Depuis des décennies, l’orange donne un coup de fouet vitaminé à nos petits déjeuners. Ce fruit au goût sucré légèrement acidulé émoustille les papilles. Au cœur de sa chaire juteuse sommeille de multiples bienfaits pour la santé. Anti-fatigue, source de fibres et de glucides, antidote efficace contre les virus hivernaux… L’orange est un délicieux concentré de bien-être. Mais une fois le jus extrait, sa peau rugueuse termine à la poubelle. Un destin amer qui affaisse un peu plus notre planète suffocante.
Dans une production de jus d’orange, 50 % du fruit part au rebut, ce qui équivaut à 12 000 tonnes de déchets par an en France. Cette forme de pollution reste plongée dans le silence. Pour redessiner un avenir plus glorieux à cette résistante carapace, deux jeunes entrepreneurs ont eu une idée de génie. Victoria Lièvre et Luc Fischer transforment les peaux d’agrumes en tasse 100 % écolos et compostables.
Une création qui donne la pêche
Dans l’Hexagone, l’orange figure parmi les fruits les plus convoités, au même rang que la pomme et la banane. Entre les smoothies rafraichissants de l’été et les pâtes de fruit l’hiver, elle s’érige comme la reine du réconfort. Malgré ses nombreux atouts, l’orange n’est pas utilisée dans son entièreté et certains de ses attributs sont boudés.
Lors de la conception de leurs jus, les industriels jettent une quantité astronomique d’épluchures. Une solution de facilité qui laisse des traces indélébiles sur Dame Nature. En revanche, à échelle individuelle, vous pouvez piocher dans les astuces de grand-mère pour redonner une seconde vie à ces écorces bafouées. Vous pouvez par exemple les utiliser comme désodorisant naturel, pour faire un pot-pourri ou pour créer des antimites efficaces.
Pour lutter contre ce gaspillage grandissant, Victoria Lièvre et Luc Fischer sont allés encore plus loin. Ensemble, les deux jeunes créatifs ont donné naissance à Repulp, une marque qui recycle les peaux d’agrumes en vaisselles designs.
Pendant un job étudiant en tant que serveuse, Victoria est directement confrontée à ce fléau de l’ombre. Au fil des jours, la pétillante jeune femme voit les épluchures partir à la benne. Impuissante face à la situation, elle se lance en quête de solutions durables pour faire renaître ces déchets envahissants. Avec son compagnon, ils ont travaillé d’arrache-pied pour faire germer ce projet salutaire.
L’éco-responsabilité et le made in France en guise d’emblèmes
Attaché au savoir-faire local, le couple a décidé de tisser un partenariat avec un producteur de jus frais basé dans le Vaucluse. Ainsi, ils ont pu récupérer les restes de fruits, la peau, les pépins et l’endocarpe (fibre blanche à l’intérieur des agrumes). Ensuite, leur main verte se met en action et un brillant procédé fleurit.
Ils réduisent les déchets en poudre et les mélangent à des composants d’origine biologique (végétaux ou bactéries). Dans cette marmite foisonnante, les deux entrepreneurs donnent un coup de baguette énergique et les petites tasses aux allures de pot de fleur s’esquissent. Naturelles et écologiques, ces cups aux teintes brunâtres remportent la palme d’or des alternatives responsables.
La fibre solidaire en toile de fond
Repulp permet aux agrumes de faire peau neuve. Cette création pleine de pep’s diffuse un doux parfum de bienveillance et soulage notre monde malmené. Derrière cet aboutissement se cache aussi un incroyable élan de solidarité. En effet, pour récolter des fonds, Victoria et Luc ont lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Kiss Kiss Bank Bank. Une véritable chaîne humaine virtuelle s’est alors tissée, faisant ainsi exploser la cagnotte. À ce jour près de 13 000 € ont été collectés.
Une pointe d’originalité, une pincée d’esthétisme et une bonne dose d’engagements… la recette miracle pour un quotidien 100 % green. Adieu substances controversées et composants chimiques, bienvenue dans le Jardin d’Eden des temps modernes.