« On peut être gros et plaire » : Nicolas nous parle d’acceptation de son corps

Nicolas est plasticien et président de l’association gay Les Ours de Paris. À 45 ans, il assume parfaitement son surpoids et l’affirme « on peut être gros et plaire ». Mais derrière cet épanouissement se cache aussi et surtout un long chemin d’acceptation de son corps, chemin semé d’embûches. Ce parcours inspirant, Nicolas le raconte dans le super podcast « Moi aussi je suis gros.se » proposé par Gentside et NEON.

Se découvrir gros dans les yeux de l’autre

Si Nicolas est aujourd’hui un homme bien dans sa peau, cela n’a pas toujours été le cas. Dans une interview accordée à Gentside et NEON pour le podcast « Moi aussi je suis gros.se », il raconte comment il s’est découvert gros dans les yeux et les gestes des autres.

« Les copains se moquaient de moi parce que j’étais gros. On m’a fait comprendre que je n’étais pas assez beau pas assez bien. »

« Aujourd’hui quand je regarde mes photos de quand j’avais 16-17 ans je pesais 85 kg pour 1m83. Je n’étais pas gros on me disait que j’étais gros. On m’a traité comme quelqu’un de gros à un point où j’ai dû faire de la chirurgie parce que les mecs me pelotaient les seins. »

Les complexes et les doutes s’installent, alors que Nicolas entre dans la vie adulte.

« Quand j’avais 22 ans pour moi c’était la fin du monde d’être gros. Je me disais « putain mais je vais ne plaire à personne ». En plus chez les gays c’est aussi compliqué cette image du corps. »

Nicolas tente alors par tous les moyens de changer ce corps avant de finir par l’accepter.

« J’ai fait des régimes, j’ai fait de la chirurgie esthétique, j’ai mangé des cachets, des poudres, j’ai tout fait. Aujourd’hui je me dis « c’est ok. C’est pas cool. C’est ok. Ça va. » »

Il va alors réaliser que l’on peut être gros et plaire.

Séduire « grâce » à son poids, pas « malgré »

Si être un homme en surpoids n’est jamais simple lorsqu’il s’agit d’avoir confiance en ses capacités de séduction, cela semble d’autant plus difficile lorsqu’on est gay.

« Les images qu’on voit généralement sur les magazines, c’est assez stéréotypé. Je veux dire, je suis gay. Sur les magazines il y a aussi les mêmes images, les mêmes mecs musclés et tout ça. Ça a mis assez de temps pour qu’on voie d’autres genres de mecs. »

Nicolas troque alors ces représentations stéréotypées du corps masculin contre des images mentales plus positives, inspirées de ses rencontres. Sa confiance en lui s’en ressent et il l’affirme : « on peut être gros et plaire ».

« Aujourd’hui je me dis « oui on peut aussi m’aimer à cause de mon poids, à cause de la forme de mon corps ». »

Plus question pour lui de s’excuser d’être en surpoids et encore moins de compenser.

« Avant on était obsédé par ça. Cette idée de se faire pardonner quelque chose. Je veux que tu m’aimes malgré que je sois gros donc je suis gentil, donc je suis rigolo, donc je suis serviable. Un jour il faut se dire, on peut nous aimer aussi pour ça. »

Un changement de perspective qui ouvre des horizons nouveaux, en matière de séduction comme ailleurs.

Le refus de s’enfermer dans les clichés

Accepter son poids passe aussi par comprendre les clichés qui pèsent sur les gros. Il faut alors s’en détacher mais aussi refuser de s’enfermer dans certains de ces stéréotypes que l’on pourrait croire positifs.

« Le tout c’est de ne pas s’enfermer et se faire enfermer dans cette image-là. On n’est pas des ours en peluche. On n’est pas tous gentils. »

Et de conclure :

« Voilà, je suis gros. Il y a des gens à qui ça plaît et des gens à qui ça ne plaît pas. Un jour, on est quand même rassuré de savoir qu’on peut être gros et plaire. On est toujours le moche de quelqu’un de toute façon. Mais je ne vais pas te dire que je vais plaire à tout le monde. Mais tant que je plais à 1 personne, moi ça me suffit. »

Qu’importe qu’il plaise à tout le monde, Nicolas a appris à se plaire à lui-même. Une formidable victoire dans ce parcours d’acceptation de soi qui avait donc très mal commencé.

Retrouvez un extrait vidéo et le podcast « Moi aussi je suis gros.se » de Gentside et NEON en intégralité ci-dessous.



Le podcast :

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Carole Guidon
Carole Guidon
Les rondeurs ne sont pas synonymes de laideur. Le corps gros n'est pas forcément un fardeau. Moi-même, je suis une jeune fille ronde et épanouie qui s'assume. J'aime la vie et les plaisirs simples. Et j'ai à cœur de militer au quotidien contre la grossophobie qui gangrène notre société. Derrière chaque corps se cache une histoire, heureuse ou douloureuse, mais toujours unique, qu'on gagnerait à accueillir avec respect et humilité.
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