Ce qui peut paraître être un simple rapprochement amical d’un.e ami.e, peut vite tourner au vinaigre pour les personnes victimes d’haptophobie. Cette phobie rare du contact physique, à la limite de l’insupportable, ébranle la santé mentale de certain.e.s au point de les pousser à l’isolement. Bien plus qu’une sensation de malaise intérieur lors d’un effleurement innocent, cette phobie devient un véritable handicap au quotidien. Décryptage.
L’haptophobie, késako ?
Avant toute chose, attention de ne pas confondre haptophobie et mysophobie qui est la crainte d’être en contact ou d’être contaminé.e par des germes ou des microbes. Une tendance qui a d’ailleurs pu se développer chez certaines personnes depuis ces derniers mois en raison du contexte sanitaire actuel, mais qui ne correspond en rien au sujet de cet article.
Avec l’haptophobie, on ne parle pas non plus de variante de l’agoraphobie, la peur de la foule, même si l’haptophobe n’est pas un.e grand.e fan des grands rassemblements. Ici, on assiste bien à une obsession maladive de protéger son espace personnel, un cousin proche de la phobie sociale donc.
Les symptômes
L’haptophobie est facilement repérable à travers des symptômes fréquents. Cela permet aussi de trouver plus rapidement des solutions thérapeutiques adaptées.
Un évitement de situation sociale
L’haptophobe met tout à distance aussi bien les personnes que les objets, et ce en toute circonstance. Il.elle voit ce toucher, même s’il est amical (par exemple une tape sur le dos) comme un manque de respect d’un espace vital, que ce soit le sien ou celui de la personne en face. La personne souffrant de cette phobie évite alors toutes situations « à risques » comme prendre métro à l’heure de pointe ou aller à une soirée entre ami.e.s.
Une crise d’angoisse violente
En cas de contact physique ou rien qu’à l’idée d’être touché.e par anticipation, l’haptophobe développe une peur ou une anxiété immédiate qui peut mener à une crise de panique. Cela inclut donc l’augmentation du rythme cardiaque, de la transpiration, des tremblements, des bouffées de chaleur, des nausées, des vertiges, des picotements et des frissons… La personne qui a conscience que sa peur est irrationnelle et disproportionnée peut développer de ce fait une anxiété générale, une dépression et une qualité de vie réduite.
Ce stress intense peut aussi s’accompagner dans de rare cas de peur de perdre le contrôle de soi ou d’une impression de détachement de soi.
Les causes possibles
Il est dit que l’haptophobie provient généralement d’expériences traumatiques et négatives vécues de façon directe ou indirecte, récentes ou plus anciennes. L’évènement peut même être enfoui dans l’inconscient sans que l’on s’en rende compte.
Cette phobie peut d’ailleurs se manifester seule ou en liaison avec d’autres troubles comme la peur des germes, de la foule, les troubles obsessionnels compulsifs, et les troubles de stress post-traumatique. Cela peut aussi être transmis par l’environnement familial. Notamment si enfant, on observe un proche craindre un contact physique.
D’après Medical News Today, les femmes courent deux fois plus de risques de souffrir d’haptophobie que les hommes.
Les traitements pour l’haptophobie
La thérapie sous toutes ses formes
Il existe de nombreux types de thérapies qui peuvent aider à surmonter cette phobie. La première, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui aide à décrypter les comportements et les processus de pensée qui déclenchent l’anxiété. Pour se soigner, il est bon de comprendre l’origine de ses peurs qui résultent par exemple d’une agression physique, le plus souvent sexuelle, ou d’une crise identitaire.
D’autre part, la thérapie d’exposition consiste à exposer par étape une personne à sa peur du toucher en réel ou par la voie du virtuelle comme avec la cyberthérapie. L’idée est de reprendre le contrôle sur son corps.
Les médicaments comme les antidépresseurs peuvent également être prescrits par les professionnels pour soulager l’anxiété immédiate et les symptômes de panique.
Des méthodes plus soft
Vous pouvez aussi vous tourner vers des techniques plus douces comme les exercices de respiration, de la sophrologie, du yoga, de l’hypnose ou de la méditation en pleine conscience.
La méthode EFT (Emotional Freedom Techniques) associe par exemple l’acupuncture et la psychologie pour traiter des blocages émotionnels. Enfin, l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) est une désensibilisation et reprogrammation par des mouvements oculaires.
Pour savoir si vous êtes haptophobe, il faut d’abord vous écouter et comprendre comment vous fonctionnez face à certaines situations sociales. Soyez bienveillant.e.s en vers vous-même et assumez pleinement que vous souffrez et que vous avez besoin d’aide.
Une fois ce pas franchi, tester ce qui vous attire le plus, ce qui convient le plus à vos besoins. Cela prendra du temps, mais une fois libéré.e de cette emprise que vous avez sur vous-même, croyez-nous, vous vous sentirez plus léger.ère.
Êtes-vous atteint.e d’haptophobie ? Partagez votre ressenti sur le forum, catégorie Confiance en soi, S’accepter.