En moyenne, un.e jeune a dix ans et demi lorsqu’il.elle utilise pour la première fois un filtre avant de prendre un selfie. D’après cette enquête du projet Dove pour l’estime de soi, seule 1 jeune fille sur 5 publie une photo non retouchée d’elle sur les réseaux sociaux. Entre autres, on apprend aussi qu’entre 13 et 15 ans, 1 fille sur 3 a honte de son apparence. À qui-est la faute ? Comment protéger son enfant ? Quels mots utiliser pour s’adresser à elle ? Et surtout, comment lui donner confiance en elle ? On fait un point complet sur la question.
Évaluer l’impact concret des réseaux sociaux sur les adolescentes
Nous abordions déjà le sujet en juillet 2019 : les réseaux sociaux influencent grandement la perception que nous avons de notre propre corps. Et ceci, pas dans le bon sens du terme malheureusement. Adultes, nous avons déjà du mal à faire face à la pression engendrée. Imaginez-vous ce que doivent ressentir des adolescentes qui se cherchent encore sur tous les plans et qui tentent de ressembler aux influenceur.euse.s qu’elles idolâtrent…
On le sait désormais : les réseaux sociaux sont tout bonnement irréalistes. Les photos sont extrêmement retouchées, les poses exagérées, les couleurs modifiées… Bref, il ne reste pas grand-chose de vrai là-dedans, y compris dans les vidéos postées. Tout est truqué et si bien fait que l’on n’y voit que du feu. Pire encore, on participe à tout cela puisqu’on s’amuse également à retoucher son apparence pour coller aux stéréotypes de beauté.
Luttant depuis plus de 15 ans pour l’estime de soi des femmes et des filles du monde entier, Dove revient avec les résultats d’une enquête menée en Belgique auprès d’enfants de 10 à 15 ans. L’objectif ? Évaluer l’impact concret des réseaux sociaux sur les jeunes et proposer des solutions et des clefs pour comprendre, communiquer entre parent.e.s et enfants.
"Quand j’étais enfant, j’étais complexée par mes dents, très inquiète de ne pas être aimée par mes copines de classe….
Posted by Dove on Thursday, October 15, 2020
À 13 ans, seule 1 fille sur 3 aime son reflet dans le miroir
Ainsi donc, l’enquête nous révèle que l’estime de soi des jeunes filles est fragile. Que plus elles grandissent et/ou passent de temps sur les réseaux sociaux, plus elle faiblit. À 10 ans, 3 filles sur 4 aiment leur reflet dans le miroir. À 13 ans, ce n’est plus que 1 fille sur 3. De même, le nombre de filles qui se soucient de leur apparence double entre le primaire et le collège. La honte de son apparence triple littéralement de 13 à 15 ans.
Plus effrayant : le fait de se trouver plus laide que ses copines triple jusqu’à atteindre 63 % chez les jeunes filles qui passent au moins 2h sur les réseaux sociaux chaque jour. En moyenne, une jeune fille prend 8,5 selfies avant d’en sélectionner un dignes d’apparaître sur le net. Au collège, elles sont encore 2 filles sur 5 à publier une photo non retouchée d’elle-même. Dès le lycée, ce chiffre chute de moitié.
On apprend aussi que 60 % des filles de plus de 13 ans se servent couramment des filtres présents sur Instagram ou encore, Snapchat. Fort heureusement, parmi celles qui n’utilisent pas de filtres, 80 % sont satisfaites de leur apparence. Contre seulement 50 % de celles qui en utilisent. 68 % de celles qui n’utilisent pas de filtres sont fières de leur corps. Cela passe à 45 % pour celles qui y ont recours.
Et enfin, toujours parmi celles qui n’utilisent pas de filtre, 1 fille sur 2 a suffisamment confiance en elle pour ne pas se soucier de ce que les autres vont penser d’elle. Chez celles qui utilisent des filtres, les filles sûres d’elles à propos du regard des autres ne sont que 1 sur 4.
Reverse selfie : un clip saisissant
Alors, comment faire pour limiter les dégâts ? Le projet Dove pour l’estime de soi a développé plusieurs solutions concrètes en fonction des situations rencontrées. Mais de manière générale, il conseille fortement aux parents d’apprendre à leur(s) fille(s) à utiliser les réseaux sociaux de manière positive. Autrement dit, à en faire des canaux d’expression plutôt que de validation. Il est primordial de prévenir nos enfants des ravages mentaux et physiques qu’une image corporelle biaisée peut provoquer.
En parallèle, Dove a publié une vidéo percutante sur sa chaîne YouTube. Elle se nomme « Reverse selfie » et peut s’avérer être un excellent outil éducatif à présenter à notre fille. Elle illustre à quel point les applications de retouches photos peuvent altérer, déformer la réalité. Jusqu’à nous faire ressembler à une personne totalement différente.
Le clip décrit aussi le processus émotionnel et physique précédent la publication d’un selfie. Tout ceci dans le but d’éveiller les consciences, d’alerter les parents et de sensibiliser les jeunes à déconstruire les idées reçues autour de ce qu’il.elle.s croient être un exemple à suivre.
De notre côté, on vous partage 8 pistes pour aider son ado à être bien dans sa peau. On vous met également en garde contre les dangers de TikTok. Et enfin, on vous donne les clefs d’une parentalité positive.