Depuis quelques années, le phénomène des « tradwives » suscite de plus en plus d’inquiétudes et de débats sur les réseaux sociaux. Ce terme, contraction de « traditional wives » (épouses traditionnelles), désigne des femmes qui prônent un mode de vie conservateur, centré sur le rôle de l’épouse et de la mère au foyer parfaite. Au cœur de cette polémique se trouve l’influenceuse Nara Smith, souvent accusée de promouvoir ce mode de vie archaïque, malgré le fait qu’elle ne se revendique pas explicitement comme telle.
Nara Smith : une icône du mouvement « Tradwife »
Nara Aziza Smith, née le 27 septembre 2001 en Afrique du Sud et élevée à Francfort, en Allemagne, est devenue une figure emblématique du phénomène « tradwife ». Avec 11,5 millions de followers sur TikTok et 4,5 millions sur Instagram, elle incarne l’image de « la jeune mère au foyer idéale », malgré son refus de s’identifier directement à ce mouvement.
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Une vie familiale perçue comme exemplaire
À seulement 23 ans, Nara Smith est déjà mère de trois enfants et belle-mère d’une fille de sept ans. Mariée à Lucky Blue Smith, également mannequin, elle partage régulièrement des moments de sa vie familiale sur les réseaux sociaux. Ses vidéos montrent des recettes maison, allant de la préparation de lasagnes à la fabrication de chewing-gums et de beurre de cacahuète. Cette mise en scène d’une vie « parfaitement organisée et harmonieuse » renforce l’image traditionnelle qu’elle véhicule.
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Une présence soignée et idéalisée
Ce qui distingue particulièrement Nara Smith est la qualité de sa présentation sur les réseaux sociaux. Toujours impeccablement maquillée, coiffée et habillée, elle projette une « image de perfection » qui contraste avec la réalité souvent plus complexe des mères au foyer. Cette esthétique soigneusement cultivée contribue à la perception idéalisée de son mode de vie, suscitant à la fois admiration et critique.
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Une réaction négative face aux stéréotypes sexistes
Le mouvement « tradwife » représente un retour aux rôles de genre traditionnels, ce qui inquiète de nombreuses personnes luttant contre les stéréotypes sexistes et pour l’égalité des genres. Ce modèle de femme au foyer, au service de son mari et de ses enfants, est perçu comme « une régression dans la quête d’autonomie et d’indépendance des femmes ».
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Une popularité mondiale
Bien que principalement présent aux États-Unis, le phénomène « tradwife » s’étend désormais à d’autres pays, y compris la France. Des millions de vues sur des plateformes comme TikTok et Instagram montrent l’attrait de ce mode de vie pour une large audience, souvent composée de jeunes femmes cherchant des repères dans un monde en perpétuelle évolution.
Une influenceuse au cœur de la controverse
Malgré son absence de revendication directe, Nara Smith est souvent pointée du doigt comme une représentante du mouvement « tradwife ». Sa popularité et son influence sur les réseaux sociaux lui valent autant de soutiens que de détracteur·rice·s. Certain·e·s critiquent ses contenus comme étant « promoteurs d’un modèle de femme soumis aux attentes patriarcales », tandis que d’autres y voient une « célébration de la vie de famille et des valeurs traditionnelles ».
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La puissance de l’image
Les réseaux sociaux jouent un rôle crucial dans la diffusion des idéaux de beauté et de vie. Des influenceuses comme Nara Smith utilisent ces plateformes pour projeter une image de perfection qui peut influencer les aspirations et les comportements de leurs followers. Cependant, cette idéalisation peut aussi engendrer des pressions et des attentes irréalistes, en particulier chez les jeunes femmes.
Il est essentiel de promouvoir une diversité des rôles féminins sur les réseaux sociaux, permettant à chacune de s’identifier à des modèles qui reflètent leurs aspirations et leurs choix personnels. Le débat autour du phénomène « tradwife » souligne l’importance de questionner les normes imposées et de valoriser l’autonomie et l’indépendance des femmes dans toutes les facettes de leur vie.
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Le phénomène « tradwife » et l’influence de figures comme Nara Smith illustrent les tensions actuelles autour des rôles de genre et des attentes sociales envers les femmes. Si certain·e·s voient dans ce modèle une célébration des valeurs familiales traditionnelles, d’autres y perçoivent une régression des droits et de l’autonomie féminine. Ce débat reflète les évolutions sociétales en cours et souligne la nécessité de promouvoir une image équilibrée et diversifiée des femmes sur les réseaux sociaux.