La guerre entre le prince Harry et la presse à scandale britannique est loin d’être un simple feu de paille. Depuis plusieurs années, le duc de Sussex mène une croisade acharnée contre les tabloïds qui, selon lui, ont fait de sa vie « un terrain de chasse à la Une ». Le 21 janvier 2025, un rebondissement majeur a été annoncé : Harry et le groupe News Group Newspapers (NGN), propriétaire de The Sun et du défunt News of the World, seraient sur le point de conclure un accord financier. Décryptage.
Une négociation intense… mais stratégique
Devant la Haute Cour de Londres, l’avocat du groupe NGN, Anthony Hudson, a lâché une petite bombe : « Les avocats des deux parties sont engagés dans des négociations très intenses depuis ces derniers jours et la réalité est que nous sommes très proches d’un accord ». Un tel accord financier pourrait être un moyen, pour le prince Harry et le groupe NGN, propriétaire du média The Sun, d’échapper à une exposition médiatique massive et un procès.
Le combat de Harry contre les tabloïds : un marathon, pas un sprint
Si cet accord venait à être officialisé, il s’inscrirait dans un long parcours semé de batailles judiciaires. Le prince Harry, désormais installé en Californie avec Meghan Markle et leurs deux enfants, n’a jamais caché sa rancœur envers la presse britannique. En 2023, il avait remporté une victoire retentissante contre l’éditeur du Daily Mirror, prouvant que des articles publiés à son sujet avaient été obtenus via le piratage de messageries téléphoniques.
Cette fois-ci, les accusations ne concernent pas directement les écoutes téléphoniques, un délai légal étant écoulé. Harry accuse The Sun d’avoir utilisé des détectives privés pour recueillir des informations personnelles de manière illégale, notamment il y a plus d’une décennie. En bref, il reproche à certains tabloïds d’avoir transformé sa vie en véritable feuilleton médiatique, parfois au mépris de l’éthique et des lois. Et ce combat, le prince Harry le mène aussi pour l’honneur de sa mère, la princesse Diana. Persuadé que les paparazzis ont joué un rôle clé dans sa mort tragique en 1997, il semble déterminé à protéger sa propre famille de ce qu’il considère comme une presse prédatrice.
Des précédents coûteux pour NGN
Le groupe NGN, propriété de l’empire de Rupert Murdoch, n’en est pas à sa première danse avec la justice. Depuis le scandale des écoutes illégales des années 2000, NGN a dû mettre la main à la poche pour régler des centaines de litiges. Selon les médias britanniques, environ 1,18 milliard d’euros ont déjà été versés à des plaignants pour éviter des procès publics. Même des figures célèbres comme le prince William ou l’acteur Hugh Grant ont opté pour des règlements à l’amiable. Hugh Grant, par exemple, avait expliqué qu’un procès lui aurait coûté environ 11,8 millions d’euros, même en cas de victoire.
Un tournant pour la presse britannique ?
L’accord potentiel entre le prince Harry et NGN pourrait bien marquer un tournant dans la relation, souvent toxique, entre la famille royale et les tabloïds britanniques. Bien sûr, ce ne serait pas la fin des scandales, mais cela enverrait un message fort : même les institutions médiatiques les plus puissantes peuvent être tenues responsables de leurs actions.
Dans son autobiographie de 2023, Le Suppléant, Harry n’avait pas mâché ses mots en qualifiant Rupert Murdoch de « maléfique ». Il avait également déclaré, lors d’un événement organisé par le New York Times, qu’il était déterminé à « faire rendre des comptes » aux tabloïds. Cet accord, s’il est finalisé, pourrait donc être un pas significatif vers cet objectif.
Si un accord est signé, le prince Harry évitera un nouveau procès public et tournera peut-être une page importante dans sa guerre contre les tabloïds. Il reste à voir si cet épisode marquera une réelle évolution dans les pratiques journalistiques ou s’il ne sera qu’un chapitre de plus dans l’histoire tumultueuse entre les Windsor et la presse britannique.