de la pollution et de l’esclavagisme moderne. Entre les scandales à répétition, l’exploitation des peuples opprimés à l’image des Ouïghours ou encore l’utilisation massive de substances chimiques, l’image des légendaires mastodontes du textile se ternit. Toujours en quête d’une main-d’œuvre abordable et de matières premières peu coûteuses, les grandes marques privilégient la rentabilité au détriment du bien-être environnemental. Les associations lancent ainsi régulièrement des cris d’alarme pour mettre un terme à ce cercle inhumain infernal.
Dans son rapport « La mode sans dessus-dessous », l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) tire également un bilan morose. À travers son document, elle recense une pluie de chiffres aberrants. Au total, le secteur du textile rejette chaque année 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre. C’est bien plus important que la pollution provoquée par le trafic aérien et le trafic maritime. La plupart des vêtements qui règnent dans nos garde-robes sont composés de fibre synthétique. À première vue, cela peut sembler anodin, pourtant, à chaque lavage ils lâchent une cargaison de microfibres plastiques qui atterrissent directement dans les océans.
Les consciences s’éveillent, la fast-fashion bat de l’aile
Heureusement, depuis une paire d’années, le modèle de la fast-fashion s’essouffle pour laisser place à des alternatives plus saines. Friperies, habits d’occasion ou sites de location de vêtements ont le vent en poupe. Avec la pandémie en toile de fond, les Français·es scrutent attentivement les étiquettes et s’improvisent dénicheur·euse·s de bons plans. Vitrines barricadées, boutiques fermées, rideaux tirés… il faut dire que la pandémie a stoppé net la fièvre des achats compulsifs. D’après un sondage Opinion Way mené pour Rakuten, un·e Français·es sur trois est ainsi prêt à se priver de produits neufs, ce qui justifie une certaine appétence pour le marché de la seconde main. Cette tendance est même vouée à se généraliser.
Cette paire de sneakers Kickers x Ector panse ainsi les plaies de notre Terre martyrisée. Avec ses multiples facettes bienfaisantes, elle répand un vent d’optimisme sur l’univers du textile. Un procédé salvateur, un esthétisme plein de douceur, des valeurs tenues avec ardeur… le trio miracle qui met du baume au cœur. Les grandes pointures de la mode devraient en prendre de la graine…