Si de nombreux artistes se sentent menacés par l’IA, d’autres s’en servent pour composer des toiles modernes et brosser un autre portrait de la beauté, plus élogieux et inclusif. C’est le cas de Carly Fridhandler, qui se cache derrière le compte fantasmagorique Scorpion Sorbet. Elle troque le traditionnel pinceau contre cet outil novateur pour porter la lumière sur ces muses du troisième âge régulièrement laissées dans l’ombre. Dotée d’un style qui fascine autant qu’il dérange, elle crée ses modèles de toute pièce, en prenant le soin d’illuminer leur visage avec des parures 2.0. Un art d’avant-garde à la gloire des rides, des paupières tombantes et des cheveux gris. Découvrez ces œuvres à la pointe de la technologie qui transforment les femmes séniores en créatures divines.
Les femmes séniores comme vous ne les avez jamais vues
Parcourir le compte Instagram Scorpion Sorbet, c’est pénétrer dans un univers peuplé de muses à la peau froissée et au look enjoué. Les femmes qui trônent sur ce feed n’ont rien à voir avec la mamie gâteau qui se dessine instantanément dans les esprits à l’évocation des plus de 60 ans. Pas de gilet en maille, ni de bas de contention ou de sandales orthopédiques. Ces déesses d’un autre genre sont présentées sous des traits plus éloquents et gracieux. Elles dégagent un charme magnétique et leur aura transperce littéralement l’écran pour irradier nos pupilles. Cette galerie virtuelle redonne aux femmes séniores leurs lettres de noblesse et capture toute la beauté de l’âge.
Ces femmes aux mèches pastel tantôt maculées de fard holographique, tantôt parées de diadème de peau, semblent tout droit sorties d’un rêve. Elles évoquent un certain sens du paradis. Pour cause, ces déesses n’existent pas dans le monde des vivants. Elles sont le fruit de l’IA. C’est d’ailleurs la marque de fabrique de Scorpion Sorbet, l’artiste à l’origine de ces créations hypnotiques. Elle se sert de cette technologie, qui exauce les souhaits les plus fous, pour dépoussiérer l’image des femmes séniores. Elle fait de leur visage des emblèmes d’élégance.
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Une belle vitrine pour ces femmes qui manquent de visibilité
Ces femmes séniores, qui cohabitent avec d’autres OVNIS à tentacules et des objets polymorphes, ne sont peut-être qu’un enchevêtrement de pixels, mais elles sont fidèles à la réalité. Tant et si bien qu’elles induisent l’œil en erreur. Lorsque Scorpion Sorbet donne ses directives à l’IA elle insiste bien sur ces détails physiques qui font l’âme des femmes séniores. Mais ces portraits portent aussi sa signature éthérée.
Loin de ressembler à toutes les chimères « améliorées » qu’elle conçoit habituellement, ces femmes séniores ont quelque chose de céleste et de rebelle à la fois. Avec leur maquillage métallisé, leur tenue aux couleurs pop et leurs bijoux encastrés dans la peau, elles cumulent, en un reflet, tous les interdits soumis aux quinquagénaires.
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Quand l’IA est utilisée à bon escient, elle peut faire des merveilles
Depuis sa naissance, l’IA ne façonne que des femmes normées, à l’apparence juvénile et au physique parfaitement moulé. Ces images idéalisées sont bien loin de ces tableaux de la Renaissance campés par des femmes riches en chair. Or à travers son travail, Scorpion Sorbet prouve que cet outil aux allures de baguette magique peut aussi être une source de réconfort pour les femmes, en mal de représentation.
Si la plupart des artistes voient l’IA comme un poison, cette directrice artistique la considère comme un cadeau. Depuis qu’elle a découvert le potentiel illimité de l’IA en 2022, elle s’en nourrit volontiers. Plus besoin de passer des heures sur Photoshop ou d’autres logiciels de motion design pour donner vie à son imaginaire. Ainsi, elle met sa créativité au service des femmes et résorbe leurs complexes.
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Avec ses oeuvres pensées pour bousculer les esprits, Scorpion Sorbet délivre une leçon de self love. Main dans la main avec l’IA, elle honore les femmes séniores, en leur attribuant toute la poésie qu’elles méritent. Finalement, elle révèle le beau là où la société voit des imperfections ou de la péremption.