Le yoga a longtemps été associé à une image bien précise : des corps minces et parfaitement alignés dans des postures complexes, souvent sous une lumière tamisée et dans une ambiance zen presque irréelle. Cette vision du yoga, idéalisée et excluante, est aujourd’hui en train de changer. Jessamyn Stanley, professeure de yoga, autrice et entrepreneuse américaine, bouscule ces codes et redéfinit la pratique du yoga en la rendant accessible à toutes les morphologies. Avec son approche inclusive et body positive, elle prouve que le yoga n’a pas besoin de ressembler à une page de magazine pour être authentique, puissant et profondément transformateur.
S’accepter soi avant d’aider les autres
Originaire de Caroline du Nord, Jessamyn Stanley n’a pas eu un chemin linéaire vers le yoga. Elle découvre cette discipline dans une période difficile de sa vie, alors qu’elle lutte contre la dépression. Ce qui commence comme une tentative de se reconnecter à son corps devient rapidement une passion, puis une mission. Mais entrer dans le monde du yoga n’a pas été simple.
Jessamyn s’est rapidement heurtée à une réalité : le yoga, tel qu’il est souvent présenté, ne semblait pas conçu pour des corps comme le sien. Les classes de yoga classiques étaient peuplées de corps minces, dominées par une esthétique élitiste. Elle ressentait clairement qu’elle ne correspondait pas au modèle dominant, une expérience partagée par beaucoup de personnes rondes ou grosses, racisées ou LGBTQ+.
Au lieu de se laisser décourager, Jessamyn a décidé de faire de cette différence une force. Elle a compris que le problème ne venait pas de son corps, mais du regard limité que la société porte sur ce que doit être le bien-être. Son message est simple mais puissant : le yoga appartient à tout le monde, quel que soit le corps que l’on habite.
The Underbelly : une plateforme pour tous les corps
Pour transformer cette vision en réalité, Jessamyn a cofondé The Underbelly, une plateforme de yoga en ligne pensée pour accueillir tous les corps et toutes les identités. Loin des clichés de studios immaculés et de leggings ultra-tendance, The Underbelly propose plus de 200 cours de yoga et de méditation adaptés à différents niveaux, morphologies et états d’esprit.
Jessamyn a imaginé cet espace comme un « sanctuaire de liberté ». Ici, pas de jugement, pas de pression pour ressembler à un modèle ou pour tenir une posture parfaite. L’objectif n’est pas de performer, mais de se reconnecter à soi-même. Elle encourage ainsi ses élèves à explorer le yoga de manière intuitive, à écouter leur corps et à honorer leurs propres limites. Ce qui distingue The Underbelly, c’est la manière dont Jessamyn célèbre les corps dans toute leur diversité. Elle ne cherche pas à « corriger » ou « améliorer » quoi que ce soit – elle invite simplement chacun à s’accepter tel qu’il est, avec bienveillance et authenticité.
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Une voix influente pour la diversité et l’inclusion
Jessamyn Stanley est bien plus qu’une professeure de yoga, elle est une véritable voix pour la diversité dans le monde du bien-être. Elle utilise sa plateforme et sa visibilité sur Instagram pour aborder des sujets souvent laissés de côté dans ce milieu : le racisme, la grossophobie, l’homophobie et le manque général d’inclusivité dans la pratique du yoga.
Dans son livre « Yoke: My Yoga of Self-Acceptance », Jessamyn explore ces thèmes avec sincérité. Elle y raconte son parcours personnel vers l’acceptation de soi, tout en déconstruisant les structures oppressives qui influencent la manière dont nous percevons le yoga et le bien-être. Elle pousse ses lecteurs à questionner leurs propres préjugés et à envisager le yoga comme un outil de guérison collective, et pas seulement individuelle.
Ce discours tranche avec le ton souvent élitiste du monde du bien-être. Jessamyn rappelle que le yoga n’a pas besoin d’être esthétiquement parfait pour être authentique. Le bien-être ne devrait pas être une récompense réservée à une élite mince et blanche, il doit être un « droit » universel.
Une pratique authentique et libératrice
Dans ses cours, Jessamyn met l’accent sur le ressenti plutôt que sur l’apparence. Ce qui compte, ce n’est pas de réussir à faire un poirier ou à toucher ses orteils, mais de se sentir bien dans son corps. Elle encourage ses élèves à se poser une question simple : « Comment est-ce que je me sens ? » au lieu de « À quoi est-ce que je ressemble ? ». Cette approche permet de libérer le yoga des contraintes sociales et esthétiques.
Jessamyn incite à prendre conscience du souffle, à ressentir l’étirement, à accueillir les sensations sans jugement. Si une posture semble trop difficile ou inconfortable, elle invite à la modifier, à la simplifier, ou à l’abandonner temporairement. Pas de pression, pas d’attente. Dans une société qui valorise tant la performance et la perfection, cette philosophie est profondément libératrice. Jessamyn aide ses élèves à se réapproprier leur corps, non pas comme un objet à façonner ou à maîtriser, mais comme un espace de liberté, de plaisir et de respect.
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Un modèle inspirant
En redéfinissant la manière dont nous abordons le yoga, Jessamyn Stanley fait bien plus qu’élargir l’accès à cette pratique – elle change notre manière de penser le bien-être. Elle prouve que le yoga n’est pas réservé à une élite, mais qu’il est un outil de transformation personnelle et collective, accessible à tout le monde, indépendamment de la taille, de la couleur de peau ou de l’identité de genre.
Jessamyn Stanley incarne une nouvelle génération de professeures de yoga, plus inclusive, plus authentique et résolument tournée vers la diversité. À travers sa pratique et son discours, elle nous rappelle que le bien-être n’est pas une question de poids, de souplesse ou d’apparence – c’est une question de respect envers son propre corps.
En révolutionnant le yoga pour toutes les morphologies, Jessamyn Stanley fait bien plus que casser les codes – elle ouvre un espace où chaque personne peut enfin se sentir acceptée et pleinement légitime.