Impossible n’est pas Français et la marque Hope day nous le prouve avec brio. Si depuis une paire d’années, la mode inclusive se fait entendre sur les grands podiums, elle laisse certains handicaps en marge des projecteurs. Tandis que les jeans scratchés et les robes à bouton-pression se hissent dans la penderie des personnes à mobilité réduite, les malvoyant.e.s ou non voyant.e.s attendent encore après des vêtements en braille.
Mais ça c’était avant qu’Estelle Davenel y sème son grain de sel. Cette jeune maman, qui perd progressivement la vue à cause d’une maladie rare, a créé Hope day, l’unique marque de prêt-à-porter en braille au monde. Une somptueuse façon de sublimer l’écriture à points et une belle leçon de vie.
Hope day : quand handicap rime avec folles ambitions
Si certain.e.s puisent leur motivation dans une playlist « good vibes » et d’autres à travers des post-its griffés de mantras positifs, Estelle Davenel, elle, l’a trouvé dans son handicap. Pendant ses premiers mois de grossesse, la Normande de 29 ans remarque que sa vue commence à lui faire défaut. Machinalement, elle rejette la faute sur la myopie, sans se douter qu’en réalité, le problème est plus dramatique.
En 2020, c’est le coup de grâce. Lors d’un contrôle de routine, Estelle apprend qu’elle est atteinte d’une neuropathie optique héréditaire. Cette maladie qu’elle pensait inoffensive lui vole progressivement sa vision, sans crier gare. Elle fait tristement partie des quelque 50 000 personnes touchées par ce fléau de l’ombre. D’abord tiraillée entre l’angoisse de se retrouver dans l’obscurité la plus totale et l’incompréhension, la mère de famille s’est vite ressaisie.
Sa neuropathie optique étant incompatible avec son poste au sein de la Marine nationale, où elle a passé onze années, Estelle a dû envisager une reconversion professionnelle. Le rêve de 57 % de femmes selon l’IFOP. Pour Estelle, c’était plus par nécessité que par choix. Cependant, elle y a largement trouvé son compte.
Ce handicap, arrivé brusquement, lui a donné des bouffées d’optimisme. En prenant conscience de ce sens qui s’échappe malgré elle, Estelle s’est laissée porter par le délicieux parfum du « Carpe Diem ». Un jour, en s’habillant, une idée de génie lui est venue en tête : fonder une marque de prêt-à-porter en braille. Ni une, ni deux, elle a lancé Hope day.
Des vêtements pour guider les malvoyant.e.s
En France 1,7 million de personnes sont atteintes de troubles de la vision. Si, dans l’espace public, elles peuvent s’appuyer sur des aides telles que les feux sonores ou les bandes de guidage au sol, dans les boutiques de prêt-à-porter c’est une autre histoire. La session shopping est généralement dictée par le pifomètre et le « coup de bol ».
Certes, le toucher des matières permet entre autres de se projeter dans le look, mais cette astuce a ses limites, surtout à l’heure où les textes envahissent les tissus. Même son de cloche pour les étiquettes. Si elles pouvaient parler, ce serait dix fois plus simple. Les précieuses indications du lavage, la provenance du vêtement ou encore le prix restent de vraies énigmes.
Comment savoir si ce chemisier se repasse ? Comment connaître le mode de lavage ? S’habiller sans voir relève du challenge. Quand il s’agit d’inclusivité « profonde », la mode retourne sa veste. Alors pour que les malvoyant.e.s ou non voyant.e.s puissent enfin décoder leur vêtement avec facilité et plaisir, Hope day a démocratisé le braille.
Déclinée sous forme de broderies, cette écriture à points guide les personnes ayant une déficience visuelle sous toutes les coutures. Des inscriptions à la couleur en passant par la taille, Hope day n’a négligé aucun détail. Ces repères glissés harmonieusement sur des pièces à la fois intemporelles et cosy tapent fort dans le côté pratique.
Au menu : casquette sportswear, bonnets réconfortants, t-shirts aux accents « feel good » et tote bag qui fleure bon l’air marin. Le tout servi en version « unisexe ». Hope day fait bouger les lignes dans tous les sens du terme.
Des vêtements de caractère engagés jusque dans les matières
En plus de sensibiliser sur cette écriture universelle qu’est le braille, Hope day conjugue mode et durabilité. Les produits de cette marque sont ainsi fabriqués à partir de matériaux recyclés et certifiés vegan. Par exemple, la casquette, inscrite dans la lignée urbaine, est composée à 60 % de coton recyclé. Un parti pris qui force, une fois de plus, le respect.
Hope day donne aussi fière allure au patrimoine français. Récemment la marque s’est associée à Saint James, une griffe incontournable de l’Hexagone. Main dans la main, elles ont remis la célèbre marinière à la sauce braille. Créées et fabriquées dans les locaux de la tricoterie Saint James, ces pièces rafraîchissantes sont 100 % normandes.
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Hope day tisse le fil de l’espoir dans la garde-robe des personnes touchées de près ou de loin par les déficiences visuelles. Ces vêtements salutaires permettent aux malvoyant.e.s et aux non voyant.e.s de s’habiller en toute autonomie. Avec Hope day, le braille is the new black. Chapeau bas !