Sur le catwalk ou sur le bitume, Lila Moss arbore un accessoire qui dénote. Point de piercing cloué dans la peau ou de manchette au poignet, mais une pompe à insuline accrochée à la cuisse. Cet objet, ordinairement dissimulé sous des vêtements et laissé à l’abri des regards, elle l’expose à la vue de tous comme un bijou de peau. La fille de Kate Moss n’a pas honte d’être diabétique et elle compte bien le faire savoir à la fashion-sphère tout entière. Celle qui suit les pas de sa mère sur la scène mode vit sa maladie avec style et contredit tous les clichés qui gravitent autour.
« J’ai un diabète de type 1 » : une mannequin authentique
Non les mannequins ne sont pas des demi-déesses tombées du ciel. Elles font aussi face à des maladies chroniques comme le commun des mortels. Lila Moss, qui assure la relève de l’iconique Kate Moss, n’a jamais caché son diagnostic. À l’âge de 15 ans, les médecins lui ont découvert un diabète de type 1. Cette maladie auto-immune, où le corps ne produit plus d’insuline, a nécessité l’usage d’une pompe pour réguler ses niveaux de sucre dans le sang. Même si elle reste plutôt évasive sur sa condition médicale, elle n’hésite pas à montrer cette réalité sous les flashs et pendant les défilés, avec son petit boîtier blanc ancré dans la cuisse.
Cette pathologie qui touche plus de 4 adultes sur 5 ne l’empêche pas d’exercer son art dans la lumière et de capter l’attention des grandes maisons. Dans l’imaginaire collectif, une personne qui a du diabète est forcément en surpoids et se gave de friandises ou de gâteaux industriels à longueur de journée. Du haut des podiums, Lila Moss dément ces idées reçues et dresse un portrait, plus éloquent, des diabétiques. Avec sa pompe à insuline en étendard, elle ouvre les esprits étroits de la mode et revisite les standards de beauté.
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Normaliser la pompe à insuline : le geste fort de Lila Moss
À seulement 23 ans, Lila Moss a déjà parcouru un long chemin dans le monde très sélectif de la mode. Elle a défilé pour des marques prestigieuses comme Fendi, Chanel ou Miu Miu. La jeune prodige s’est aussi retrouvée en Une du magazine Vogue Italia. Elle connaît la même success-story que sa maman et assure une carrière sans fausse note. Mais elle n’est pas seulement « la fille de ». Régulièrement mise en comparaison avec sa mère, Lila Moss s’illustre bien au-delà de ses liens du sang, avec ses particularités.
Au lieu de dissimuler sa pompe à insuline sous des tissus opaques, elle la porte comme un collier autour du cou ou un bracelet au poignet. Elle la met au premier plan de ses looks. Sous un mini-short beige dans les rues de New York ou derrière une robe noire en transparence pour le défilé Victoria’s Secret – The Tour, son boîtier est toujours en évidence y compris lors des grands événements. Même lorsqu’elle tutoie le podium, elle veille à mettre cet objet à l’honneur. En 2021, lors du show Fendi, elle se hissait dans un maillot de bain échancré une pièce. Avec une pièce aussi révélatrice, impossible de louper cet accessoire qui orne ses jambes longilignes.
Lila Moss rend visible ce que trop de gens dissimulent sous des manches longues ou des habits couvrants. Sur elle, cet objet souvent associé à la santé, prend une vraie connotation mode. Il parvient même à se fondre dans l’esthétique ambiante. Ce geste de Lila Moss rivalise avec toutes les campagnes de sensibilisation sur le diabète. La mannequin à la chevelure dorée dédramatise une situation que de nombreuses personnes connaissent et expérimentent au quotidien.
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Une source d’inspiration pour les personnes diabétiques
Les réactions envers Lila Moss ont été unanimes. Des milliers de personnes concernées par le diabète de type 1 se sont senties représentées et entendues. Avec sa confiance contagieuse, Lila Moss les a aidés à accepter cet objet essentiel et à voir ce pourvoyeur d’insuline comme un atout plutôt qu’un ennemi. Ces nombreux coups de projecteur ont permis de normaliser la pompe à insuline dans un monde où ces dispositifs médicaux sont souvent perçus comme des symboles de fragilité ou de « différence ».
Son message résonne profondément dans un univers où les mannequins sont souvent contraintes de défendre une image lisse et parfaite. Lila, par sa démarche décomplexée, rappelle que l’authenticité et la vulnérabilité sont des forces, pas des faiblesses.
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Lila Moss, esprit rebelle de la mode, délivre un nouveau regard sur la pompe à insuline. Ce « patch » fait partie d’elle alors pas question de le masquer. En portant cet objet comme un accessoire à part entière, elle prouve que la mode peut être un espace inclusif.