La couture, un hobby de mamie ? Plus du tout. Cette pratique manuelle, injustement catégorisée dans les activités de retraités, a su rafraîchir son image. D’ailleurs de plus en plus de jeunes déchargent leur stress dans les bobines et les aiguilles. En partie dopée par la crise sanitaire, la couture s’impose désormais comme un loisir bien-être à part entière. Mais lorsqu’on se lance, on ne sait jamais vraiment par quel bout commencer. Voici donc 6 conseils pour débuter la couture dans de bonnes conditions.
Bien choisir son matériel
Pour débuter en couture, la petite trousse de dépannage faite d’épingles et de bobines ne suffira pas. Il faudra compléter cette artillerie rudimentaire avec d’autres indispensables. La machine à coudre figure évidemment en haut de la liste. Il en existe deux sortes : les industrielles et les familiales. La seconde option est préférable pour s’initier à cet art minutieux en douceur. Elle évitera de nombreuses déconvenues, notamment au niveau de la prise en main. Il serait dommage d’entamer la première session de couture sur une bagarre avec la machine à coudre, n’est-ce pas ? La familiale a un format plus compact et demande moins de réglages « techniques » que son homologue. De quoi partir sur des bases positives.
Parmi les autres instruments capitaux, il y a également les ciseaux de couture pour une découpe précise. Pas question donc de s’en référer aux ciseaux « d’école » qui n’en font qu’à leur tête. Règles, papiers, fils à coudre, dé à coudre, mètre ruban, mais également craies tailleurs viennent enfin parfaire la malle à couture. Un découd vite peut aussi être bien utile, surtout pour ouvrir les boutonnières. Avec cet arsenal complet, les exercices de couture prendront une tournure beaucoup plus plaisante qu’avec du matériel de « poupée ».
Sélectionner des tissus de qualité
Les tissus sont percés, rapiécés et retournés dans tous les sens. Ce sont eux les protagonistes de la session de couture et ils sont généralement bien martyrisés avant d’arriver à leur forme finale. Mieux vaut donc se tourner vers des tissus de nature robuste comme le coton plutôt que vers des pièces en tulle ou en dentelle. Sinon, bonjour les mauvaises surprises et les frustrations.
Certes, les tissus fins donnent naissance à des créations plus complexes et élégantes, mais pour débuter en couture, ils risquent surtout de piquer les nerfs. L’épreuve de patience a ses limites. Et se débattre avec un tissu élastique ou délicat qui ne tient pas en place n’aidera pas à susciter les vocations.
Ces tissus légers sont donc plutôt réservés aux couturier.ère.s aguerri.e.s. En revanche, avant d’apprivoiser les tissus, il convient de les « préparer » en les lavant et en les repassant à la vapeur. Ce geste aussi appelé « décatissage » dans le jargon de la couture permet de stabiliser l’étoffe et de pérenniser son usage.
Se créer un plan de travail dédié
S’organiser un espace de couture et élire un coin dédié dans son logement est primordial pour mieux s’y retrouver. Inutile de se bâtir un atelier à la Yves Saint Laurent dans son sous-sol, à moins d’avoir une maison qui s’y prête. Un petit morceau de bureau fera très bien l’affaire. Avoir un endroit attitré pour ses moments « couture » permet de s’étaler à sa guise et de clarifier chaque étape de création. C’est aussi un moyen de glaner de précieuses minutes.
Plus besoin de passer des heures à ranger des ébauches à peine entamées ou de prendre plus de temps à déballer les accessoires de couture qu’à pratiquer. Pour débuter en couture, pas la peine de fracasser sa tirelire. Tout se joue dans l’optimisation de l’espace. Le pan de mur se pare ainsi de rangements à la verticale et le bureau de boîtes hermétiques (parce que se piquer les pieds avec une aiguille perdue n’est jamais plaisant).
S’entraîner avant de se lancer
Même si l’envie de façonner ses propres vêtements démange le bout des doigts, il est préférable d’y aller crescendo. Comme le dit l’expression « tout vient à point à qui sait attendre ». Le don pour la couture ne tombe pas du ciel. D’ailleurs, les grandes pointures à l’instar de Coco Chanel ou de Pierre Cardin sont aussi parties de rien avant de toucher la gloire.
Pour débuter en couture, les vieux vêtements des penderies, les chiffons et les chutes feront donc d’excellents cobayes. Ces pièces dormantes qui pullulent dans les placards serviront à tester son niveau sur les points de couture et se familiariser avec sa machine à coudre flambant neuve. Lignes droites, parallèles, zigzag, surfilage… cet entraînement dévoile toutes les possibilités de cet appareil fabuleux.
Choisir des projets simples
La robe de gala auréolée de détails et la veste de tailleur au col croisé ne sont pas encore pour tout de suite. Ces projets, pourtant bien tentants, sont beaucoup trop ambitieux pour débuter en couture. À moins d’avoir des capacités innées ou un lien éloigné avec Givenchy, difficile de concrétiser ces designs sans fausses notes.
Partir avec un projet très poussé est surtout la meilleure façon de se dégoûter de la pratique. Alors mieux vaut s’adonner à des projets plus faciles et accessibles comme des chouchous, des tote bags ou des coussins. Cependant, certaines réalisations, en apparence évidentes, sont en fait plus coriaces qu’elles en ont l’air. C’est le cas des trousses ou des vanitys qui demandent une maîtrise plus chevronnée.
S’aider avec des supports adaptés
Pour débuter en couture sans s’éparpiller et aller dans tous les sens, livres de couture et tutoriels sont les bienvenus. Mais attention, ils ne choisissent pas au hasard. Concernant les livres, à la vieille école, il est recommandé de prendre ceux qui abritent des patrons. Parmi les bibles incontournables de la couture s’érigent « Docteures Couture« et « Coudre à la machine – Le b.a.-ba pour débuter en couture« .
Ces ouvrages pédagogiques expliquent les leçons fondamentales de couture à grand renfort de modèles « types » et d’explications « vulgarisées ». Il est aussi possible de poncer les chaînes YouTube spécialisées dans la couture. « Couture débutant« , « Méthode Mathilde » ou encore « Jupie » sont des références dans le milieu.
De quoi débuter la couture sereinement et, qui sait, devenir sa/son propre styliste ! Finalement la couture, c’est aussi une belle épreuve de persévérance qui sera louable bien au-delà des confections. C’est la concrétisation de l’amour de soi.