Quannah Chasinghorse n’est pas seulement une mannequin qui enchaîne les couvertures de magazines et les podiums de la Fashion Week. Elle est une véritable force culturelle, un pont entre le passé et le futur, une voix qui résonne dans l’industrie de la mode avec une puissance rare. Originaire d’Alaska, cette jeune femme de la tribu Hän Gwich’in et Sicangu Lakota incarne un renouveau profond dans le monde de la mode, où tradition et modernité fusionnent avec élégance et sens.
Un début de parcours inspirant
Dès son plus jeune âge, Quannah Chasinghorse ressent le poids de l’invisibilité des peuples autochtones dans les sphères créatives et médiatiques. La mode, dominée par des standards eurocentrés, laissait peu de place à une jeune femme aux racines profondément ancrées dans la culture amérindienne. Mais en 2020, le destin frappe à sa porte. Calvin Klein la repère pour une campagne sur la jeunesse et le vote, où elle se démarque par sa beauté singulière et son authenticité. Cette opportunité marque le début d’une ascension fulgurante.
Quannah signe rapidement avec l’agence IMG Models, une référence dans le milieu. Son entrée dans le monde de la mode est un véritable statement : une femme autochtone est là, prête à s’imposer avec grâce et force. Ses débuts sur les podiums lors de la Fashion Week de New York en 2021 sont remarqués. Elle défile pour Prabal Gurung. Chanel, Gucci et Valentino ne tardent pas à la solliciter, séduits par sa beauté magnétique et son aura culturelle unique. Les couvertures de Vogue Mexico, Vogue Japan et ELLE s’enchaînent rapidement, confirmant que Quannah n’est pas une simple étoile montante – elle est en train de redéfinir les règles du jeu.
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Un héritage porté avec fierté
Ce qui distingue véritablement Quannah Chasinghorse, ce sont ses tatouages faciaux traditionnels, appelés Yidįįłtoo. Ces motifs sont bien plus qu’un élément esthétique : ils racontent une histoire, celle de la résilience générationnelle des femmes autochtones. Pendant des siècles, ces marques de beauté et de passage à l’âge adulte ont été interdites par les colonisateurs. Les arborer aujourd’hui est un acte de réappropriation culturelle et de fierté.
Pour Quannah, ces tatouages ne sont pas simplement un rappel de ses racines : ils sont un manifeste visuel. Chaque apparition publique, chaque couverture de magazine devient une déclaration politique subtile mais puissante. Elle montre au monde que la beauté ne se limite pas à des standards rigides – elle est diverse, enracinée et évolutive.
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Une militante sur le terrain comme sur le podium
La mode n’est pas le seul terrain où Quannah laisse son empreinte. Son engagement en faveur des droits des peuples autochtones et de la justice climatique est au cœur de sa démarche. Elle milite activement contre l’exploitation des terres autochtones et pour la protection de la biodiversité.
En utilisant sa notoriété, elle met en avant des créateurs indigènes et promeut une mode éthique et durable. Lors du Met Gala 2022, elle notamment frappe fort : sa robe bleue signée Prabal Gurung est accompagnée de bijoux perlés créés par Antelope Woman Designs, une marque autochtone. Ce choix n’est pas anodin. À travers cette tenue, Quannah envoie un message clair : la mode peut et doit célébrer les cultures ancestrales sans les exploiter.
Et son rôle d’ambassadrice dépasse le cadre du défilé. En 2023, elle est nommée parmi les « Women of the Year » par USA TODAY, une reconnaissance pour son travail acharné en faveur des droits des femmes et des communautés indigènes. Elle apparaît également dans la série télévisée « Reservation Dogs », où elle incarne un personnage directement lié à son identité culturelle.
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Une beauté authentique qui casse les codes
Dans une industrie souvent critiquée pour son manque de diversité, Quannah Chasinghorse bouscule les conventions. Sa beauté, marquée par son héritage autochtone, est une ode à la diversité. Ses longs cheveux bruns, ses tatouages, et son regard perçant défient les canons traditionnels et ouvrent la voie à une nouvelle génération de mannequins issues de cultures marginalisées.
Elle refuse de se conformer aux normes établies. Elle défile sans masquer ses tatouages, refuse les retouches excessives en post-production, et milite pour une représentation authentique dans la mode. Quannah est consciente que chaque couverture de magazine, chaque défilé est une opportunité d’inspirer d’autres jeunes filles issues de communautés indigènes à embrasser leur identité avec fierté.
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En revendiquant fièrement son héritage, Quannah Chasinghorse montre que la mode n’est pas seulement une question de style : c’est un acte politique, un moyen de revendiquer son identité et de réécrire l’histoire. À travers son engagement et son talent, Quannah Chasinghorse redéfinit la mode et prouve que la véritable beauté réside dans l’authenticité et la diversité.