JO 2024 : cette athlète, attaquée sur son poids, riposte avec brio !

Médaillée de bronze du rugby à 7 lors de ces JO de Paris 2024, Ilona Maher fait beaucoup parler d’elle. Et pas seulement sur la pelouse. Lorsqu’elle n’a pas de ballon ovale entre ses mains, elle joue sur un autre terrain : les réseaux sociaux. Sur son compte TikTok, où elle possède un beau fan-club de 2,2 millions d’abonnés, la rubgywoman publie des vidéos à connotation humoristique et se fait aussi le porte-drapeau d’une beauté loin des standards. Malgré toute la positivité qui émane de ses contenus, ses détracteurs ne peuvent s’empêcher de tacler son physique. Accusée de ne pas avoir l’apparence « type » d’une athlète, Ilona se défend de la plus belle des manières et délivre une précieuse leçon de body positivisme à sa communauté. La jeune prodige américaine donne un coup de pied admirable dans les stéréotypes de beauté. Elle mérite le titre de la meilleure punchline de l’année.

Ilona Maher, la rugbywoman victime de grossophobie ordinaire

Ilona Maher a propulsé son équipe à la troisième place du podium olympique sur la pelouse du Stade de France le 30 juillet dernier. Pourtant, celle qui a défendu les couleurs des États-Unis au rugby à 7, est plus acclamée pour ses performances sur la toile que pour ses passes entre les poteaux. Depuis son arrivée au village olympique, son compte est devenu une sorte de journal intime croustillant. Sur fond d’humour et d’auto-dérision, elle partage son actualité au sein de ce lieu clos. Véritable vedette 2.0, elle fédère 2,2 millions d’abonnés et surclasse tous ses homologues à l’épreuve de l’influence, y compris le grand Antoine Dupont.

Au-delà des vidéos clownesques qu’elle partage le sourire accroché aux lèvres, Ilona Maher mène aussi un match permanent contre les remarques non sollicitées et les atteintes sur son poids. Trop charpentée, trop masculine, pas assez athlétique… la carrure d’Ilona Maher est sans cesse discréditée. Selon les commentaires de certains internautes, visiblement pas venus en tant que supporters, les abdos et la silhouette svelte semblent encore être des prérequis pour mériter sa place dans le sport de haut niveau. Mais la rugbywoman à l’humour implacable sait se protéger des coups et pas seulement physiques.

Récemment, elle s’est fait attaquer sur son IMC. Le fameux indice de masse corporelle que beaucoup voient comme un indicateur de « bonne santé ». Décrié par une certaine partie de la classe médicale, car il ne fait pas la distinction entre masse musculaire et masse grasse, il suscite régulièrement des débats animés. Ilona Maher, qui pèse 91 kg pour 1m78 et qui affiche fièrement ses mensurations, n’a pas tardé à réagir. Elle a même confirmé que son IMC de 30 % avait une valeur nulle pour les JO 2024.

« J’ai un IMC de 30, je suis considérée comme en surpoids et je vais aux Jeux olympiques. Et pas vous », renchérit-elle sur la toile.

@ilonamaher

As long as haters keep saying dumb stuff, I’m gonna keep clapping back

♬ original sound – Ilona Maher

Une athlète comique qui veut célébrer « tous les types de corps »

Ilona Maher revendique un parti-pris body positive et bouscule les normes de beauté qui se cramponnent à l’univers du sport. Investie dans une discipline qui exige des épaules larges et une corpulence forte, elle a elle-même endossé des complexes. Dérangée par le haut de son corps « carré », aujourd’hui, elle le considère comme un atout.

Cette approche piquée de self love est son fil conducteur. Peu de temps après le coup d’envoi des JO, elle faisait un hymne à la différence et invitait ses fans à s’émanciper de cet idéal de la sportive.

« Alors que les Jeux olympiques commencent officiellement, je veux que vous regardiez tous les différents types de corps que vous allez y voir. Tous sont importants, de la plus petite gymnaste à la plus grande joueuse de volley »

En plus de se mettre en scène dans des bikinis pauvres en tissu et des robes sensuelles qui laissent entrevoir sa mécanique, Ilona Maher excelle dans l’art de la déculpabilisation. Cinq jours avant d’empocher le bronze, elle faisait un gros plan sur son menu à la cantine olympique. Elle présentait une assiette à base de croissant, de pain, de crêpe et de camembert. « Faites le plein, n’ayez pas faim », concluait-elle. Charismatique, amusante, solaire et surtout bienveillante, Ilona est cette bonne copine qui vous réconforte quand vous en avez besoin. Elle vous échauffe et vous entraîne à un rude exercice : celui de l’acceptation de soi.

« Reconnaissez-vous dans ces athlètes. Vous aussi, vous pouvez faire des choses incroyables », soutient-elle dans une vidéo

@ilonamaher

When in Paris@Olympics @paris2024

♬ original sound – Ilona Maher

D’autres athlètes se soulèvent contre le culte de la minceur

Ilona Maher fait un pas de géant en faveur de la diversité corporelle dans le monde du sport. Et elle n’est pas la seule sur ce front. Elle peut aussi compter sur le renfort de ses consoeurs pour prêcher la bonne parole et piétiner ces fichues normes de beauté. Romane Dicko, la judokate tricolore qui a complété sa collection avec une médaille de bronze aux JO 2024, n’a pas baissé sa garde devant les critiques. Elle a même mis ses détracteurs au sol avec une réponse savante.

« Je fais du haut niveau et j’ai des bourrelets. Oui ça existe et ça ne m’a pas empêchée de faire du judo à un très bon niveau, ni de gagner les championnats du monde ou d’être médaillée olympique à Tokyo »

Sur les réseaux sociaux, la révolution s’organise à revers de hashtag à l’image du mot-dièse #BodyPositiveAthletes. Les athlètes féminines, lassées d’être évaluées sur leur physique plus que sur leurs exploits, elles, veulent prouver que la morphologie n’est pas un critère de sélection pour atteindre des sommets.

Ilona Maher est la source d’inspiration des femmes en mal d’amour propre. D’autres athlètes comme Simone Biles ont également élevé leurs voix pour lutter contre un autre fléau : la discrimination capillaire. 

Émilie Laurent
Émilie Laurent
Dompteuse de mots, je jongle avec les figures de style et j’apprivoise l’art des punchlines féministes au quotidien. Au détour de mes articles, ma plume un brin romanesque vous réserve des surprises de haut vol. Je me complais à démêler des sujets de fond, à la manière d’une Sherlock des temps modernes. Minorité de genre, égalité des sexes, diversité corporelle… Journaliste funambule, je saute la tête la première vers des thèmes qui enflamment les débats. Boulimique du travail, mon clavier est souvent mis à rude épreuve.
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