Les LEGO ne sont pas seulement voués à se transformer en forteresse ou en sculptures aléatoires. Ces blocs de couleur, qui ont animé notre imagination pendant l’enfance, peuvent aussi s’incruster sur des créations haute couture et remplacer les sequins sur les robes des mannequins. C’est d’ailleurs la divine signature de Marina Hoermanseder, une designeuse allemande montante. Ses pièces, croisées sur le podium de la Fashion Week de Berlin, sont serties de fleurs en LEGO et habillent le corps des femmes dans un mélange de poésie et de pop art. Cette créatrice, qui troque l’habituel tissu contre ces blocs de couleurs aux intonations candides, a de l’or entre les doigts !
Une robe florale parée de 30 000 éléments LEGO
En général, les LEGO se pressent dans les mains potelées des enfants, qui prennent un malin plaisir à les emboîter. Mais ils peuvent aussi quitter la salle de jeux des bambins pour s’immiscer sur la scène mode. Marina Hoermanseder puise volontiers dans la caisse à jouets du tendre âge pour façonner ses pièces phares et vêtir ses modèles. La designeuse allemande, qui commence à se faire un nom dans le milieu de la mode et qui possède déjà une clientèle de prestige composée, entre autres, de Lady Gaga, Rihanna et Taylor Swift, convertit les LEGO en petits diadèmes de corps et en détails 3D.
Contrairement à la plupart des stylistes, qui plébiscitent dentelle de Calais, cachemire et autres matières nobles pour donner vie à leur patron, Marina Hoermanseder, elle, reste fidèle aux LEGO. C’est son objet de prédilection. Elle ne se contente pas d’encastrer un LEGO ou deux dans les coutures, elle en fait son fil rouge, sa ligne directrice. Pour confectionner ses pièces d’orfèvre, elle utilise les LEGO de la collection Botanique, ces pièces décoratives habituellement vouées à se hisser dans des vases ou sur des étagères.
Orchidées, pivoines, roses et autres espèces articulées se muent alors en broderies 2.0, transformant les mannequins en bouquets vivants. Elle a ainsi façonné une robe monumentale avec 30 000 éléments LEGO. Une tenue tout en reliefs qui défie joliment l’ordinaire.
« La collaboration avec LEGO GmbH nous permet de combiner mode et créativité ludique de manière unique. Les ensembles LEGO inspirent non seulement les enfants, mais aussi nous, les designers, à continuer d’essayer de nouvelles choses et à transformer les rêves en réalité », a-t-elle commenté
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Des pièces monumentales exposées à la Fashion Week de Berlin
Les créations imposantes de Marina Hoermanseder, bien plus abouties et sophistiquées que les constructions du tendre âge, ont fait irruption sur la scène de la Fashion Week en 2024. Les LEGO ont alors pris racine sur un top aux épaulettes démesurées, ont éclos dans le décolleté d’une robe bustier immaculée et se sont propagés sur un bomber, savamment végétalisé. Ce défilé, digne d’un délicieux songe, a plongé la salle dans une dimension parallèle et n’a pas manqué de réjouir l’âme d’enfant du public.
Marina Hoermanseder, qui œuvre toujours avec la marque LEGO, enchaîne les prouesses techniques et artistiques. Alors que beaucoup de créateurs optent pour une esthétique sombre et minimaliste sur le catwalk, Marina Hoermanseder choisit une autre voie : celle de la couleur, de la joie et de l’audace. Ses pièces à la fantaisie assumée et au style enchanteur prouvent que l’ordinaire peut facilement devenir extraordinaire.
Des vêtements qui se confondent avec des oeuvres d’art
Comme en témoignent ses créations en LEGO, qui dérident la fashion-sphère, Marina Hoermanseder s’accomplit dans un univers fantasmagorique, propice à l’évasion. Ses silhouettes oscillent entre glamour et avant-gardisme, avec des coupes ultra-féminines, des couleurs vives et des finitions sophistiquées. Elle joue aussi avec l’exagération des formes, notamment avec des jupes en volume et des détails oversize. Les mannequins sont des œuvres sur pieds et pourraient même se fondre entre les murs d’un musée.
Les pièces de Marina Hoermanseder sont excentriques, mais elles ont aussi une forme d’innocence brute. Elles se regardent avec des yeux d’enfant. Si la nostalgie devait avoir une apparence, elle prendrait celle des créations de Marina Hoermanseder. D’ailleurs, les robes figées en cuir laqué rappellent celles que portaient les Barbies et les gros nœuds roses évoquent les tenues des poupées. La veste de costume verte parsemée d’oeils, quant à elle, semble imiter les monstres ou les amis imaginaires du bas âge.
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Si Louboutin doit sa renommée à la semelle rouge et Jean-Paul Gaultier à la marinière, Hoermanseder, elle, s’illustre avec ses créations sculpturales en LEGO. La créatrice en devenir révèle le potentiel infini de ces briques, propices à la contemplation.