Olivia Rodrigo fait parler d’elle dernièrement, mais cette fois pas pour sa musique. Récemment, la chanteuse américaine a été violemment critiquée sur les réseaux sociaux après son apparition sur scène au festival Lollapalooza au Chili. La raison ? Une tenue jugée « trop sexy » par de nombreux internautes. À seulement 21 ans, l’artiste est aujourd’hui confrontée à une vague de slutshaming, phénomène malheureusement fréquent dans l’industrie musicale actuelle.
Des attaques qui dépassent largement la mode
Si Olivia Rodrigo est reconnue pour ses performances vocales et ses chansons à succès telles que « drivers license » ou « good 4 u », c’est désormais son apparence vestimentaire qui semble préoccuper une partie du public. Lors de ce récent concert, elle arborait notamment un body en cuir rouge échancré, une tenue audacieuse devenue prétexte à des commentaires virulents : « Elle n’a pas besoin de s’habiller comme ça », « C’est triste de voir une artiste aussi jeune se sexualiser autant », ou encore « Avant elle avait une image saine, pourquoi tout changer maintenant ? ».
Ces attaques sont malheureusement loin d’être isolées. Olivia Rodrigo rejoint d’autres chanteuses régulièrement critiquées pour leurs choix vestimentaires, comme Sabrina Carpenter ou encore Dua Lipa, toutes taxées de « vulgaires ».
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Le faux argument du manque de talent
Ces critiques prennent une dimension encore plus problématique lorsqu’elles remettent en cause le talent même des chanteuses. Certains détracteurs avancent en effet que ces artistes féminines, Olivia Rodrigo en tête, compenseraient leur supposé manque de capacités vocales par des tenues volontairement provocantes. Une attaque récurrente, qui ne touche étrangement jamais leurs homologues masculins.
Cette accusation n’est pas nouvelle, mais elle est particulièrement injuste dans le cas d’Olivia Rodrigo, dont le talent artistique n’est plus à prouver. Ses récompenses, ses millions d’écoutes et les avis des professionnels de la musique sont là pour rappeler que son succès ne dépend en rien d’une quelconque stratégie de sexualisation forcée.
Un problème plus profond lié au sexisme
Derrière ces commentaires, c’est finalement une problématique plus vaste qui se dessine : le sexisme encore profondément enraciné dans la société actuelle. Si des artistes masculins comme Lil Nas X ou Harry Styles peuvent librement adopter des looks dits extravagants sans se voir reprocher un manque de talent, les chanteuses sont systématiquement scrutées à travers un prisme moralisateur et dégradant.
En réalité, Olivia Rodrigo n’est que la dernière cible en date d’un slutshaming persistant. Avant elle, Madonna, Britney Spears ou encore Christina Aguilera avaient subi les mêmes attaques pour avoir osé afficher leur liberté artistique et vestimentaire.
Il serait temps d’accepter enfin que la mode sur scène est une forme d’expression artistique à part entière, permettant aux artistes – quelque soit leur genre – d’affirmer leur identité sans craindre des jugements sexistes constants.