Il était une fois, des princesses Disney avec de l’embonpoint. Ces héroïnes qui ont jeté des paillettes dans nos yeux d’enfants ont retrouvé quelques kilos sous le crayon de Crystal Walter, alias neoqlassicalart sur Instagram. Arielle, Jasmine, Blanche-Neige… toutes ont laissé leur taille fine et leur jambe fuselée de l’autre côté du château pour une représentation plus juste.
Grâce à la brillante artiste, ces figures féminines à la vie rêvée ont gagné une taille de bonnet ainsi qu’un ventre rebondi. On tire notre révérence à ce parti-pris inclusif ! Bienvenue au royaume des rondeurs.
Renouveler l’image des princesses Disney pour le bien-être des fillettes
En une dizaine d’années, la diversité s’est frayée un chemin au cœur de ces histoires qui se concluent toujours sur une fin heureuse. Que ce soit Tiana dans la princesse et la Grenouille ou la téméraire Vaiana, élancée vers la légende du bout du monde, Disney rompt doucement avec le culte de la blancheur. Mais il aura fallu près de 70 ans à Disney pour voir au-delà des visages pâles.
Ce n’est pas un scoop, en matière de réalisme, Disney est à la traîne. Libéré, délivré, le corps des princesses Disney ? Pas vraiment. Depuis qu’elles existent, les princesses Disney héritent toujours d’une silhouette svelte qui rappelle celle des pin-ups. Un tour de magie bien rôdé qui stigmatise dès le plus jeune âge. Celles qui trônent au sommet des idoles de jeunesse content le mythe de la maigreur, malgré elles.
Lassée de cette représentation étriquée et complexante, l’artiste Crystal Walter gomme ces vilaines frontières du poids au détour de portraits body positive décapants. Derrière sa collection « Chubby Disney Ladies » l’illustratrice d’origine américaine redessine des princesses Disney, en phase avec la réalité. Bourrelets, poitrine généreuse, cuisses qui se touchent… face à cette remise à niveau créative, les stéréotypes ne font pas le poids.
Effacer la perfection au profit de modèles fidèles à la réalité
L’artiste aussi a baigné dans cet univers enchanteur fait de cheval blanc, de carrosses et de princes charmants. Mais pour elle, la féerie n’a pas eu l’effet espéré. Dans une interview livrée au magazine Insider, Crystal Walter évoquait un douloureux souvenir d’enfance.
À l’âge de 8 ans, elle est invitée à une fête d’anniversaire sur le thème « princesse Disney ». Une occasion en or pour la fillette qui peut enfin se mettre dans la peau de ses héroïnes préférées. Pourtant, les essayages font retomber l’euphorie. Quasiment aucun des costumes ne collent à sa taille. Et dans la vraie vie, pas de marraines, ni de bonnes fées pour ajuster l’ensemble à coup de « bibidibobidibou ».
« Je pense que c’est la première fois que je pensais vraiment que mon corps était trop gros (…). Dans mon esprit, cela signifiait que je ne serais jamais la princesse que je voulais être en grandissant », précisait Crystal Walter au média Insider
Cette expérience personnelle marquante lui a servi de déclic. Aujourd’hui, elle chausse son stylo pour le bien commun. Grâce à ce projet inclusif, les princesses Disney revêtent enfin des formes généreuses. Mais pas que. Les princes aussi ont droit à ce regain de courbes. Ils perdent quelques muscles au profit d’une brioche confortable.
Une voie d’accès royale pour s’identifier plus facilement
Dans les Disney, les personnages avec des formes sont généralement relégués au second plan ou alors ils font partie du clan des méchants. C’est le cas d’Ursula, sorcière des mers qui ruine le quotidien de la Petite Sirène. Mais Crystal Walter leur redonne le premier rôle. Ces princesses Disney revisitées en version 46 ont d’ailleurs fait une entrée remarquée sur la toile.
Le bal des critiques n’a pas tardé à s’ouvrir, entachant la visée salutaire du projet. Certain.e.s internautes reprochaient à l’artiste de glorifier l’obésité. Mais devant cette déferlante de haine, Crystal s’est défendue avec tact « les vies des gens gros sont égales et valent la peine d’être vécues au même titre que les autres”. Heureusement, des réactions positives et encourageantes ont fait pencher la balance de son côté. Selon elle, certaines personnes ont été particulièrement touchées parce qu’elles bénéficiaient enfin de personnages auxquels s’identifier.
Encore empreints de clichés coriaces, les Disney s’attirent les foudres d’un public plus engagé que jamais. À l’heure ou la cancel culture fait rage, les classiques de notre enfance sont en danger de mort. Consentement dans la Belle au Bois Dormant, racisme niché aux creux du Livre de la Jungle… Disney perd de son éclat initial. Et des artistes n’hésitent pas à réécrire un chapitre Disney conjugué au « sans gênes ». Dans la même veine que Crystal Walter, Anna Belenkiy montrait ainsi les princesses Disney enceintes.