Si aujourd’hui, la presse présente Mariah Carey avec des termes élogieux et des adjectifs honorables, elle n’a pas toujours été tendre avec la chanteuse à voix. Au début de sa carrière, Mariah Carey n’a pas vraiment eu les louanges des médias féminins, qui tiraient des portraits médiocres de la reine de la pop. Avec une plume chargée de venin, les journalistes s’attaquaient à la silhouette de la grande Mariah et la jugeaient « trop grosse pour les caméras ». Des archives ont ressurgi et elles ne sont pas du tout à l’avantage de notre « Mère Noël » internationale. Voici les mots choquants que la presse employait pour dépeindre Mariah Carey, désormais « intouchable ».
Mariah Carey : la cible facile des années 90
« Époustouflante », « elle redéfinit le mot glamour », « une princesse hors du temps ». Les titres de presse les plus récents couvrent Mariah Carey de compliments et utilisent les termes les plus valorisants du dictionnaire pour l’illustrer. Pourtant, quelques décennies plus tôt Mariah Carey n’avait pas droit à un tel jet de fleurs et à d’aussi belles déclarations écrites. La presse de l’époque s’attardait plus sur son physique que sur le talent niché dans ses cordes vocales. À l’évocation de l’auteure d’Obssessed, elle rivalisait de grossièreté et jugeait sévèrement chaque centimètre carré de son corps.
Un encart de magazine a récemment été déterré sur la toile. Les propos inscrits à côté de la photo de Mariah Carey, qui portait une robe courte fendue sur la hanche, sont hallucinants. « Porcine », « grosses cuisses ». Voilà ce que l’on peut lire dans cette description courte, mais tranchante. Cette archive, sortie des bas-fonds de la presse, paraît lunaire, voire totalement insensée. Cet article, loin d’être neutre et sans parti-pris, n’aurait pas du tout sa place dans les magazines du 21e siècle. Cependant, dans les années 90, ce genre de torchon faisait foi dans la presse papier, intransigeante avec le corps des femmes.
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Une génération marquée par le body shaming
Comme en témoigne cette archive, la presse ne se gênait pas pour donner son opinion sur l’apparence des femmes en pleine ascension. « Trop grosse », « pas assez habillée », « trop vulgaire »… les journalistes d’autrefois trouvaient toujours des anomalies là où il n’y en avait pas. Ils se permettaient de juger des corps sans vraiment faire preuve d’objectivité. Aveuglée par les diktats, la presse féminine s’est fait le relai d’un idéal inatteignable. Imaginez les retombées de ces articles ouvertement grossophobes sur les jeunes lectrices, alors en pleine construction.
Aujourd’hui, ce sont des femmes complexées, qui doivent se faire violence pour se regarder dans un miroir. « Nous y avons toutes cru. Nous avons tellement subi un lavage de cerveau ». « Pas étonnant que nous souffrions toutes de dysmorphie corporelle ». « Et me voilà, à 48 ans, toujours inquiet de savoir si j’ai l’air gros tous les jours de ma vie ». Les commentaires laissés sous ce vieil article, remis au goût du jour sur le Net, sont unanimes et font état de nombreuses insécurités. Les médias auraient dû peser leurs mots au lieu de s’en prendre au poids des stars.
Les médias de l’époque, une fabrique à complexes
Le body shaming n’est pas né entre les pixels. Loin d’être un « mal moderne », il a pris racine sur papier glacé et s’est banalisé sur petit écran. Mariah Carey n’est pas la seule à avoir subi la plume féroce des journalistes. Après la sortie du film « Titanic », Kate Winslet n’a pas été acclamée pour son jeu d’actrice, par ailleurs brillant. Les médias ne retenaient que son tour de taille et l’accusaient de « ne pas avoir le physique moulé pour Hollywood ».
Lors de son apparition aux Golden Globes 1998, un présentateur du média E! jugeait la robe de l’actrice « trop moulante ». Comme si ce n’était pas suffisant, l’animateur a renchéri « elle aurait dû la choisir deux tailles au-dessus pour être bien ». Classe.
Même si désormais, les médias sont plus cléments avec les femmes, ils ne sont pas encore totalement débarrassés de leurs vieux démons. Ils continuent de titrer sur la perte de poids « impressionnante » de Mariah Carey, sur sa liposuccion et sur ses courbes encore « parfaites pour son âge ». Le discours n’a pas vraiment changé, il s’est simplement « assagi”.
Certes, la diva aime jouer avec son image et attirer les caméras sur ses tenues, mais ce qui devrait être au coeur de l’attention, c’est sa voix, pas son physique. Quoi qu’il en soit, Mariah Carey a réussi à gagner le respect de la presse, qui ne cesse de l’encenser. Une belle revanche contre les injonctions.