Après les célèbres « Dieux du Stade », place aux Reines du foot ! Dans un coin de la Dordogne, à Calès, une équipe pas comme les autres a décidé de faire parler d’elle. Ces footballeuses, dont la plus jeune a 50 ans et la doyenne 72, ont eu l’audace de poser nues pour un calendrier. Objectif ? Financer leur participation à la Coupe du monde des grands-mères en Afrique du Sud en 2025. Mais derrière cette initiative se cache surtout une aventure humaine et sportive extraordinaire.
Quand tout a commencé…
L’histoire débute en juillet 2023, avec une idée de Karine Van den Eynde, alors âgée de 60 ans. Amoureuse de la vie et toujours en quête de nouveaux défis, elle a lancé un appel : « Pourquoi ne pas monter une équipe de football réservée aux femmes de plus de 50 ans ? ». À la surprise générale, une poignée de volontaires s’est présentée, prêtes à enfiler des crampons pour la première fois.
Dans un reportage du JT de TF1, Joëlle Mayer, 70 ans, se souvient de ces débuts avec tendresse : « C’était du grand n’importe quoi, mais on riait tellement ! ». Quinze mois plus tard, ce qui devait être une activité récréative est devenu une passion sérieuse. Elles étaient 8, elles sont désormais une trentaine. Les entraînements bihebdomadaires dans la petite commune de Calès ressemblent de moins en moins à des séances improvisées et de plus en plus à de véritables stages intensifs.
Poser nue : un acte symbolique
Pour financer leur aventure sud-africaine, ces joueuses intrépides ont décidé de bousculer les conventions. Plutôt que de vendre des gâteaux ou organiser des loteries, elles ont choisi de poser nues pour un calendrier. Une idée aussi audacieuse que symbolique. « À un certain âge, on devient invisible. On ne nous regarde plus, comme si on avait passé la date de péremption », explique la trésorière du club. « Ce calendrier, c’est notre manière de dire que nous sommes toujours là, et que nos corps ont une histoire à raconter ». Résultat : 300 exemplaires vendus à 14 euros pièce.
Évidemment, poser nue n’était pas une obligation. Certaines ont préféré rester derrière l’objectif, tandis que d’autres, plus téméraires, se sont prêtées au jeu avec un mélange d’humour et de fierté.
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Un défi collectif avant tout
Ces mamies footeuses ont découvert un plaisir inattendu : celui de l’esprit d’équipe. Pour Anna, 57 ans, jouer au foot évoque les sensations de l’enfance : « Vous savez, quand vous êtes dehors et que vous ne voulez pas rentrer malgré l’appel de vos parents. Sur le terrain, c’est pareil, on ne voit pas le temps passer ». Mais leur passion les a emmenées bien au-delà des frontières de la Dordogne. Après avoir disputé des tournois locaux et même un match à Séville, elles visent désormais la Coupe du monde des grands-mères, un événement réunissant 32 pays. « À notre âge, on nous dit souvent qu’on ne peut plus faire grand-chose. Eh bien, nous prouvons le contraire ! », s’amuse Karine.
Au-delà du calendrier, cette aventure a soudé ces femmes comme jamais. Joëlle confie : « Ce club est devenu une famille. On se motive les unes les autres, on rit, on pleure, on partage nos victoires et nos défaites ». Une énergie communicative qui inspire aussi leurs proches. « Elles ont fait des progrès énormes ! Et surtout, elles montrent qu’il n’y a pas d’âge pour se lancer dans quelque chose de nouveau », s’enthousiasme un supporter fidèle.
Les Reines du foot de Calès n’ont pas encore foulé les terrains sud-africains, mais elles ont déjà marqué des points. Leur initiative dépasse largement le cadre du sport. En prenant la pose et en chaussant leurs crampons, elles envoient un message puissant : il n’est jamais trop tard pour vivre ses rêves et repousser ses limites. Avec leur calendrier et leur insatiable énergie, ces femmes redéfinissent les standards. Avant même la Coupe du monde, elles ont déjà remporté leur plus belle victoire : celle de la confiance, de l’amitié, et de la joie de vivre !