Le mouvement de body acceptance fait de plus en plus de bruit avec les nombreuses campagnes se multipliant sur le sujet. Mais aujourd’hui, être body positive ne serait-ce pas une façon de banaliser l’obésité et une excuse pour être en mauvaise santé ? C’est ce que certains pensent. Explications sur cette « théorie ».
Être body positive, qu’est-ce que c’est ?
Que nous soyons gros ou minces, nous sommes tous quoiqu’il arrive extrêmement critiques vis-à-vis de notre corps. Nous ne nous trouvons jamais assez beaux, nous aimerions tous ou presque changer quelque chose chez nous, bref, nous sommes rarement heureux à 100% du physique que nous avons.
Ce n’est pas quelque chose d’inné d’ailleurs. On nous inculque dès la plus tendre enfance ce qu’est la beauté et on nous apprend par la même occasion que tout ce qui s’en écarte n’est pas beau. Problème, nous sommes nombreux à ne pas correspondre ou en tout cas, pas totalement à ce stéréotype, que nous soyons un homme ou une femme d’ailleurs.
Ce sentiment de ne pas être assez, pas assez beau, pas assez mince, pas assez grand etc peut alors être la source d’une véritable souffrance et d’un manque réel d’estime personnelle.
C’est donc face à cette triste réalité, pour la contrer, que le mouvement de body acceptance est né. Apprendre à aimer son corps, accepter de ne pas être comme les stéréotypes que l’on voit à la télé, revendiquer une beauté multiple, réclamer le droit à la différence, retrouver pouvoir et confiance en soi, voilà ce qu’être body positive signifie.
Ne serait-ce pas une façon de banaliser l’obésité ?
Parmi les militants du mouvement de body acceptance, on trouve beaucoup de gens en surpoids ou obèses. Et c’est ici que de nombreuses personnes grincent des dents. Car pour elles, il n’y a rien de « positif » à être en surpoids, ces personnes faisant à chaque fois l’amalgame entre surpoids et mauvaise santé. Être body positive pour eux revient à banaliser l’obésité et à faire comme si être obèse n’était pas grave.
Il est vrai que nous sommes en droit de nous poser la question finalement. Est-ce que dire qu’il faut aimer son corps et que tout le monde est beau ne finirait pas par faire croire aux gens que finalement, être obèse, ce n’est pas si grave que cela.
Quel impact le discours de personnalités comme Tess Holliday peut-il avoir sur nous ? Ne finirions-nous pas finalement par banaliser le surpoids et par accepter d’être gros ?
Trop de gens se trompent encore trop souvent de message
Être body positive pourrait effectivement poser un problème si le message que ce mouvement voulait faire passer était que « être obèse, c’est super chouette ». Si certaines personnes ont le poil qui se hérisse d’ailleurs en voyant des obèses parler de body acceptance, c’est à cause de ce malentendu.
Car qu’on se le dise, ce n’est pas le message que l’on devrait comprendre ici. Les adeptes du mouvement body positive ne militent pas pour avoir le droit d’être obèse et/ou en mauvaise santé.
Ils militent pour avoir le droit dans un premier temps d’être respectés. D’être considérés comme des êtres humains. Pour avoir le droit à de l’estime personnelle comme tout le monde, pour avoir le droit d’aimer leur corps et de se trouver beaux dans une société qui les considère comme la moitié d’un être humain.
Ce qu’ils disent dans un deuxième temps c’est que la haine de soi ne devrait jamais être le moteur de quoi que ce soit dans la vie de qui que ce soit.
Aimer son corps, c’est avoir envie de lui faire du bien, de prendre soin de lui.
Ne plus le nier, c’est être à son écoute, c’est avoir envie de le préserver en faisant du sport, c’est moins risquer de développer des troubles du comportement alimentaire, c’est être moins stressé, moins déprimé, plus heureux et avoir plus confiance en soi. En soi, c’est une bonne excuse pour être en bonne santé, un sujet qui tient tant à coeur à nos détracteurs…