Sous les projecteurs du Mexique, une nouvelle page de l’histoire de Miss Univers s’est écrite dans la nuit du 16 au 17 novembre dernier. Si Victoria Kjær Theilvig, Miss Danemark, a décroché la précieuse couronne de Miss Univers 2024, une autre candidate a marqué la soirée en brisant les standards à coup de confiance : Logina Salah, Miss Égypte et porteuse de vitiligo.
Logina Salah : un message plus fort que la couronne
Née à Alexandrie le 21 avril 1990, Logina Salah n’est pas une mannequin comme les autres. Porteuse de vitiligo, une maladie qui entraîne une dépigmentation de la peau, elle a grandi dans une société où la différence est souvent perçue comme un défaut. Mais au lieu de céder aux regards critiques, Logina a choisi de transformer sa condition en un outil de sensibilisation.
Avant même de monter sur la scène de Miss Univers, Logina était une voix forte pour l’acceptation de soi. Maman d’une petite fille, elle utilise notamment son compte Instagram pour rappeler que la beauté ne se résume pas à une peau uniforme ou à des traits symétriques. Lorsqu’elle a été sélectionnée pour représenter l’Égypte, c’était déjà une victoire en soi. Et sa participation au concours a été bien plus qu’une simple compétition : c’était une déclaration d’amour-propre et d’inclusivité.
Pendant des décennies, les concours de beauté comme Miss Univers ont été critiqués pour leur homogénéité et leur incapacité à refléter le véritable éventail de la diversité humaine. Avec des participantes comme Logina, les lignes bougent (petit à petit). Non seulement Logina est la première participante porteuse de vitiligo dans l’histoire de Miss Univers, mais elle est aussi la première femme arabe porteuse de cette maladie à se hisser à un tel niveau de compétition. Ce double statut en fait une pionnière et un modèle pour des millions de jeunes filles dans le monde entier.
Voir cette publication sur Instagram
Voir cette publication sur Instagram
Voir cette publication sur Instagram
Voir cette publication sur Instagram
Les autres moments forts de l’édition 2024
Cette année, le concours a embrassé la pluralité comme jamais auparavant. La suppression de la limite d’âge a permis à des femmes de tous horizons de participer. Parmi les 128 candidates, on retrouvait ainsi des parcours atypiques et émouvants comme par exemple celui de Beatrice Njoya, Miss Malte de 40 ans et mère de trois enfants. Si Logina Salah a captivé le public, d’autres moments ont également marqué cette édition de Miss Univers.
- La victoire historique du Danemark : Victoria Kjær Theilvig, 21 ans, a décroché la couronne, offrant au Danemark sa première victoire dans l’histoire du concours. Ancienne danseuse et future avocate, Victoria a conquis le jury avec son discours sur la persévérance et son engagement en faveur des droits des animaux.
- Une France multipliée par 3 : avec Indira Ampiot, Catherine Edouard et Coraly Desplan, la France, la Martinique et la Guadeloupe ont brillé. Indira Ampiot a réussi à atteindre le Top 30, confirmant la vitalité des représentantes françaises.
- La diversité célébrée : parmi les 10 mères de famille en compétition, plusieurs ont montré qu’on peut être à la fois une femme accomplie et une mère dévouée, redéfinissant les rôles féminins traditionnels.
Un futur vraiment plus inclusif pour Miss Univers ?
L’édition 2024 a ouvert de nouvelles portes pour les futures participantes. Avec des figures comme Logina Salah en tête, le concours semble enfin s’aligner sur les valeurs d’une époque qui célèbre la diversité et l’unicité. Cette évolution reflète non seulement un changement dans l’industrie de la beauté, mais aussi dans la manière dont la société perçoit ce qui est « normal » ou « acceptable ».
Cependant, si cette édition a marqué une avancée indéniable en matière de diversité, un détail reste frappant : la diversité des morphologies est toujours absente. Certes, les candidates étaient issues de milieux variés, représentaient différentes tranches d’âge et portaient fièrement leurs particularités, mais elles partageaient toutes un point commun : une silhouette correspondant aux standards classiques de la « taille mannequin ». Cette uniformité morphologique soulève une question essentielle : à quand un concours de beauté qui prônera une diversité en tout point ? Les formes généreuses, les corps dits atypiques ou simplement plus proches de ceux de la majorité des femmes sont encore absents de la scène de Miss Univers.
En 2024, Miss Univers a célébré les histoires, les luttes et les triomphes. Logina Salah a brisé certains plafonds de verre cette année, mais d’autres attendent encore d’être fracassés. Le futur de Miss Univers ne sera vraiment inclusif que lorsqu’il embrassera une diversité totale, dans toute sa richesse et sa complexité.