L’impression persistante d’être en décalage, d’être différent sans pouvoir mettre de mots dessus. C’est une réalité que vivent de nombreuses personnes neurodivergentes. Et les stars du petit écran n’y échappent pas. Bella Ramsey, l’étoile montante de Hollywood et inoubliable interprète d’Ellie dans « The Last of Us », a récemment partagé une confession bouleversante sur son propre parcours avec l’autisme. Ce diagnostic n’est pas tombé entre les murs froids d’un cabinet médical, mais sur le plateau de la série de survie dans laquelle Bella s’illustre. Loin d’être une tare, cette particularité fait sa force.
Un diagnostic tardif, mais libérateur
La saison 2 de « The Last of Us » est prévue pour avril 2025. Les fans de la série vont pouvoir découvrir la suite de cette histoire apocalyptique dans laquelle l’espèce humaine se retrouve menacée par un champignon parasite. La série a révélé au grand jour le talent de Bella Ramsey, qui prête ses traits à Ellie et qui donne du relief à son personnage. Dans ce décor hostile, Bella Ramsey incarne une héroïne pas comme les autres. Lorsque les caméras sont baissées, Bella, qui se dit « non-binaire », se sent aussi « à part », en dehors des cases.
C’est d’ailleurs sur le plateau de « The Last of Us » que Bella a pu mettre au clair cette sensation qui lui colle à la peau depuis des années. Dans une interview accordée au média Vogue britannique, Bella explique comment son autisme a été évoqué. Ce n’est pas un professionnel de santé qui l’a orienté vers cette piste, mais un membre de l’équipe de tournage, elle-même maman d’une fille autiste. Grâce à son sens de l’observation, cette personne a remarqué des signes clés, qui pour le commun des mortels s’apparenteraient à de la froideur ou des tocs.
Une révélation qui n’a fait que confirmer ce que Bella Ramsey « avait toujours soupçonné ». Bella a également décrit des expériences sensorielles intenses et parfois inconfortables. Le simple fait de porter certains types de vêtements lui était difficile. « Quand je porte des habits trop lourds, j’ai l’impression d’avoir trop de choses sur mon corps », explique la jeune prodige du 7e art. L’un des aspects les plus marquants de son vécu reste son hyperconscience des micro-expressions et du langage corporel des autres. Bella ressent tout de façon démesurée. Un trait souvent associé à l’autisme.
Un atout inattendu pour la comédie
Selon son degré, l’autisme peut être particulièrement handicapant et nécessiter une aide extérieure. Mais ce n’est pas forcément un fardeau. Même si la star de « The Last of Us » s’est parfois sentie dépassée par cette particularité, avec le recul, Bella estime que son autisme est son plus bel atout. Ce trouble a été une véritable force dans son métier.
« J’ai toujours observé les gens et appris d’eux. Le fait d’avoir dû apprendre plus manuellement à socialiser et à interagir avec les autres m’a aidé à jouer la comédie »
Le plateau de tournage, loin d’être un environnement stressant, s’avère au contraire rassurant par sa structure et sa prévisibilité. « J’ai une heure de convocation, on me dit quoi porter, comment me tenir, où me placer et quoi manger », précise Bella, trouvant dans cette routine un repère essentiel.
Un regard bienveillant sur soi-même
L’autisme souffre encore de nombreux clichés. Dans l’imaginaire collectif, une personne autiste ressemble à tout sauf à Bella Ramsey. Pourtant, ce trouble est pluriel et ne se lit pas sur le visage. Il n’y a pas un portrait « type » de l’autisme, mais des centaines, voire des milliers.
Bella, qui va bientôt reprendre du service à l’écran, délivre une belle leçon de tolérance à travers son discours. Alors que l’autisme est rarement évoqué, à part dans les campagnes médicales, Bella en tire une autre image, plus éloquente. En découvrant son autisme, aucune inquiétude n’a émergé ; ce diagnostic a été accueilli avec beaucoup de bienveillance. Tombé par hasard, il a permis à Bella de finaliser ce précieux travail d’introspection et de mieux se déchiffrer.
« Ce diagnostic me permet de traverser le monde avec plus de grâce envers moi-même », confie Bella Ramsey
En mettant un nom sur ses difficultés quotidiennes, Bella Ramsey s’accorde aujourd’hui plus d’indulgence. Depuis que cette découverte a été faite, il est plus facile de comprendre pourquoi certaines tâches, apparemment simples pour d’autres, semblent parfois insurmontables. Bella accepte pleinement cette différence et donne un coup de projecteur essentiel sur ce trouble encore mal compris.