Les complexes ne prennent pas seulement racine sur le corps des femmes. Penn Badgley, acteur aperçu dans « Gossip Girl » et à l’affiche de la série addictive « You », s’est longtemps senti mal dans sa peau. Se regarder dans le retour d’écran ou passer devant le miroir était une épreuve. Il ne voyait que des défauts et ne pouvait pas s’empêcher de se comparer à ses confrères à la plastique impeccable.
Penn Badgley en proie à la dysmorphie corporelle
Alors que le dernier volet de la série « You » vient de sortir sur Netflix, celui qui incarne le sociopathe le plus charismatique du petit écran s’est confié sur sa relation chaotique avec son corps. Penn Badgley, acteur qui a fait ses premiers pas dans l’école privée de l’Upper East Side à Manhattan, décor iconique de « Gossip Girl« , est revenu sur les prémices douloureuses de sa carrière.
Il a fait fantasmer de nombreuses femmes sur leur canapé. Pourtant, lorsqu’il ne porte pas le rôle de l’élève marginal ou du meurtrier romantique, l’authentique Penn Badgley peine à voir ce qu’il y a de beau en lui. Derrière les traits de l’intimidant Joe Goldberg, son mal d’estime ne saute pas vraiment aux yeux. Le public, qui confond souvent fiction et réalité et qui fait rarement l’effort de dissocier l’homme de son personnage, est cependant loin de connaître le Penn Badgley hors tournage. Un homme complexé jusqu’à la moelle.
Dans un entretien accordé au média « The Guardian », l’acteur se met à nu et révèle ses failles. Si son personnage Joe bataille constamment avec le diable qui sommeille en lui, l’acteur, de son côté, a dû vaincre d’autres démons coriaces. Il avoue avoir souffert de dysmorphie corporelle pendant ses jeunes années. Preuve que ce n’est pas seulement un fardeau féminin.
« Je sais que je détestais mon corps et que j’en voulais simplement un autre », confesse-t-il
La dure réalité de ce métier d’image
Penn Badgley, aujourd’hui si à l’aise devant les projecteurs, a tutoyé la lumière assez jeune. À l’âge de 12 ans, il rejoint le casting de la sitcom « Will & Grace » où il fait une apparition éclair. Mais au lieu de nourrir son égo et de muscler sa confiance, cette première expérience sur le plateau fait l’effet inverse. « Je ne le recommanderais à personne », dit-il cash au sujet de son enfance sur la scène d’Hollywood.
En étant exposé aussi tôt, ce trouble corporel qui déforme le reflet et qui remplit le regard de défauts ne cesse d’enfler. Il se met alors à jalouser le corps formé de ses pairs et à détester un peu plus fort sa silhouette frêle. Les caméras ne lui ont pas servi de remède, elles ont été un poison. Et il le raconte dans une prose aussi crue et mélodieuse que celle prononcée par le poétique Joe.
« Il y a eu une période où, sortant de la dépression et de l’isolement, je me suis lancé volontairement dans ce monde où plus je paraissais beau, plus je pouvais réussir, plus j’avais de valeur. […] Il n’y a aucun moyen de dépasser la superficialité de ce travail »
Ce qui l’a conduit jusqu’à l’acceptation
Si la célébrité monte parfois à la tête de certains, pour Penn Badgley la renommée n’a pas été aussi salvatrice et thérapeutique. À la différence de ses homologues, ce ne sont pas ses chevilles qui ont doublé de volume, mais ses complexes. Ce n’est pas parce que des milliers de femmes lui réclament des autographes et lui vouent presque un culte, que toutes ses insécurités se sont dissipées.
Il a d’ailleurs déjà pensé à raccrocher son métier pour s’accomplir dans l’ombre, loin du regard observateur de la presse et du public. C’est finalement dans la spiritualité qu’il a trouvé cette paix qu’il ne trouvait pas dans sa carrière. Pour s’apprécier à sa juste valeur, il pratique la méditation et d’autres rites tournés vers soi. « C’est ce qui m’a permis de persévérer à travers la désillusion. […] C’est une sorte de transformation intérieure », affirme-t-il.
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Comme dans « You », les apparences sont parfois trompeuses. Quelqu’un qui semble sûr de lui en extérieur peut en réalité affronter de nombreuses voix intérieures dégradantes. Penn Badgley, lui, a renoué avec lui-même grâce à des pratiques qui revendiquent une beauté à 360°, pas uniquement basée sur le paraître.