On se pensait bien placé·e·s en la matière, force est de constater qu’il y a encore des progrès à faire selon la marque de prêt-à-porter de sport Reebok. Cette dernière a réalisé une enquête sur la représentation de la diversité dans l’univers du fitness et sur les réseaux sociaux. Pour cela, elle a analysé les pays et les influenceur·euse·s le plus impliqué·e·s dans le mouvement body positif à travers le monde. Et surprise, la France n’est même pas dans le top 10 !
Loin derrière le Royaume-Uni, les États-Unis et l’Irlande
Nous qui étions déjà présents à sa naissance, pouvons affirmer que le mouvement body positive a explosé depuis ces dernières années. Impulsées par les influenceur·euse·s, les anonymes et maintenant, les marques, qui prennent le virage de la mode inclusive.
Joe Mitton, coach sportif chez MittFit, affirme à Reebok que la notion d’acceptation de tous les corps à été le moteur principal de ce mouvement positif. En outre, les réseaux sociaux sont parfaits pour « présenter le meilleur de nos vies » mais aussi pour montrer ce que nous voulons dire par « afficher un corps normal ».
Toujours selon l’étude de Reebok, le mouvement body positif a pris une ampleur énorme au Royaume-Uni. Notamment auprès des médias qui ont relayé en masse ce mouvement positif. Il arrive donc à la première place du classement. Il est suivi de près par les États-Unis. Vient ensuite l’Irlande, avec la plus grande couverture médiatique sur le sujet de l’inclusivité corporelle.
En comparaison de ses voisins, la France a encore fort à faire, tant au niveau de l’inclusivité que de la diversité du paysage médiatique. Avec un score de 2,86, nous sommes loin derrière le Royaume-Uni (8,84) et l’Irlande (8,20).
Supprimer la pression sociale
Pour faire simple, le mouvement body positive rejette l’idée qu’une taille soit plus attrayante qu’une autre. Il déclenche désormais de fortes émotions selon s’il est appliqué ou non par les marques. Ceci surtout chez les femmes. Selon Jenna Rigby, coach en transformation :
« Il y a une pression accrue dans l’industrie du fitness pour prouver son inclusivité aux personnes de toutes tailles. »
Grâce au mouvement body positif, on vient supprimer la pression sociale. Joe Mitton précise :
« Nous devons absolument cesser de faire pression sur les gens (principalement les femmes) pour qu’ils adoptent un certain comportement. Et nous concentrer sur la manière dont nous pouvons nous aider les uns les autres. Nous devons réduire les objectifs irréalistes que les gens pensent devoir atteindre pour « être heureux·euses ». C’est à ce niveau que les communautés fitness ont un rôle important. Simplement en se soutenant les uns les autres, en responsabilisant et éduquant sur ce qu’il faut faire. »
« La notion de perfection a évolué sur les réseaux sociaux »
Vous l’avez très certainement constaté si vous êtes adepte des réseaux sociaux, on constate une manière plus inclusive et positive de parler de notre corps. Ceci, en opposition avec l’image « parfaite » à laquelle nous sommes habitué·e·s depuis des décennies. Toujours selon Jenna Rigby :
« La notion de perfection a évolué sur les réseaux sociaux. Alors qu’il y a dix ans un·e influenceur·euse fitness n’affichait que de jolies photos de ses entraînements, aujourd’hui les gens recherchent des influenceur·euse·s plus « authentiques » à suivre. Ils souhaitent trouver d’autres mamans, des femmes âgées… Qui leur ressemble et qui prouvent que ce mode de vie est possible et non inaccessible. »
Selon l’étude de Reebok, c’est le Royaume-Uni qui compte le plus grand nombre d’influenceur·euse·s adhérent·e·s au mouvement body positif. Dans le détail : 8,37 % des posts réalisés par les influenceur·euse·s fitness anglais·es les plus populaires concernent le sujet de l’inclusivité. En France, c’est seulement 4,30 % des posts réalisés par le top 10 des influenceurs fitness qui traitent de l’inclusivité.
Il est clair que les tendances de consommation et les changements culturels liés à ce mouvement social ont influencé la manière dont les médias abordent et promeuvent le sujet de la diversité. En 2018, près d’un tiers des mannequins (homme et femme) défilant sur les podiums new-yorkais pouvaient être considérés comme « représentant de la diversité ».
À contrario, on se souvient de la descente aux enfers médiatiques de Victoria’s Secret, qui a pendant longtemps refusé de prendre le virage de l’inclusivité. Plus qu’un effet de mode, le mouvement body positif aide les femmes et les hommes à s’accepter et surtout, à se sentir plus représenté.es. Nous lui souhaitons de se développer encore plus !