Les vêtements de luxe, monnaies courantes chez les stars des tapis rouges, se chiffrent souvent en plusieurs zéros. Alors, pour rayonner comme à la Croisette, les marques bon marché donnent l’illusion du chic onéreux, à prix mini. À l’heure où l’inflation frappe durement les porte-monnaies, cette alternative à portée de bourse, ravira les fashion victims à l’affût des dernières tendances.
Fouler le bitume à la manière d’une Ashley Graham ou une Bella Hadid n’a jamais été aussi simple. Il suffit de ruser avec quelques accessoires et la magie du tissu opère. Se serrer la ceinture, avec style, c’est possible. Mais il faut savoir se retrousser les manches !
Le budget mode s’amincit alors le bon marché s’impose
Avec la crise économique, les prix flambent et on s’en brûle les doigts. Les dépenses essentielles sont scrutées à la loupe. Les folies au rayon mode ont rapidement tourné les talons au profit d’achats plus raisonnables. On ne rechigne plus à utiliser ce petit code promo SHEIN qui prenait la poussière dans nos mails. Selon l’Union des industries textiles, les tarifs affichés sur les étiquettes de nos vêtements fétiches pourraient bondir de 5 % à 20 % d’ici la fin de l’année.
Et les inégalités tissent encore leur fil jusque dans la garde-robe des femmes. Elles se cachent sous le voile de la pinklation, soit inflation rose. Les prix des vêtements féminins s’envolent tandis que chez les hommes ils restent inchangés. Alors que les nouveautés de l’automne appellent le cœur des modeuses, le compte en banque, lui, freine les ardeurs. Pourtant, casser la démarche sans casser la tirelire n’est pas incompatible.
Le caractère unique des fripes en témoigne. Un.e consommateur.ice achète 7 articles d’occasion en moyenne au cours d’une année. C’est deux fois plus qu’il y a cinq ans. Ces cavernes d’Ali-Baba de la seconde main qui prônent le bonheur de la fouille permettent de concilier économie, écologie et allure décalée.
Ce retour en force du vintage conscient est de bon augure pour les amoureuses du renouveau qui changent de look comme de chemise. Mais les fripes ne sont pas les seuls refuges de pépites vestimentaires bon marché. La botte secrète pour une tenue pas chère à l’effet « whaou » réside dans la finesse des détails. Tromper son monde avec la mode bon marché, c’est tout un art.
Le choix des matières, à ne pas prendre à la légère
Avec un budget moyen de 82 € mensuel pour les achats mode, les Français.es sont assez limité.e.s. Au déconfinement, les consommateur.ice.s tricolores déclaraient même vouloir réduire ce budget de 28 %. Iels passent alors sous les jupons des marques bon marché afin de concocter un look flamboyant, mais abordable. Loin des coutures serrées à la Prada ou Chanel, les finitions des articles bon marché sont moins structurées. C’est un coup de poker : soit ça claque, soit ça casse.
Les matières choisies méritent donc une attention particulière. Les imitations des tissus nobles, comme la soie, font généralement un flop une fois portées. « Copié mais jamais égalé » dirait l’expression familière. À l’inverse, coton, tweed, lin et fibres naturelles sont des valeurs sûres. On troque alors la combinaison en polyester contre une robe en coton et on abandonne les talons hauts en simili-cuir au profit du simili-daim.
Mettre les basiques à la sauce glam avec des accessoires
Depuis un certain temps, les podiums de la Fashion Week accueillent l’esprit minimaliste à bras ouvert. Un style épuré, volontairement débarrassé d’artifices, voire « effortless » s’accroche aux griffes de la haute couture. Le monochrome qui décline les nuances d’une même couleur sur une seule tenue a d’ailleurs la côte.
En apparence, cette tendance « simpliste » semble être un jeu d’enfant, mais en pratique, elle peut rapidement virer à la catastrophe du « too-much ». Équilibre, subtilité et petits détails sont alors en tête de cortège lorsqu’il s’agit de bon marché. Pour garder votre patte personnelle, misez sur des bijoux qui vous reflètent.
Des chaînes discrètes bohèmes aux colliers choker des années 90 revisités, ces touches ornementales font la différence. Nul besoin de se ruiner du côté de la haute joaillerie, les marques bon marché proposent des bijoux fantaisie qui ont le goût du précieux, avec les euros en moins.
Pour éviter de tomber dans l’ambiance Carnaval de Rio et marcher droit vers le « chic », les couleurs arrivent à travers des pièces fortes. Un sac orange pep’s au milieu d’une tenue casual ou un foulard rétro multicolore dressé sur un total look blanc, voilà la clé d’un style digne des plus grands défilés.
S’approprier le look des stars, sans finir dans le rouge, défi relevé !
C’est sur la toile, que les futures tendances se tissent. À ce titre, Instagram est devenu un catalogue d’inspiration mode inépuisable. Les mannequins exhibent leur look de rue au gré des clichés glanés par les paparazzis et les influenceur.se.s revêtent leur casquette de coach mode à coup de posts jalousement adulés. Blazer oversize un brin masculin, doudoune grand volume, pantalons taille basses, mini cardigan… en cette rentrée 2022/2023, les idées fusent.
Les années 2000 reviennent en fanfare sur la scène mode. Force est de constater que les tons flashys font de la résistance. Ashley Graham, s’affichait parée d’un bustier et d’un pantalon froncés jaune fluo. Bella Hadid, elle, ressortait le fatal total look noir à travers une mini-jupe, un bustier et un perfecto ultra court. Mimer leur tenue audacieuse de la tête aux pieds à la façon bon marché nécessite, là encore, une certaine maîtrise et un bon flair.
Les coupes ont toute leur importance. Reproduire l’oversize sans finir enseveli sous le vêtement ou arborer des santiags sans passer pour une cow-girl de basse-cour… c’est un vrai travail de fond. Les marques bon marché ont l’avantage de toujours se mettre à la page.
Elles suivent le mouvement de la Fashion Week avec des pièces qui imitent le haut de gamme avec fidélité. Chaussures à bout pointu, vestes à carreaux, manches ballon… ces formes sophistiquées promettent un rendu final affirmé. Chics, mais pas toc, les tenues sculptées de A à Z grâce à des vêtements bon marché ont de quoi attirer les regards.
Chapeau bas pour la mode bon marché qui en connaît un rayon sur les attentes des consommateur.ice.s. Elle permet de répondre à nos caprices vestimentaires, sans faire vriller la carte bleue. Rappelons cependant que pour Mère Nature, la mode ne fait pas dans la dentelle. L’empreinte carbone du secteur de la mode est estimée à 1,2 milliard de tonnes de CO2, soit environ 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales.