Son tube « Ma Philosophie » est devenu un hymne à la confiance en soi, une chanson thérapeutique pour toutes les femmes en mal d’estime. Écouté en boucle dans les baladeurs et les postes de radio, il est encore d’actualité. Pourtant, Amel Bent, qui en est l’heureuse auteure, n’a pas toujours levé la tête et bombé le torse comme elle le proclame dans ce titre qui a lancé sa carrière. Dans l’émission « On se tutoie », animée par Jean-Luc Reichmann, la chanteuse française revient sur son tortueux parcours jusqu’à l’acceptation. Si aujourd’hui, Amel Bent est en paix avec son reflet et incarne une femme pleine d’assurance, il lui a fallu du temps pour aimer son corps et appliquer, dans sa vie, les paroles de « Ma Philosophie ».
« Ma Philosophie », son remède contre les complexes
« Je n’ai qu’une philosophie, être acceptée comme je suis ». Cette phrase, qui marque le début du tube à succès « Ma Philosophie » est riche de sens et sonne la fin des complexes. Pourtant, à ses débuts, Amel Bent la chantait sans grande conviction. Malgré une confiance apparente, l’artiste française, à la voix ronde et chaude, était mal dans sa peau et ne voyait que des défauts à l’intérieur du miroir.
Si dans son titre, elle dit avec aplomb « Moi, j’ai des formes et des rondeurs, ça sert à réchauffer les cœurs ». De l’autre côté des projecteurs, ses courbes lui suscitaient surtout des haut-le-cœur et du malheur. Dans l’émission « On se tutoie ? » diffusée sur Nostalgie, Amel Bent affirme que cette musique, pensée comme une célébration de soi, une symphonie du self-love, lui faisait l’effet d’un antidote. Plus elle la chantait, plus elle croyait en ces mots gratifiants. Mais ce n’était pas suffisant pour réparer son estime, sacrément endommagée.
« J’étais très complexée et chanter ‘Ma philosophie’ me faisait du bien, mais ne me soignait pas vraiment. Donc, je me suis dit comme je suis née pour le public à la télé, peut-être que ce besoin que j’ai de prendre possession de mon corps, de faire la paix avec lui, peut-être qu’il faut que je le fasse sous le regard des gens », confie-t-elle au micro de Jean Luc Reichmann
Danse avec les stars, un défi personnel stressant, mais libérateur
Pour braver ses insécurités et renouer avec son reflet, Amel Bent a investi le parquet de Danse avec les Stars en 2012. La chanteuse, qui a le rythme dans la peau, a fait valser son corps sous les yeux de milliers de téléspectateurs. Guidée par son partenaire de scène Christophe Licata, elle a suscité les éloges du jury avec des performances dignes d’une professionnelle. Pourtant, ce que le public ignorait, ce qu’Amel Bent était terrorisée à l’idée de se lancer sur la piste, dans un simple justaucorps.
Pour elle, c’était presque une mise à nue, un grand écart en dehors de sa zone de confort. « Le premier prime, je me souviens, je pleurais avant. Je me disais : ‘Tout le monde va me trouver grosse' », avoue-t-elle les yeux mouillés. Mais pas question pour elle de reculer et de se replier dans la peur. Amel Bent, battante dans l’âme, a redoublé d’efforts pour décrocher, non pas la lune, mais une victoire sur ses complexes.
« J’avais envie de changer le regard sur moi, j’avais envie de me prouver que c’était possible, que ce n’était pas parce que j’avais des formes et des rondeurs que j’allais être un gros sac qui ne peut pas bouger […] Je l’ai fait, je me suis battue, parfois, je faisais le double des répèt’ des autres », révèle-t-elle
Une expérience qui lui a fait changer de regard sur son corps
Se déhancher, tutoyer la piste dans les bras d’un partenaire rassurant, tout simplement mettre son corps en mouvement et l’exposer à la face du monde a été profondément salvateur pour Amel Bent. Elle est d’ailleurs ressortie grandie de ce show dans lequel elle n’a pas manqué de briller.
Cette expérience n’a pas seulement été un point de plus sur son CV d’artiste. Elle a musclé sa confiance, en plus de ses mollets. Après ça, elle a également appris à remercier son corps pour tout ce qu’il peut faire plutôt que de le blâmer. Depuis son passage sur le plateau de Danse avec les Stars, Amel Bent est en harmonie avec elle-même et donne de la résonance au texte de « Ma Philosophie ».
« La tournée qui a suivi, j’ai senti la différence, il y a eu un avant et un après, c’est comme si j’avais réglé plein de trucs par rapport à mes complexes », relativise-t-elle
Amel Bent n’a jamais eu peur de prendre le micro pour faire passer des messages forts. Au-delà de « Ma Philosophie », qui agit comme un pansement sur nos courbes et qui adoucit nos complexes, la chanteuse prépare un nouvel single tout aussi prometteur. Elle a d’ailleurs révélé un morceau intitulé « Décharge mentale », qui dénonce la charge mentale des femmes. Un autre combat.